San Francisco, Etats-Unis | AFP | mardi 03/04/2018 - Le suédois Spotify, numéro un mondial de la musique en streaming, a fait ses premiers pas en Bourse mardi à New York, au moment où --hasard du calendrier-- les valeurs technologiques connaissent une passe difficile sur les marchés.
A la clôture de Wall Street, l'action a terminé à 149,01 dollars, en recul de 10,18% par rapport au prix d'introduction fixé à 165,90 dollars.
La chute est élevée mais le prix d'introduction valorisait la société à 29,5 milliards de dollars. Avec le cours de clôture, celle-ci est de 26,5 milliards de dollars.
C'est également bien davantage que le "prix de référence" de 132 dollars l'action fixé par le New York Stock Exchange la veille, un prix indicatif mais supposé donner une idée du futur prix de cotation de cette société dont les titres s'échangent désormais sous le symbole "SPOT".
"C'est incontestablement un succès pour le moment", a commenté Tom Cahill de Ventura Wealth Management.
Aucune fourchette de prix d'introduction n'avait été établie en amont de cette entrée en Bourse contrairement au processus classique, en raison de la procédure atypique utilisée par Spotify, la cotation directe.
Cette procédure est simplifiée et moins coûteuse car sans intermédiaires. Elle est aussi plus imprévisible, le prix des titres n'étant pas fixé d'avance.
Elle permet en outre à la société qui revendique 71 millions d'abonnés payants et 159 millions d'utilisateurs actifs fin 2017 de ne pas lever de nouveaux capitaux.
"Visiblement il y a bien plus d'acheteurs que de vendeurs de titres Spotify", a noté M. Cahill, le prix étant déterminé par une comparaison entre l'offre et la demande de titres.
Malgré le boom de l'écoute musicale en ligne, le groupe qui a révolutionné ce marché n'a jamais engrangé le moindre bénéfice. Mais il jouit d'une confortable avance sur ses concurrents, Apple Music, numéro deux avec moitié moins d'abonnés, ou encore Google Music, Tidal, Deezer ou Amazon.
Pour son patron Daniel Ek, l'entrée en Bourse n'est qu'une étape: "Bien sûr, je suis fier de ce que nous avons construit en dix ans. Mais, pour moi, ce qui est encore plus important, c'est que demain (mardi) ne devienne pas le jour le plus important pour Spotify", a-t-il écrit lundi dans un message aux salariés publié sur le site du groupe.
L'opération a été réalisée sans paillettes: M. Ek n'est pas venu se faire interviewer mardi à Wall Street ni sonner la cloche qui ouvre la séance boursière, dérogeant ainsi à la tradition qui veut que les impétrants soient présents le jour de leur première cotation.
Il a ainsi évité de voir le drapeau... suisse que les responsables de la Bourse ont hissé par erreur en façade du célèbre bâtiment en lieu et place de la bannière suédoise.
Cette cotation intervient alors que les valeurs technologiques mordent la poussière ces derniers temps, en particulier depuis le scandale Facebook/Cambridge Analytica autour de l'utilisation de données personnelles d'abonnés.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, se reprenait toutefois un peu mardi après avoir perdu 2,74% la veille et porté son repli à près de 10% depuis son dernier record le 12 mars.
En entrant à Wall Street, Spotify rejoint d'autres "licornes" --sociétés technologiques non cotées valorisées au-delà du milliard de dollars-- ayant sauté le pas ces derniers mois, comme Snap, maison mère de Snapchat, ou la plateforme de stockage en ligne Dropbox.
Autre point commun: ces entreprises n'ont jamais engrangé le moindre bénéfice malgré des centaines voire des milliards de dollars de chiffre d'affaires.
Spotify prévoit un revenu en hausse de 20 à 30%, entre 4,9 et 5,3 milliards d'euros en 2018. La société suédoise prévoit de ramener sa perte opérationnelle entre 230 et 330 millions d'euros, contre 378 millions en 2017.
Mais sa priorité à court terme, c'est le nombre d'abonnés qu'il espère porter cette année au moins à 92 millions.
Le streaming, qui continue de redessiner le paysage de l'industrie musicale, continue en effet de croître et sert de locomotive aux ventes de musique, le succès de Spotify y étant pour beaucoup.
Mais cette ascension ne s'est pas faite sans contestation, beaucoup d'artistes lui reprochant notamment de reverser trop peu aux artistes.
