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Tahaa : la fondation Hibiscus n’est plus autorisée à détenir des tortues


Photo d'illustration.
Photo d'illustration.
PAPEETE, 24 mai 2013. Un arrêté signé par Jacky Bryant le 15 mai dernier, à la veille de la fin de son mandat ministériel vient de priver la Fondation Hibiscus de Tahaa de son autorisation de détenir des tortues marines aux fins d’aquariophilie éducative et touristique. L’autorisation avait été accordée à la fondation (en fait une association) il y a près de 20 ans, en septembre 1995. Depuis cette date, la fondation Hibiscus déclare avoir recueilli pas moins de 1600 tortues marines (chiffre de décembre 2012) ramenées notamment par les pêcheurs du secteur après avoir été prises dans leurs filets, et le plus souvent blessées ou affaiblies. Elles sont ensuite accueillies quelques jours sur place dans un parc de transit, puis baguées afin de suivre leurs migrations et remises à l’eau par des touristes, qui deviennent leurs parrains, moyennant paiement d’une cotisation.

Selon l’arrêté ministériel publié au Journal Officiel de Polynésie, le 23 mai dernier, ce qui motive la fin de cette autorisation de détention des tortues (espèce protégée en Polynésie française) est le fait que la fondation achète les tortues aux pêcheurs, de l’ordre de 5000 Fcfp par tête, pratique dont la fondation Hibiscus ne s'est jamais cachée. «Vu les transactions intervenues et expressément reconnues par l'association bénéficiaire afin d'acquérir des spécimens de tortues, en contradiction avec les dispositions de l'autorisation consentie» est-il précisé dans le texte de l’arrêté.

En mars dernier déjà, la même fondation avait été privée de son autorisation d’occupation du domaine public maritime. Il ressort cette fois de la lecture de l’arrêté que la Fondation Hibiscus ne se serait pas acquittée de la totalité du paiement de la redevance prévue pour cette occupation du domaine public. Joint par Tahiti Infos, l’un des responsables de la Fondation explique que cette décision ministérielle est l’aboutissement de relations tendues avec la Direction de l’environnement du Pays. «Nous n’avons pas les mêmes conceptions de la façon de sauver les tortues» explique Léo Morou qui a prévu d’aller plaider sa cause auprès du nouveau gouvernement de Gaston Flosse. «De toute manière je n’arrêterai pas. On se sacrifie depuis 20 ans pour la sauvegarde des tortues marines, il faut beaucoup de volonté» précise-t-il.

L’activité de la Fondation Hibiscus avec son «parc de transit» des tortues attire également de nombreux touristes sur le site. L’occasion pour ceux-ci d’approcher de près et même de toucher ces animaux marins, protégés dans la plupart des pays en vertu de la Convention de Washington, et en Polynésie depuis juillet 1990.


Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 24 Mai 2013 à 15:19 | Lu 3059 fois