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Six ans de prison dont deux avec sursis pour un agresseur pédophile


Six ans de prison dont deux avec sursis pour un agresseur pédophile
PAPEETE, mardi 9 juillet 2013. Dans la salle d’audience du tribunal de Papeete, ni la victime de ces faits d’agression sexuelle, âgée aujourd’hui de 10 ans, ni les parents de la fillette n’étaient présents ce mardi. Dans le box des accusés, il n’y a que celui que la petite fille appelait «tonton» jusqu’à ce qu’il commette l’irréparable, à plusieurs reprises.

Dario Rupea, âgé de 44 ans aujourd’hui, a agressé sexuellement cette petite fille à plusieurs reprises. Une dizaine de situations sont rapportées par la jeune victime. La première fois, elle n’avait que trois ou quatre ans. Durant cinq ans, elle subit en silence les assauts de cet homme qui est presque considéré dans la famille comme son papa fa’a’amu. Elle est trop petite pour vraiment comprendre ce qui se passe, pour même en mesurer l’anormalité, la monstruosité aussi. La mère surprend une de ces scènes insoutenables un jour d’août 2012. C’est ainsi que l’affaire démarre et que la petite fille parvient à expliquer que cet assaut, cette «pulsion sexuelle» comme le décrit son agresseur n’est pas le premier.

A l’audience, le procureur requiert la peine maximale prévue dans le cas d’agression sexuelle aggravée, d’autant que le prévenu a déjà été condamné une première fois pour des faits similaires. Le procureur demande donc sept ans tout en s’interrogeant sur les bienfaits de l’enfermement en détention appliqué à un agresseur pédophile. «Notre droit n’apporte pas vraiment de réponse à cela. Il va repartir en prison, car je ne peux pas le laisser face à des victimes potentielles». L’avocat de la défense reconnait que son client admet lui-même qu’il est susceptible de recommencer. Cela ressort des différentes déclarations qu’il a faites durant l’instruction de l’affaire. «C’est un homme frustre avec une personnalité rudimentaire. Son immaturité psycho affective le met dans l’incapacité de résister à des pulsions sexuelles. Pour autant, il a eu une forme de retenue, il n’est pas allé jusqu’au viol» plaide-t-il.

Après en avoir délibéré le tribunal a condamné Dario Rupea à six ans de prison dont deux ans avec sursis mise à l’épreuve et obligation de soins. Il devra en outre indemniser sa victime à hauteur de 600 000 Fcfp de dommages et intérêts et régler les 80 000 Fcfp de frais de justice engagés pour la défense de la partie civile. A la barre, Dario Rupea n’a quasiment jamais pris la parole face aux trois juges et au procureur. Il n’a rien voulu ajouter aux déclarations de son avocat. Il ne s’est pas excusé auprès de sa petite victime ou de sa famille. Il a repris le chemin de sa cellule de Nuutania où il est incarcéré depuis presque un an. Dans trois ans il pourra sortir et devra suivre encore pendant deux ans, hors de la prison, les prescriptions du juge de la liberté et la détention.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 9 Juillet 2013 à 15:18 | Lu 1857 fois