En vue de cette entrée en Bourse, Spotify a conclu récemment un accord de participations croisées avec le chinois Tencent, ce qui préoccupe certains analystes qui s'inquiètent des liens entre Tencent et l'Etat chinois.
A la clôture de Wall Street, l'action a terminé à 149,01 dollars, en recul de 10,18% par rapport au prix d'introduction fixé à 165,90 dollars.
La chute est élevée mais le prix d'introduction valorisait la société à 29,5 milliards de dollars. Avec le cours de clôture, celle-ci est de 26,5 milliards de dollars.
C'est également bien davantage que le "prix de référence" de 132 dollars l'action fixé par le New York Stock Exchange la veille, un prix indicatif mais supposé donner une idée du futur prix de cotation de cette société dont les titres s'échangent désormais sous le symbole "SPOT".
"C'est incontestablement un succès pour le moment", a commenté Tom Cahill de Ventura Wealth Management.
Aucune fourchette de prix d'introduction n'avait été établie en amont de cette entrée en Bourse contrairement au processus classique, en raison de la procédure atypique utilisée par Spotify, la cotation directe.
Cette procédure est simplifiée et moins coûteuse car sans intermédiaires. Elle est aussi plus imprévisible, le prix des titres n'étant pas fixé d'avance.
Elle permet en outre à la société qui revendique 71 millions d'abonnés payants et 159 millions d'utilisateurs actifs fin 2017 de ne pas lever de nouveaux capitaux.
- Aucun bénéfice -
"Visiblement il y a bien plus d'acheteurs que de vendeurs de titres Spotify", a noté M. Cahill, le prix étant déterminé par une comparaison entre l'offre et la demande de titres.
Malgré le boom de l'écoute musicale en ligne, le groupe qui a révolutionné ce marché n'a jamais engrangé le moindre bénéfice. Mais il jouit d'une confortable avance sur ses concurrents, Apple Music, numéro deux avec moitié moins d'abonnés, ou encore Google Music, Tidal, Deezer ou Amazon.
Pour son patron Daniel Ek, l'entrée en Bourse n'est qu'une étape: "Bien sûr, je suis fier de ce que nous avons construit en dix ans. Mais, pour moi, ce qui est encore plus important, c'est que demain (mardi) ne devienne pas le jour le plus important pour Spotify", a-t-il écrit lundi dans un message aux salariés publié sur le site du groupe.
L'opération a été réalisée sans paillettes: M. Ek n'est pas venu se faire interviewer mardi à Wall Street ni sonner la cloche qui ouvre la séance boursière, dérogeant ainsi à la tradition qui veut que les impétrants soient présents le jour de leur première cotation.
Il a ainsi évité de voir le drapeau... suisse que les responsables de la Bourse ont hissé par erreur en façade du célèbre bâtiment en lieu et place de la bannière suédoise.
Cette cotation intervient alors que les valeurs technologiques mordent la poussière ces derniers temps, en particulier depuis le scandale Facebook/Cambridge Analytica autour de l'utilisation de données personnelles d'abonnés.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, se reprenait toutefois un peu mardi après avoir perdu 2,74% la veille et porté son repli à près de 10% depuis son dernier record le 12 mars.
- "Licornes" -
En entrant à Wall Street, Spotify rejoint d'autres "licornes" --sociétés technologiques non cotées valorisées au-delà du milliard de dollars-- ayant sauté le pas ces derniers mois, comme Snap, maison mère de Snapchat, ou la plateforme de stockage en ligne Dropbox.
Autre point commun: ces entreprises n'ont jamais engrangé le moindre bénéfice malgré des centaines voire des milliards de dollars de chiffre d'affaires.
Spotify prévoit un revenu en hausse de 20 à 30%, entre 4,9 et 5,3 milliards d'euros en 2018. La société suédoise prévoit de ramener sa perte opérationnelle entre 230 et 330 millions d'euros, contre 378 millions en 2017.
Mais sa priorité à court terme, c'est le nombre d'abonnés qu'il espère porter cette année au moins à 92 millions.
Le streaming, qui continue de redessiner le paysage de l'industrie musicale, continue en effet de croître et sert de locomotive aux ventes de musique, le succès de Spotify y étant pour beaucoup.
Mais cette ascension ne s'est pas faite sans contestation, beaucoup d'artistes lui reprochant notamment de reverser trop peu aux artistes.
En vue de cette entrée en Bourse, Spotify a conclu récemment un accord de participations croisées avec le chinois Tencent, ce qui préoccupe certains analystes qui s'inquiètent des liens entre Tencent et l'Etat chinois.