Samos, Grèce | AFP | lundi 20/09/2021 - A l'entrée du nouveau camp fermé de l'île grecque de Samos, la police fouille les migrants, à la recherche d'éventuels objets dangereux avant de les laisser pénétrer derrière les portes magnétiques en acier brillant. "Les gens pensent que c'est une prison" mais "ce sera mieux que" dans le bidonville, confie un jeune Camerounais.
Le maire de Samos Georgios Stantzos a qualifié le nouveau camp d'"effrayant par sa taille" car il a été conçu sur 12.000 m2 pour 3.000 migrants. "Nous sommes inquiets d'une nouvelle vague venue d'Afghanistan ou des 4 millions de migrants que la Turquie retient", déclare l'édile à l'AFP, qualifiant cependant le camp de "moindre mal".
Quelques heures à peine après l'embrasement d'une partie du bidonville de Vathy, où ils s'entassaient jusqu'ici dans des conditions insalubres, les premiers demandeurs d'asile ont débarqué d'un bus lundi matin devant les fils barbelés qui encerclent la nouvelle structure inaugurée samedi à un quart d'heure de route de la ville portuaire.
"Le nouveau camp est un problème, il est loin du port, je ne l'aime pas", confie l'Afghan Ahmed Rezaei, qui a débarqué avec sa femme lundi, après deux ans passés dans le bidonville de Vathy.
"Pas de chance"
"Nous n'avons pas de chance", soupire son épouse Aadela, les bras chargés d'un gros sac, en quittant l'ancien camp, qui doit être démantelé et décontaminé à la fin du mois et rendu à la municipalité.
Le vieux camp, dont des barraques abandonnées ont pris feu dimanche soir, sans faire de victime, a été longtemps décrié pour ses conditions insalubres, véritable bidonville où erraient les rats, aux portes de la ville. Il a abrité près de 7.000 demandeurs d'asile au pic de la crise migratoire entre 2015 et 2016, pour une capacité initiale de 680 personnes.
D'un coût de 43 millions d'euros, selon le ministère des Migrations, le nouveau camp de Samos est le premier des cinq structures "à accès contrôlé et fermé" financées par l'Union européenne sur les cinq îles grecques qui reçoivent le plus de migrants arrivant des côtes turques voisines.
"C'est un jour historique", a déclaré sur ERT Manos Logothetis, secrétaire général pour l'asile au ministère grec des Migrations, se réjouissant de l'ouverture imminente des nouvelles installations qui apportent "protection et valeurs humanitaires" aux demandeurs d'asile.
Alignés en rangs, les nouveaux arrivants, chargés de ballots et de cartons, sont fouillés par la police, avant d'être pris en charge par le personnel d'encadrement du camp qui leur remettent des draps propres et leur expliquent le fonctionnement de leurs nouveaux badges électroniques, a constaté l'AFP.
Avec ces badges, doublés d'un contrôle d'empreintes digitales, les demandeurs d'asile pourront aller et venir de 08H00 à 20H00 à l'extérieur du camp mais devront impérativement rentrer le soir, des sanctions disciplinaires étant prévues pour ceux qui n'auraient pas regagné le camp après 20H00 locales.
"Les gens pensent que c'est une prison" mais "ce sera mieux que là-bas, pas de moustiques, pas de rats", affirme Didier Tcakonmer, un Camerounais de 28 ans, qui a passé 2 ans et demi dans le camp de Vathy.
Les organisations de défense des droits des migrants dénoncent le caractère fermé du nouveau camp, où un centre de rétention est prévu pour les migrants délinquants ou déboutés du droit d'asile.
Le feu "n'était pas une surprise"
Sur les 400 demandeurs d'asile vivant encore dans le bidonville, "270 ont déclaré volontairement qu'ils voulaient être tranférés dans le camp" de Zervou, a déclaré M. Logothetis, dimanche soir à l'AFP.
Il a assuré sur les lieux de l'incendie "ne pas avoir de raison de croire qu'ils ont mis le feu" au camp de Vathy. Mais lundi matin sur la chaîne publique ERT, il a jugé qu'il était "habituel" que les demandeurs d'asile brûlent des affaires lors d'un transfert.
Le feu "n'était pas une surprise, nous y étions préparés", a-t-il dit.
Didier s'est dit "choqué quand des gens ont frappé sa porte alors qu'il dormait pour lui dire qu'il y avait un feu dans le camp". "Pour moi ce n'était pas un bon signe", dit-il.
