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Six greffeurs et quatre perliculteurs inquiétés pour travail clandestin


@DTPN
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Tahiti, le 30 mars 2022 –  Les agents du service territorial de la police aux frontières (STPAF) ont procédé, du 15 au 18 février dernier, au contrôle de plusieurs fermes perlières dans les Tuamotu où ils ont relevé de multiples infractions en matière de travail clandestin des étrangers. À Arutua et Apataki, quatre propriétaires de fermes et six greffeurs chinois non déclarés on été entendus.
 
Au terme de deux années blanches en raison de la crise sanitaire, les agents du service territorial de la police aux frontières (STPAF) et un agent du service territoriale de la police judiciaire (STPJ) ont repris, le 15 février dernier, les contrôles dans les fermes perlières polynésiennes en matière de travail clandestin et de recherche des infractions à la législation sur les travailleurs de nationalité étrangère. Notons que cette opération intervient dans le cadre de la mise en place de la Direction territoriale de la police nationale le 1er janvier dernier, afin de regrouper les services de police sous une direction unique.
 
À Arutua et Apataki dans les Tuamotu, ce sont ainsi quatre propriétaires de fermes qui ont été entendus car ils employaient des greffeurs chinois non déclarés. Ces mêmes greffeurs –au nombre de six– ont également été entendus dans le cadre de procédures ouvertes pour séjour irrégulier sur le territoire. Il appartiendra désormais au parquet de Papeete de décider de l'opportunité des poursuites à engager à l'encontre des personnes mises en cause.
 
Et si ce premier contrôle de l'année a été particulièrement positif en matière de résultats, la tâche est souvent ardue pour les policiers. Ainsi, en 2019, 41 fermes et 205 personnes ont été contrôlées à Rikitea avec un seul travailleur étranger en situation illégale au bout du compte. Une situation qui s'explique notamment par le fait que les employeurs peuvent parfois être avisés de l'arrivée des policiers. De plus, pour constater la commission d'une infraction, les agents du STPAF doivent intervenir au moment où cette infraction est commise. Notons par ailleurs qu'en décembre dernier, la chambre territoriale des comptes avait relevé dans un rapport "l'ampleur du travail dissimulé" dans la filière perlière en demandant un "plan de lutte".
 

​Secteurs d'activités ciblés

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Tel que l'explique le commandant Philippe Babdor, adjoint au chef du STPAF, ces actions de contrôle des fermes perlières s'inscrivent dans le cadre de l'une missions principales du service. "Nous contrôlons l'emploi clandestin à titre général en ciblant les secteurs d'activités qui ont davantage tendance à employer des étrangers comme les fermes perlières, la restauration ou bien l'hôtellerie. Nous sommes compétents en matière de travailleurs étrangers mais si l'on constate des infractions en matière d'emploi non-déclaré de salariés français, nous pouvons faire un signalement à l'inspection du travail, à la CPS ou au parquet de Papeete".
 
Tel que le rappelle de son côté le procureur de la République, Hervé Leroy, la problématique du travail dissimulé, qu'elle concerne des étrangers ou des personnes de nationalité française, pose un problème "grave" pour les travailleurs qui n'ont "aucune protection sociale" en cas d'accident du travail. "Ce n'est pas nouveau, il est moins coûteux pour les employeurs d'embaucher une personne de manière dissimulée plutôt que de faire des déclarations aux organismes sociaux et fiscaux".
 
Notons enfin que le comité opérationnel de lutte contre le travail illégal (Colti) s'est récemment réuni. Placé sous l'égide du parquet, ce comité réunit la Direction du travail, CPS, DICP ainsi que la gendarmerie et la Direction territoriale de la police nationale.

 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 30 Mars 2022 à 19:30 | Lu 3824 fois