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Tāparau, nouvelle association d’auteurs, illustrateurs et compositeurs


PAPEETE, le 28 février 2019 - Elle a vu le jour fin janvier et a été officiellement présentée mardi dernier. L’association Tāparau rassemble des acteurs qui font les livres. Ses missions ? Promouvoir la production d’écrits en fédérant les auteurs, illustrateurs, compositeurs, en soutenant et accompagnant les nouvelles plumes et en créant des événements pour les lecteurs du territoire.

Ils étaient 10 au commencement. Quelques jours plus tard, ils sont 32. "Preuve, s’il fallait du réel besoin d’une association comme Tāparau", note l’auteur Patrick Chastel, président. "Nous l’avons mise en place pour promouvoir les écrits et donner leur chance aux auteurs, quelle que soit leur expérience."

Les missions de Tāparau sont nombreuses. "Comme l’indique son statut, l’association a une vocation d’utilité manifeste pour toute personne aimant lire, écrire, que ce soit par le livre papier publié mais aussi via les nouvelles technologies."

Cette association promeut la production d’écrits sous toutes ses formes en fédérant les auteurs, les illustrateurs, les compositeurs (qui rédigent les textes du Heiva), les lecteurs, les organisateurs de manifestations, les professionnels des métiers du livre, les associations, les collectivités…

Des événements autour du livre plus réguliers

Elle va également organiser des manifestations (salon des auteurs, atelier d’écriture, concours, défis…), faire connaître et promouvoir les acteurs du livre, faire vivre des réseaux pour s’entraider et partager. "Il existe déjà un grand événement qui est une institution, le salon du livre, il ne s’agit pas de faire un salon bis mais de proposer des choses plus régulières et plus ciblés. Un seul rendez-vous dans l’année ce n’est pas suffisant", constate Jean-Luc Bodinier, de ‘Api Tahiti éditions. Il fait partie de membres fondateurs.

"Par ailleurs, nous avons à cœur d’aider ceux qui veulent créer, ceux qui démarrent, qui ont besoin de conseils, de critiques constructives, ceux qui veulent avoir un regard neuf sur leur production", ajoute Patrick Chastel. "Nous ne sommes pas là seulement pour faire des salons et vendre des livres."

L’impression numérique a changé la donne. La possibilité de réaliser des petits tirages a permis à des auteurs de prendre à leur charge les coûts de fabrication. Mais, entre la rédaction et l’illustration d’une part, et la livraison du produit fini d’autre part, les étapes sont nombreuses, elles sont techniques et ne s’inventent pas.

Ensuite, une fois publié, l’ouvrage doit encore trouver son public, se faire connaître. Les membres de Tāparau entendent poser les jalons du parcours des nouveaux auteurs, illustrateurs, compositeurs.

Respecter les créateurs et leur production

"Les dix membres fondateurs viennent d’horizons divers mais ils ont un point commun : faire avancer les choses, s’entraider, respecter l’identité des auteurs, illustrateurs, compositeurs, ne pas juger leur production. L’équipe a le même objectif, la même passion, qu’elle vit sans question d’égo", assure Jean-Luc Bodinier, de ‘Api Tahiti éditions. Il fait partie de membres fondateurs.

Les créateurs plus chevronnés pourront compter sur l’expérience du noyau dur de l’association. "De nombreux textes sont refusés, souvent sans commentaires, à cause d’erreurs, d’incohérences qui peuvent être corrigés. On ne peut pas tout savoir", avance Jean-Marc Regnault, historien et auteur, membre fondateur de l’association.

Tāparau reste ouverte à tous. "Il n’existe pas un medium transcendant, chacun a sa place, qu’il s’agisse de mots, de dessins", relève A’amu, également membre fondateur. "Chacun propose des portes d’entrée qui ne résonnent pas de la même manière. Mais nous restons tous dans l’échange, la créativité, la transmission et donc la culture pour tous."

Hong-My Phong, auteur en herbe

En 2015, Hong-My Phong a mis le point final à son premier roman. "Il s’agit d’un policier qui se passe à Tahiti, à notre époque, et qui s’ouvre sur un fait divers : une femme se fait assassiner. Ce point de départ me permet de dérouler tout autour la vie de plusieurs personnages féminins", raconte-t-elle.

Celle qui a toujours écrit des petits textes, des poèmes, a eu à cœur de présenter son policier au grand public en le faisant éditer. "J’ai déposé le manuscrit dans différentes maisons d’édition en France. Je n’ai eu aucun retour pendant des mois, je me suis dit que le texte n’était pas bon. J’ai fait une croix sur mon projet. J’étais découragée, j’ai tout mis au placard."

"On écrit avec ses tripes ! "

Plus tard, elle est entrée en contact avec la petite communauté d’acteurs du livre qui a donné naissance à Tāparau. "Mon roman a été lu par plusieurs personnes qui ont fait une lecture diagnostic. Ce que j’attendais en fait, je voulais un retour, savoir ce qui était bon, ce qui ne l’était pas et ce qui devait changer. Je ne voulais pas forcément le vendre, je voulais l’améliorer, sans pour autant que j’en sois dépossédée, car on écrit avec ses tripes !"

En une année, le manuscrit de Hong-My Phong a beaucoup évolué. Il a pris corps, a été corrigé, mis en forme. "Il a fallu aussi, et je l’ai découvert, réfléchir à la couverture." Une étape supplémentaire dans le processus de fabrication d’un livre. "Là encore, il y a eu de nombreux échanges, des suggestions, des modifications." Finalement c’est une image de l’auteur qui a été retenue. Elle est photographe. "Ce que je retiens de l’aventure ? Le travail d’équipe et la chance de voir progresser mon travail tout en gardant la main sur lui."

L’ouvrage intitulé Femmes écorchées, parait chez ‘Api Tahiti, collection polar en avril.

Site internet de Hong-My Phong.



Tāparau, nouvelle association d’auteurs, illustrateurs et compositeurs

Les 10 membres fondateurs

L’association Tāparau a vu le jour grâce à Patrick Chastel, Pascale Cruchet, Christine Fabre, Teiki Huukena, Daniel Margueron, Riccardo Pineri, Jean-Luc Bodinier, Jean-Marc Regnault, Tumata Robinson, Jean-Christophe Shigetomi.

Contacts

Tél. : 87 71 95 91
Mail : [email protected]
Site internet l'association.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 28 Février 2019 à 09:09 | Lu 1415 fois