Tahiti Infos

Sommet de l’énergie dans le Pacifique : des enveloppes vertes à foison


Sommet de l’énergie dans le Pacifique : des enveloppes vertes à foison
AUCKLAND, mercredi 27 mars 2013 (Flash d’Océanie) – Le sommet de l’énergie pour le Pacifique, co-organisé par la Nouvelle-Zélande et l’Union Européenne, a été l’occasion pour les partenaires majeures de développement de l’Océanie de renouveler leurs promesses et leurs enveloppes d’aide et pour les pays bénéficiaires de renouveler, pour leur part, leur engagement à une transition progressive de leurs sources d’énergies vers du renouvelable.

Deux jours durant, lundi et mardi, Auckland a été le carrefour mondial de la promotion des énergies renouvelables.
En présence des deux hôtes, le gouvernement de la Nouvelle-Zélande et l’Union Européenne, représentée à un haut niveau par son commissaire au développement, Andris Piebalgs, c’est la quasi-totalité des pays et territoires insulaires océaniens qui a convergé vers la Nouvelle-Zélande.

La Nouvelle-Zélande, en tant qu’hôte, a rappelé les multiples actions enclenchées dans le cadre de sa coopération régionale avec les pays de la zone, y compris des projets de mise en place de moyens de production photovoltaïques dans des pays comme Tonga, Tokelau (qui peut se targuer, depuis fin 2012, d’être le pays au monde à approcher un taux absolu de 100 pour 100 énergie solaire).

Les îles Cook, dans le cadre d’un autre projet mené aussi en coopération avec la Nouvelle-Zélande, partenaire privilégié, mis aussi avec l’aide de l’UE (Banque Européenne d’Investissement), de la Banque Asiatique de Développement et du Programme des Nations Unies pour le Développement, a fait savoir en début de semaine à Auckland, par la voie de son Premier ministre Henry Puna, qu’elles avaient l’intention d’atteindre l’objectif 100 pour 100 renouvelable d’ici à 2015 (pour au moins six îles) et 2020 pour tout le pays.

Au plan de toute la région, la Banque Asiatique de Développement a elle aussi annoncé une enveloppe de pas moins de 270 millions de dollars US qui seront consacrés au développement et à la mise en œuvre de projets d’énergies renouvelables d’ici à 2016.

L’Union Européenne n’a pas été en reste : dès avant la tenue de ce sommet et son déplacement, le commissaire Andris Piebalgs annonçait une nouvelle enveloppe de l’ordre de 10 millions d’euros pour favoriser l’accès des pays et territoires insulaires océaniens à des énergies renouvelables et propres.
M. Piebalgs a aussi rappelé le double défi auquel étaient confrontés les pays insulaires de cette région : d’un côté, leur isolement et de l’autre, leurs difficultés à accéder à des sources d’énergie et le fait que de manière moyenne, environ un quart de la facture des importations des pays insulaires océaniens était consacrée à l’achat de carburants d’origine fossile.
Par ailleurs, les pays océaniens sont aussi les premiers confrontés aux effets néfastes des changements climatiques, y compris le réchauffement d e la planète qui entraîne une montée du niveau des océans et une érosion lente, mais sûre des zones côtières et des surfaces arables disponibles.
« Il est clair qu’il ne peut y avoir de développement sans énergie durable et abordable », a-t-il souligné en rappelant que dans le secteur énergétique, l’UE consacrait déjà au Pacifique un budget de l’ordre d’une centaine de millions d’euros.
Dans le cadre de son déplacement dans le Pacifique, le commissaire européen devrait aussi poursuivre vers Samoa, où devrait avoir lieu, les 3 et 4 avril 2013, une nouvelle réunion consacrée aux orientations à venir du prochain Fonds Européen de Développement (FED).

L’un de ces projets-phare pour l’UE concerne en particulier Tonga, qui bénéficie d’une subvention de 6,5 millions d’euros pour définir et mettre en œuvre son programme énergétique à long terme, sous forme de feuille de route.
La convention de financement a été signée lundi à Auckland.

Pour les Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM), qui jouissent d’un statut particulier dans l’ensemble européen et qui, dans le Pacifique sont la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis-et-Futuna, plus le petit territoire britannique de Pitcairn, une convention de financement de 12 millions d'euros a été signé entre Temauri Foster, Ministre des Ressources marines de Polynésie Française, et M. Piebalgs.
Cette convention concerne un projet baptisé « INTEGRE » (pour Initiative des Territoires pour la Gestion Régionale de l'Environnement).
Elle concerne les quatre PTOM du Pacifique et « vise la prise en compte régionale des problématiques environnementales partagées et propose des solutions qui apporteront aux PTOM des économies d'échelle et des échanges d'expériences et donc une réponse plus efficace, globale et rapide aux défis environnementaux ».
Ce programme ambitionne, dans un premier temps, de mettre en place des passerelles en vue d’échanges d’expériences entre les quatre PTOM d’Océanie en matière de développement durable.
Il devrait ensuite, selon l’UE, permettre « l’élaboration d’une stratégie de communication et d'information efficace qui permettra la valorisation des projets de gestion intégrée transposables dans d'autres îles de la région, le renforcement de la bonne gouvernance des espaces insulaires du Pacifique, l'amélioration des capacités de gestion durable des ressources par les populations et les institutions des PTOM du Pacifique, et la préservation de la biodiversité et l'environnement ».

Kiribati bénéficie ainsi d’un projet financé par la Banque Mondiale (en cofinancement avec le gouvernement australien [2,6 millions d’euros] et le fonds mondial pour l’environnement [780.000 euros]), qui concerne l’installation de panneaux photovoltaïques, à commencer par la principale agglomération du pays, Tarawa.
Là encore, la tenue de ce sommet de l’énergie pour le Pacifique a été l’occasion pour les partenaires de signer la convention.
Toujours à l’occasion de ce sommet d’Auckland, l’organisation chargée des questions environnementales dans le Pacifique, le PROE (Programme Régional Océanie pour l’Environnement), a aussi signé avec le gouvernement néo-zélandais une convention concernant le soutien de Wellington à cette structure pour un montant d’environ trois millions d’euros pour la période 2013-2015.

Pour le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la convention cadre sur les changements climatiques, a estimé que l’objectif d’amener à cinquante pour cent la part des énergies d’origine renouvelable dans le Pacifique était « ambitieux, mais faisable » et que dans de nombreux cas, les gouvernements de la zone avaient déjà commencé à se diriger vers ces nouvelles solutions vertes.

Toute initiatives confondues, au total, il a été estimé que le montant de promesse annoncées durant ces deux jours de sommet, au bénéfice des pays du Pacifique, approche les 415 millions d’euros, à la fois en subventions et en prêts à taux préférentiels pour des projets concernant les énergies renouvelables et la réduction de la dépendance aux carburants fossiles.


Rédigé par PAD le Mercredi 27 Mars 2013 à 06:28 | Lu 114869 fois