Tahiti Infos

Tahiti soul jazz festival, un hymne à la vie


PAPEETE, le 24 septembre 2019 - Les artistes du Tahiti soul jazz festival se préparent à donner le meilleur. Entourés par des associations de protection de l’environnement, ils monteront sur scène jeudi, samedi et/ou dimanche.

Fred Dupuis de la société 2DZP productions a initié le projet de Festival de jazz et soul à Tahiti il y a plusieurs mois. "C’est un événement de musique écoresponsable", insiste-t-il.

"Nous avons un endroit paradisiaque, un bel océan mais qui il est touché comme partout par la pollution. Nous ne sommes pas là pour donner des leçons, mais montrer que l’on peut agir différemment et pour donner de la visibilité aux acteurs de l’environnement."

De nombreuses associations de défense de l’environnement seront présentes au festival, des démarches durables seront engagées à différents niveaux par les organisateurs.

Suivi dans son aventure par le Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) et le pays il a confié l’organisation de l’événement à la chanteuse China Moses, fille de l’artiste Dee Dee Bridgewater.

Lors de son passage en 2013 avec André Manoukian, China Moses a eu un coup de cœur pour la Polynésie, sa culture, sa musique, sa danse. "Je pensais ne jamais revenir ici, c’est si loin, et si beau. La musique dans ce pays est partout."

Elle a pensé, pour la programmation à des artistes "d’excellence", mais aux valeurs "humaines fortes". Elle a contacté sa "famille au sens élargi". Des têtes d’affiche "qui sont dans le partage, la découverte".

Sont invités à vivre le premier Soul & jazz festival : Dee Dee Bridgewater & The Memphis Soulphony "qui envoie sérieusement du bon gros soul funk", annonce China Moses, Alain Jean Marie, "un des premiers pianistes de Dee Dee Bridgewater qui a un doigté extraordinaire", Theo Crocker, "trompettiste de génie" et les Glossy Sisters "car en Polynésie, il a une harmonie musicale, il y a toujours 2, 3, 4 voix". Ils assureront des masterclass gratuites, ouvertes à tous. Les Vaiteani et les Comptineurs de Tahiti sont également de la partie.

Une création avec le Big band de jazz du CAPF est par ailleurs en cours pour la soirée de clôture du festival.

Dee Dee Bridgewater : "C’est génial, qu’on fasse passer l’environnement au premier plan"

L’artiste de jazz de renommée mondiale, Dee Dee Bridgewater a répondu à l’invitation de fille pour "partager la musique soul, cette musique qui m’a aidé à traverser de terribles épreuves dont le décès de ma mère en 2017". Elle a déjà reçu plusieurs invitations de Polynésie et y répond pour la première fois "car, à 69 ans, je crois que j’ai le droit de faire ce que j’ai envie".

Elle dit aussi être touchée par la démarche environnementale affichée. "Depuis longtemps, dans les festivals où je passe, j’essaie en vain de sensibiliser à la problématique, je questionne les organisateurs sur le circuit des déchets. C’est génial, qu’on fasse passer l’environnement au premier plan car on ne peut plus l’ignorer."

Enfin, le festival et le déplacement, avec son orchestre est nouvelle occasion de partage, d’ouverture aux autres. "On est tous humains, quelle que soit notre couleur, il faut voir au-delà de nos situations personnelles."



Les Comptineurs de Tahiti : "c’est surréaliste"

Christine Vinolo et Jérôme Descamps qui forment le duo Les Comptineurs de Tahiti participent à la journée de festival de samedi. Ils proposeront un concert pour les enfants dit les Jazz’nimaux. "C’est surréalistes", disent-ils, "d’une part qu’un tel événement ait lieu avec de tels artistes et ensuite qu’on y participe ! " Il y a encore peu de jazz en Polynésie et jamais aucun festival n’a pris cette ampleur. "Dee Dee Bridgewater et Alain Jean-Marie notamment sont des légendes vivantes qui écrivent l’histoire du jazz."

Les Glossy Sisters : "En chantant, on est là où on doit être"

Leur truc, c’est trois voix et une contrebasse. Les Glossy Sisters sont d’inclassables chanteuses. Elles préparent un troisième album et ont déjà été récompensées à plusieurs reprises. La musique en général et le chant en particulier sont toute leur vie. Elles ont baigné, chacune dans leur famille (car elles n’ont pas de lien de sang), dans le son, le jazz, la composition. En chantant, elles "se sentent "vivantes". "On est là où on doit être."


Les Vaiteani : "C’est un honneur"

Les Vaiteani sont revenus en Polynésie spécialement pour participer au festival. Ils ont été particulièrement sensibles, au-delà du programme, à l’aspect environnemental. "L’écologie est une problématique qui nous préoccupe."


Alain Jean Marie "Tahiti, le rêve inaccessible"

Alain Jean Marie, pianiste de jazz, est originaire de Guadeloupe. Il défend la musique de ses origines, notamment la biguine qui la portée au plus haut rang. À 74 ans, il a encore des rêves plein la tête. À propos de Tahiti, il parle de "rêve inaccessible". D’après lui, "où que l’on aille dans le monde, c’est ce que l’on imagine quand on parle de Polynésie". Le jazz pour lui est sa "grande famille", Dee Dee Bridgwater et China Moses, "sa petite famille". Pour eux, il a traversé la Terre.


Programme

Jeudi 26 septembre dès 19h30 à l'hôtel le Manava : les Glossy Sisters.

Samedi 28 septembre de 16 heures à 23 heures dans les jardins du musée de Tahiti et des îles : les Jazz’nimaux, Alain Jean Marie, Theo Crocker, Dee Dee Bridgewater et le Memphis Soulphony.

Dimanche 29 septembre de 15 heures à 19 heures dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles : les Vaiteani, le Big Band (concert solo), le Big Band et 6 invités d’honneur, pour une composition spéciale (Alain Jean Marie, Irwin Hall, China Moses, Theo Crocker, Monet Owens et Skyler Gordon).


China Moses, chanteuse, a programmé le Tahiti soul jazz festival.
China Moses, chanteuse, a programmé le Tahiti soul jazz festival.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 24 Septembre 2019 à 15:39 | Lu 1756 fois