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Tahoera’a : le 19e congrès du parti finalement annoncé le 28 novembre


Gaston Flosse annonce dorénavant que le prochain congrès du Tahoera’a Huira’atira se tiendra à Papara, le 26 novembre.
Gaston Flosse annonce dorénavant que le prochain congrès du Tahoera’a Huira’atira se tiendra à Papara, le 26 novembre.
PAPEETE, 13 août 2015 – Gaston Flosse annonce en réunions de quartiers que le congrès du Tahoera’a aura lieu le 28 novembre prochain, certainement à Papara.

La déclaration est faite à chaque réunion politique de terrain, depuis quelques jours : le prochain congrès du Tahoera’a Huiraatira est programmé le jeudi 28 novembre à Papara. Ce sera la 19e grand-messe du parti orange.

"Je pense que cette année nous pourrions dépasser les 20 000 personnes présentes, si tout se passe bien", va même jusqu’à déclarer le leader autonomiste, dans les vallées de l’île. "Il faut venir : si la liste Tahoera'a gagne, c’est Papara qui offrira le ma’a".

A l’ordre du jour : le renouvellement du bureau et l’élection par la base militante du président (Gaston Flosse) et du président délégué du Tahoera’a Huiraatira, poste qu’occupe toujours Edouard Fritch. L’intention du Vieux Lion est, si tout se passe comme prévu, de faire en sorte que son ancien dauphin soit remplacé à ce poste par Marcel Tuihani, le président de l’assemblée territoriale. Mais accessoirement les militants devront aussi entériner toutes les modifications opérées sur les statuts du parti, depuis quelques mois. La liste est longue.

En refondant son parti pour le mettre en conformité avec lui, Gaston Flosse chemine depuis septembre 2014 vers le jour où il pourra en exclure Edouard Fritch.

L’organisation de ce 19e congrès du Tahoera’a a sans cesse été repoussée depuis. D’abord annoncée début novembre, l’année dernière, sa tenue avait été un premier temps vaguement repoussée "courant février", puis en avril, avant d’être renvoyée le 26 septembre pour finir par être reportée après les élections municipales partielles de Papara, d’abord le 25 octobre puis maintenant le 28 novembre.

"Il ne sait plus, il repousse sans arrêt, il panique", analyse un proche d'Edouard Fritch, laissant entendre que Gaston Flosse tâtonne dans le calendrier pour isoler une date propice à cette grand-messe qu’il souhaite plébiscitée.

En attendant le grand jour, le Vieux Lion est sur le terrain au contact des militants : un art dans lequel il excelle. Fin 2014, il s’agissait de faire le ménage dans les rangs du parti, sur fond de tensions encore officieuses avec Edouard Fritch ; depuis les quartiers de l’île sont passés en revue pour reconstruire un mouvement déserté par l’essentiel de ses cadres, lorsqu'ils n’ont pas été "démissionnés d’office".

Mardi soir la caravane orange était à Papeete, pour procéder à l’homologation de plusieurs sections, salle Maco Nena à Tipaerui ; mercredi et jeudi soirs, à Pirae pour des réunions de quartier.

En 2013, le dernier congrès du Tahoera’a s’était tenu un samedi, le 23 mars, place Tarahoi en présence de 7000 militants. On était à la veille des élections territoriales. A l’époque, le parti encore uni derrière son chef historique, était dans une séquence victorieuse après les élections législatives de 2012 et à la veille de recueillir près de 62 000 suffrages, lors des grandes élections polynésiennes, en mai. Résultat aussitôt transformé à l'assemblée par la prise de 38 des 57 sièges de représentants.

Les temps ont changé. Le mouvement autonomiste est dorénavant tiraillé entre pro-Flosse et pro-Fritch. Depuis sa déchéance, suite à une peine d’inéligibilité de trois ans devenue exécutoire le 23 juillet 2014, Gaston Flosse est progressivement entré en résistance tandis que son "fils spirituel" se révélait un Président de la Polynésie française peu docile aux indications de son mentor.

La création du groupe Tapura Huiraatira des pro-Fritch a fini de fracturer le parti orange. Depuis mai dernier, 16 des 38 représentants ont quitté le groupe Tahoera’a pour rejoindre cette formation qui, forte d’une alliance avec les huit élus d’A Ti’a Porinetia, a choisi d’accompagner l’exécutif dans son effort, par le soutien de 24 élus.

Une inconnue demeure, tandis que le groupe Tapura s'apprête encore à renforcer ses rangs avant l'ouverture de la session budgétaire : comment Edouard Fritch compte-t-il organiser sa réplique, sur le terrain ? Car difficile d’imaginer que les militants invités par le Tahoera’a, le 28 novembre, ne suivront pas comme un seul les directives du parti. Et pour durer, dans notre système démocratique, le soutien d'un organe politique est incontournable.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 13 Août 2015 à 13:34 | Lu 1474 fois