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Succession de DSK au FMI : l’Australie veut en finir avec la préférence européenne


Succession de DSK au FMI : l’Australie veut en finir avec la préférence européenne
CANBERRA, lundi 23 mai 2011 (Flash d'Océanie) – Kevin Rudd, ministre australien des affaires étrangères, s’est exprimé clairement ce week-end contre l’usage d’une préférence européenne dans le choix d’un futur directeur du Fonds Monétaire International (FMI), en remplacement du Français Dominique Strauss-Kahn.
M. Rudd, s’exprimant sur ce sujet à l’occasion d’un voyage officiel qui l’emmenait en fin de semaine dernière en Norvège, a indiqué son souhait de voir la question débattue au plus haut niveau, y compris au sein d’un prochain conseil des ministres du gouvernement de son pays, fin d’identifier éventuellement une candidature australienne, rapporte lundi la presse australienne.

Clé de voûte de cette posture : le fait que M. Rudd, tout comme le Trésorier fédéral australien, Wayne Swan, estime que plus que jamais, le choix d’un nouveau chef pour le FMI doit s’appuyer sur des notions de « mérite », plus que de « nationalité ». « Personnellement, je ne pense pas qu’il serait productif que je nomme moi-même des individus, mais (l’Australie) pense que le choix de la bonne personne doit bénéficier du soutien de la communauté financière mondiale, des principales institutions financières et des régions de cette planète (…) Cela peut tout aussi bien être quelqu’un de la région Asie-Pacifique que quelqu’un d’ailleurs », a-t-il proposé en guise de réponse aux questions des journalistes à Oslo. « Mais (…) plutôt que de se lancer dans une sorte de course, ce qu’il nous faut faire, c’est avant tout de considérer tout cela comme une question sérieuse et nommer la meilleure personne, sur la base de son mérite », a-t-il précisé.

Ce week-end, dans un communiqué, Wayne Swan, le Trésorier fédéral australien, tout en se faisant l’avocat des principes de « transparence » et d’ « ouverture », considérait que le fait de continuer à privilégier des critères de pays ou de région dans le cadre de la nomination d’un directeur du FMI pourrait contribuer à nuire à la légitimité de cette institution.

« Cette tradition de nomination automatique d’un Européen fait partie de ces règles qui ont depuis longtemps dépassé leur date de péremption, étant donné la bascule du poids économique vers des économies émergentes, en particulier en Asie, au cours des deux dernières décennies », a ajouté M. Swan.
Les deux seuls membres océaniens de l’OCDE, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont vu les effets néfastes de la crise financière mondiale atténués par l’effet amortisseur de leurs importants échanges avec les pays asiatiques, et en premier lieu la Chine.


Rédigé par pad le Lundi 23 Mai 2011 à 12:34 | Lu 455 fois