Il y a un an, le camp de Moria sur l'île grecque de Lesbos a été réduit en cendres dans deux incendies successifs sans faire de victimes, laissant quelque 13.000 migrants sans abris pendant plusieurs jours.
Le maire de Samos Georgios Stantzos a qualifié le nouveau camp d'"effrayant par sa taille" car il a été conçu sur 12.000 m2 pour 3.000 migrants. "Nous sommes inquiets d'une nouvelle vague venue d'Afghanistan ou des 4 millions de migrants que la Turquie retient", déclare l'édile à l'AFP, qualifiant cependant le camp de "moindre mal".
Quelques heures à peine après l'embrasement d'une partie du bidonville de Vathy, où ils s'entassaient jusqu'ici dans des conditions insalubres, les premiers demandeurs d'asile ont débarqué d'un bus lundi matin devant les fils barbelés qui encerclent la nouvelle structure inaugurée samedi à un quart d'heure de route de la ville portuaire.
"Le nouveau camp est un problème, il est loin du port, je ne l'aime pas", confie l'Afghan Ahmed Rezaei, qui a débarqué avec sa femme lundi, après deux ans passés dans le bidonville de Vathy.
"Pas de chance"
"Nous n'avons pas de chance", soupire son épouse Aadela, les bras chargés d'un gros sac, en quittant l'ancien camp, qui doit être démantelé et décontaminé à la fin du mois et rendu à la municipalité.
Le vieux camp, dont des barraques abandonnées ont pris feu dimanche soir, sans faire de victime, a été longtemps décrié pour ses conditions insalubres, véritable bidonville où erraient les rats, aux portes de la ville. Il a abrité près de 7.000 demandeurs d'asile au pic de la crise migratoire entre 2015 et 2016, pour une capacité initiale de 680 personnes.
D'un coût de 43 millions d'euros, selon le ministère des Migrations, le nouveau camp de Samos est le premier des cinq structures "à accès contrôlé et fermé" financées par l'Union européenne sur les cinq îles grecques qui reçoivent le plus de migrants arrivant des côtes turques voisines.
"C'est un jour historique", a déclaré sur ERT Manos Logothetis, secrétaire général pour l'asile au ministère grec des Migrations, se réjouissant de l'ouverture imminente des nouvelles installations qui apportent "protection et valeurs humanitaires" aux demandeurs d'asile.
Alignés en rangs, les nouveaux arrivants, chargés de ballots et de cartons, sont fouillés par la police, avant d'être pris en charge par le personnel d'encadrement du camp qui leur remettent des draps propres et leur expliquent le fonctionnement de leurs nouveaux badges électroniques, a constaté l'AFP.
Avec ces badges, doublés d'un contrôle d'empreintes digitales, les demandeurs d'asile pourront aller et venir de 08H00 à 20H00 à l'extérieur du camp mais devront impérativement rentrer le soir, des sanctions disciplinaires étant prévues pour ceux qui n'auraient pas regagné le camp après 20H00 locales.
"Les gens pensent que c'est une prison" mais "ce sera mieux que là-bas, pas de moustiques, pas de rats", affirme Didier Tcakonmer, un Camerounais de 28 ans, qui a passé 2 ans et demi dans le camp de Vathy.
Les organisations de défense des droits des migrants dénoncent le caractère fermé du nouveau camp, où un centre de rétention est prévu pour les migrants délinquants ou déboutés du droit d'asile.
Le feu "n'était pas une surprise"
Sur les 400 demandeurs d'asile vivant encore dans le bidonville, "270 ont déclaré volontairement qu'ils voulaient être tranférés dans le camp" de Zervou, a déclaré M. Logothetis, dimanche soir à l'AFP.
Il a assuré sur les lieux de l'incendie "ne pas avoir de raison de croire qu'ils ont mis le feu" au camp de Vathy. Mais lundi matin sur la chaîne publique ERT, il a jugé qu'il était "habituel" que les demandeurs d'asile brûlent des affaires lors d'un transfert.
Le feu "n'était pas une surprise, nous y étions préparés", a-t-il dit.
Didier s'est dit "choqué quand des gens ont frappé sa porte alors qu'il dormait pour lui dire qu'il y avait un feu dans le camp". "Pour moi ce n'était pas un bon signe", dit-il.
Il y a un an, le camp de Moria sur l'île grecque de Lesbos a été réduit en cendres dans deux incendies successifs sans faire de victimes, laissant quelque 13.000 migrants sans abris pendant plusieurs jours.