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Te Vevo, festival engagé


Constance Dollé , Paul Wamo et Guillaume Gay.
Constance Dollé , Paul Wamo et Guillaume Gay.
TAHITI, le 18 février 2020 - Lancé en 2019 par la Compagnie du Caméléon, le festival Te Vevo démarrera le 26 février pour trois semaines de projections cinématographiques, de spectacles vivants et de débats. L’occasion de ressentir, de vibrer mais aussi de penser.

"Nous proposons des films et des spectacles qui se complètent les uns et les autres", explique Guillaume Gay, de la compagnie du Caméléon. 
Le festival Te Vevo qu'il a lancé l'année dernière est un événement qui permet de montrer une multitude de points de vue sur des thèmes choisis.

Les œuvres ont des origines différentes, de même que les acteurs et leur spectacle. Les formes des pièces de théâtre n’ont rien à voir les unes avec les autres. Les soirées théâtrales se terminent toutes par des débats en présence de professionnels qui témoignent et partagent leurs expériences.

Tout participe sur le fond et sur la forme à croiser les regards et susciter des questionnements variés.

Te Vevo dure trois semaines, il aborde trois thématiques indépendantes, ancrées dans le paysage polynésien.

La première parlera des femmes, de la condition féminine. "Il sera question des discriminations et de la violence faite aux femmes, mais aussi de l’égalité, de la place des femmes dans la sphère familiale, sociale, politique", explique Guillaume Gay.

La deuxième thématique parlera de l’alimentation et de la transmission ; la troisième et dernière du handicap et de sa prise en charge, des manières de l’appréhender, des pédagogies alternatives.

C’est le film turc Mustang de Deniz Gamze Ergüven qui lancera les festivités, en version originale. Il suit Lale et ses quatre sœurs qui un jour, en rentrant de l’école, se mettent à jouer avec des garçons. Ce qui déclenche un scandale aux conséquences inattendues.

Quelques jours plus tard, Constance Dollé prendra le relai avec Girls and boys. Un seul en scène dont on ressort "bouleversé", assure l’actrice. Une pièce qui commence comme une comédie et vire à la sombre tragédie.

Girls and boys est l’histoire d’une rencontre impromptue dans un aéroport, qui se transforme en relation intense et passionnée. Le couple achète une maison, fait deux enfants tandis que la femme et l’homme s’investissent sans leur carrière respective. La banalité apparente de cette vie est un prétexte qui permet à l’auteur, le Britannique Dennis Kelly, d’explorer l’âme humaine.

Au passage, il appuie "là où ça fait mal". "Cette pièce pose des questions. Elle est incroyablement forte car elle met le public au travail", résume Constance Dollé, témoin privilégié de l’impact des mots et de son jeu.

En début de spectacle, elle invite quatre spectateurs volontaires à partager un repas sur scène. Elle a donc tout au long de la pièce, en plus du public "classique", ses invités dont elle suit de près l’évolution. "Ils sont métamorphosés."

Dennis Kelly, en détaillant l’histoire d’une femme et de son couple, de sa vie, de ses relations pose des questions sur les permissions, "celles que l’on donne, et celles que l’on se donne", il aborde le thème de la violence dans la société, mais aussi dans la famille. "Pour autant, il ne donne pas de leçon magistrale, il ne professe pas", promet Constance Dollé. Il bouscule en obligeant à réfléchir sur soi.



Paul Wamo prépare une performance originale

C’est une création pensée spécialement pour le festival que promet Paul Wamo, auteur et performer. Une lecture de texte, une performance, "un travail autour du son et du sens".

Il interviendra
sur le thème de l’alimentation et de la transmission, le 8 mars. "Je serai seul avec ma loop station", annonce-t-il. Le terme de loop station désigne les appareils électroniques permettant d’enregistrer des boucles musicales en direct. Ils sont utilisés avec une guitare ou la voix. "Ils permettent de faire parler les sons."

La performance n’est pas encore écrite, pour autant Paul Wamo sait qu’elle parlera de la nourriture, de la façon dont on mangeait hier, aujourd’hui ou dont on mangera demain, elle parlera de l’alimentation qui soigne, de goûts et de saveurs dont il ne connaît pas encore l’étendue mais avec lesquels il va faire recette.

Programme

Première thématique :

Mercredi 26 février à 18h30, projection du film Mustang au petit théâtre de la Maison de la culture.

Les 27, 28 et 29 février à 19h30 et le 1er mars à 17 heures au petit théâtre de la Maison de la culture : Girls and boys. La représentation sera suivi d’un débat sur la thématique : "la place de la femme dans la société polynésienne".

Deuxième thématique :

Mercredi 4 mars à 18h30, projection du film Okja au petit théâtre de la Maison de la culture.

Les 5, 6 et 7 mars à 19h30 et le 8 mars à 17 heures performance de 20 minutes de Paul Wamo sur le pae pae de la Maison de la culture suivie de la représentation Le dernier ogre au petit théâtre de la Maison de la culture. Les représentations seront suivies d’un débat sur la thématique des enjeux liés à l’alimentation.

Deuxième thématique :

Mercredi 11 mars à 18h30, projection du film Mary et max au petit théâtre de la Maison de la culture.

Les 12, 13 et 14 mars à 19h30 et le 15 mars à 17 heures au petit théâtre de la Maison de la culture représentation de Une vie sur mesure. La représentation sera suivie d’un débat sur l’appréhension de la différence et les pédagogies alternatives.

Pratique

Tarif par soirée : à partir de 2 500 Fcfp le théâtre, 1 000 Fcfp le cinéma
Pass festival : à partir de 6 000 Fcfp pour les étudiants et moins de 18 ans.
Billets en vente à Radio 1, dans les Carrefour (Taravao, Arue, Faa’a et Punaauia), en ligne et sur place les soirs du festival.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 18 Février 2020 à 19:00 | Lu 1352 fois