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Sept ans ferme pour avoir enlevé, séquestré et violé sa compagne


Sept ans ferme pour avoir enlevé, séquestré et violé sa compagne
Tahiti, le 11 mai 2021 - Un homme de 28 ans, déjà condamné à deux reprises pour des faits de violences, a comparu devant le tribunal correctionnel mardi. Il a répondu de faits d'agressions sexuelles, violences aggravées, d'enlèvement et de séquestration commis sur son ex-compagne. Il n'avait pas supporté qu'elle le quitte après trois années d'une relation “toxique”. Il a été condamné à sept ans de prison ferme.

“Une relation d'emprise où les partenaires sont dans un rapport dominant-dominé, dans une relation de maître à esclave”. Tels sont les mots utilisés par un expert psychiatre pour définir la relation entre la victime et le prévenu se trouvant au cœur de l'affaire jugée mardi après-midi par le tribunal correctionnel. Le père sans emploi d'une petite fille, âgé de 28, comparaissait en effet pour des faits de viols correctionnalisés, de violences habituelles, d'agressions sexuelles, d'enlèvement et de séquestration commis sur son ex-compagne alors que le couple entretenait une relation qu'il définissait lui-même comme “toxique”.
 
L'affaire avait éclaté dans la nuit du 18 au 19 décembre 2017 lorsque le prévenu, récemment séparé de la femme avec laquelle il entretenait une relation depuis trois ans, avait aperçu cette dernière qui sortait d'un restaurant en compagnie d'un autre homme dans le centre-ville de Papeete. Furieux, il avait obligé la victime à monter dans son véhicule, l'avait emmenée, avant de la rouer de coups et de lui imposer des rapports sexuels. Alertée au petit matin par l'ami qui accompagnait la jeune femme, –un avocat qui n'avait pas jugé utile d'appeler les forces de l'ordre après l'enlèvement–, sa famille avait prévenu la gendarmerie.
 

Années de calvaire

La victime avait été retrouvée au domicile du prévenu et prise en charge. Alors que son visage et son corps présentait des marques de violence, elle avait expliqué aux enquêteurs qu'elle avait subi des violences et des agressions sexuelles à répétition durant leurs trois années de relation. Les différents témoins entendus, des proches du couple, avaient effectivement rapporté des épisodes durant lesquels la victime était séquestrée et subissait des violences, dont des morsures. Selon tous les éléments recueillis par les gendarmes, le prévenu se montrait tyrannique avec sa compagne. Jaloux et paranoïaque, il lui coupait les cheveux ou lui interdisait de se nourrir si lui-même n'avait pas faim.
 
Des sévices partiellement reconnus face au tribunal correctionnel mardi. Confronté aux éléments du dossier, le prévenu a concédé qu'il était parfois violent en affirmant cependant à plusieurs reprises que leur relation était malsaine et que la victime avait aussi participé à induire la toxicité dans leurs rapports. Il a cependant fermement nié l'avoir jamais contrainte à avoir des rapports sexuels. Des dénégations qui n'ont pas ébranlé la victime qui a témoigné à la barre de la situation dans laquelle elle se trouvait à l'époque : “Nous avions beau être séparés, pour lui, c'est comme si nous étions toujours ensemble”.
 
Le procureur de la République a requis cinq ans de prison dont deux avec sursis à son encontre. Le prévenu a finalement été condamné à sept ans de prison ferme assortis d'un mandat de dépôt.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 11 Mai 2021 à 19:55 | Lu 4823 fois