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Soutien au développement de l’aquaculture : la loi de Pays adoptée


Soutien au développement de l’aquaculture : la loi de Pays adoptée
PAPEETE, lundi 22 octobre 2012. La 3e séance de la session budgétaire interrompue vendredi dernier, a repris ce lundi dans l’hémicycle de l’assemblée de la Polynésie française en présence de moins d’une trentaine de représentants. Au menu de ce jour, essentiellement des questions liées à la pêche ou l’aquaculture. En milieu d’après-midi, les représentants ont adopté la loi de Pays instaurant un dispositif de soutien au développement de l’aquaculture en Polynésie française. La loi a été adoptée par 31 voix pour (avec les procurations) ; 11 élus se sont abstenus.

Trois espèces sont particulièrement visées pour ce soutien à l’aquaculture : la crevette, le paraha peue et le bénitier. Les représentants présents ont posé beaucoup de questions au ministre des ressources marines Temauri Foster, jugeant le texte imprécis sur de nombreux points : quels montants de finances publiques seront-ils alloués ? Combien de fermes terrestres et lagonaires sont en projet ? Car, pour l’heure les projets de cette nature sont rares : il existe 15 entreprises en activité et une douzaine de nouveaux projets. Impact réel sur l’emploi : pour l’instant une trentaine existe dans ce domaine et ce chiffre pourrait être doublé si les projets en cours vont à leur réalisation. Le ministre des ressources marines, Temauri Foster a donné quelques réponses : l’investissement prévu en 2013 sur le budget de la Polynésie française pour le soutien à ces nouvelles activités est de 20 millions de Fcfp, auxquels s’ajoutent 10 millions de Fcfp en fonctionnement. Le ministre a également assuré que la production de crevettes était actuellement de 120 à 130 tonnes par an et précise encore «si le projet de ferme aquacole se confirme à Faratea, la production annuelle augmenterait de 80 tonnes/an en plus rien qu’avec cette entreprise». De nouvelles techniques d’aquaculture pourraient même multiplier par trois la production de crevettes.

Mais les réponses enthousiastes du ministre n’ont pas convaincu tout le monde. Parmi les abstentionnistes, les représentants du Tahoeraa
qui estiment que cette loi, qui va distribuer des finances publiques sur une activité en expansion et rémunératrice, n’est pas opportune. Edouard Fritch pour le a notamment déclaré : «Le développement de nos ressources propres n’est pas une nouveauté (..).Dans ce cadre, le développement de l’aquaculture est un axe qu’il convient effectivement d’encourager, même s’il ne reste pour l’heure qu’un marché de niche et qu’en l’état des perspectives à moyen terme il ne permettra pas de contrebalancer totalement les importations pour ce qui concerne la crevette ou le poisson. Je parle pour l’heure d’un marché de niche car il faut bien reconnaître la modestie de cette activité qui compte pour l’heure 15 entreprises en activité pour une trentaine d’emploi et une douzaine de projets pour 25 emplois envisagés. A ce stade nous sommes loin bien sûr d’en faire un des piliers de notre économie (…) Mais la question centrale qui nous préoccupe concerne la nécessité ou non de l’intervention financière directe de la Polynésie française au soutien d’activités privées qui peuvent s’avérer particulièrement rentables pour leurs initiateurs. Quel est donc l’intérêt de solliciter des finances publiques exsangues quand d’autres instruments financiers sont à la disposition des porteurs de projets ? Soit ces projets sont économiquement viables et ils recevront l’aval des organismes financiers, soit il faut les mettre sous perfusion des finances publiques avant même qu’ils n’aient débuté leur activité ? »


Les élus ont ensuite abordé le dernier point de l’ordre du jour
(chargé) de cette 3e session budgétaire, concernant des mesures de gestion de certaines espèces aquatiques. Le débat débuté vers 16h et a été immédiatement très nourri des interventions des différents groupes politiques. Il se poursuivait encore à 18h30 sur le vote article par article de cette délibération et sur les amendements proposés. Tahiti Infos en fera un compte rendu prochainement.



Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 22 Octobre 2012 à 14:22 | Lu 937 fois