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Santé : les spécialistes libéraux pourront être missionnés dans les îles


Afin de couvrir les besoins dans les spécialités médicales dans lesquels les praticiens du CHPF n’interviennent pas et pour assurer la continuité des soins au plus près du domicile des patients, il a été convenu d’octroyer à la Direction de la santé publique un financement exceptionnel pour les frais de déplacements de ses médecins spécialistes et des intervenants libéraux.
Afin de couvrir les besoins dans les spécialités médicales dans lesquels les praticiens du CHPF n’interviennent pas et pour assurer la continuité des soins au plus près du domicile des patients, il a été convenu d’octroyer à la Direction de la santé publique un financement exceptionnel pour les frais de déplacements de ses médecins spécialistes et des intervenants libéraux.
PAPEETE, le 7 août 2018. Les médecins spécialistes libéraux vont pouvoir être missionnés dans les îles pour réaliser des consultations afin de pallier le manque de praticiens hospitaliers disponibles. Les besoins les plus importants concernent la cardiologie et la diabétologie. L'objectif est de réduire le nombre d'évasans.

Depuis 2006, un dispositif a été mis en place entre la Caisse de prévoyance sociale, le Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF) et la Direction de la santé pour financer des missions de spécialistes du CHPF dans les îles. Après avoir identifié les besoins, les autorités sanitaires organisent des missions de deux à trois jours dans les îles. Mais ce système a trouvé ses limites ces derniers mois en raison d'une réduction du nombre de praticiens hospitaliers effectuant ces missions. Pour faire face à ce manque de professionnels de santé disponibles pour aller dans les archipels, les autorités sanitaires ont décidé de financer, via une participation des trois régimes de la CPS, les frais de déplacements de ses médecins spécialistes et intervenants libéraux. "On prend en charge le transport et les consultations", souligne le ministre de la Santé, Jacques Raynal. "Les besoins les plus importants sont en cardiologie d'abord puisque la charge de travail au CHPF est très importante vient ensuite la diabétologie, la pneumologie puis la gynécologie et l'obstétrique."

Grâce à ce dispositif, les autorités espèrent réduire le nombre d'évasans et de limiter, les déplacements des patients, d’accompagnateurs familiaux et/ou médicaux des îles vers Papeete qui sont socialement pénalisants et économiquement coûteux et que les patients seront soignés avant que le stade de la maladie ne soit trop avancé. C'est aussi l'occasion de participer à la formation des professionnels de santé exerçant dans les structures éloignées.

Un nouveau système en 2019
Un avenant a donc été signé ce mardi midi. D'ici la fin de l'année, un bilan de ce dispositif sera réalisé. Cette convention cadre a vocation à s’éteindre au 1er janvier 2019, date à laquelle sera mis en place un nouveau cadre conventionnel et opérationnel, la cellule de coordination étant déportée du CHPF à la Direction de la santé.
Améliorer la santé dans les archipels est une des urgences du gouvernement. Le schéma d'organisation sanitaire, adopté en 2016, rappelait ainsi que "L’amélioration de l’accès des archipels aux soins est une priorité majeure. En effet, les archipels sont les plus impactés dès aujourd’hui, et encore plus en tendance, par les évolutions de l’offre : une offre géographiquement très concentrée sur la zone urbaine de Tahiti, un vieillissement marqué des médecins généralistes et spécialistes, amenant à une forte réduction de l’offre et l’importance du secteur public dans l’accès aux soins primaires, notamment dans les îles. " Ce schéma d'organisation sanitaire préconise aussi la prise en charge des patients au plus près de leur domicile.

Jacques Raynal, ministre de la Santé

"On prend en charge le transport et les consultations"

Que va changer cet avenant dans le cadre des consultations réalisées dans les îles ?
"Nous introduisons dans le dispositif existant un certain nombre de spécialistes libéraux qui jusqu'à présent n'étaient pas partie prenante.
Nous allons au cours des prochains mois réfléchir à la manière dont on pourra augmenter ce dispositif avec des spécialistes libéraux mais aussi publics, qui partaient habituellement mais qui ont des difficultés actuellement à aller consulter dans les îles car ils ont une charge de travail très importante au niveau du centre hospitalier de Polynésie française.
Cela nous permet d'abord de faire travailler les médecins libéraux et publics ensemble ce qui est toujours bon. Je prêche depuis longtemps pour la conjonction public-privé dans un pays où on a de plus en plus de difficultés à avoir des médecins. Non seulement la France est déjà en déshérence de certains spécialistes mais ici nous avons aussi des difficultés à avoir de nouveaux médecins. A partir du moment où il y a un pool de médecins disponibles pourquoi ne pas les introduire dans le dispositif de service public ?"

Concrètement, quel est le soutien financier pour les professionnels libéraux en mission dans les îles ?
"On prend en charge le transport et les consultations."

Quelle est la spécialité où le manque de praticiens se déplaçant dans les îles est le plus important ?
"Le besoin le plus important est en cardiologie. Les spécialistes en cardiologique du CHPF ont une charge de travail très importante et ont une charge de travail en plus opérationnelle. Ils ne peuvent consulter que sur place au CHPF. Si le cardiologue est à l'extérieur, cela vient obérer du fonctionnement normal du service."

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 7 Août 2018 à 14:20 | Lu 1919 fois