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Saint Valentin 2014 : Canberra et Suva remettent le couvert


Tour de table autour du ministre en charge des élections fidjiennes, l’Attorney General (Source photos : ministère fidjien de l’information)
Tour de table autour du ministre en charge des élections fidjiennes, l’Attorney General (Source photos : ministère fidjien de l’information)
Rencontre hautement symbolique entre le Contre-amiral Bainimarama et la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop. (Source photos : ministère fidjien de l’information) [220 Kb]
Poignées de mains chaleureuses avec les chefs de diplomaties du Forum, y compris le Néo-zélandais Murray McCully (Source photos : ministère fidjien de l’information) [173 Kb]

SUVA, vendredi 14 février 2014 (Flash d’Océanie) – Pour la première fois depuis la prise de pouvoir du Contre-amiral Bainimarama, en décembre 2006, par voie de putsch, Fidji et l’Australie ont tenu vendredi des rencontre au plan bilatéral, à l’occasion de la venue dans la capitale fidjienne d’un groupe ministériel de contact sous les auspices du Forum des Îles du Pacifique (FIP).
Cette mission est composée, outre la ministre australienne de la diplomatie australienne Julie Bishop, de ses homologues de Nouvelle-Zélande, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Vanuatu, de Samoa et de Tuvalu.
Ce groupe avait pour mission de se rendre compte sur place de l’état d’avancement des préparatifs en vue de la tenue des premières élections législatives depuis le coup d’État, sur fond de réformes constitutionnelles et institutionnelles et sur la base du principe d’ « une personne, une voix ».
Au cours de leur séjour fidjien, vendredi 14 et samedi 15 février 2014, les ministres du groupe du FIP devaient rencontrer, outre des membres du gouvernement fidjien, des représentants d’ONG et de la société civile, ainsi que des dirigeants de partis politiques.
Fidji a été suspendu de son statut de membre plein du FIP en mai 2009.
Depuis, le gouvernement de l’homme fort de Suva n’a eu de cesse de dénoncer « l’influence excessive » exercée par les deux membres prééminents du FIP, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont jusqu’ici imposé des sanctions à l’encontre de Fidji, y compris des interdictions de visas pour les personnes faisant partie du pouvoir post-putsch, ou bien de leurs proches.
Ces sanctions se sont étendues jusqu’au plan sportif, interdisant à des équipes fidjiennes de participer à des rencontres ou compétitions sur les sols australien et néo-zélandais.
Mais depuis plusieurs mois, alors que Suva affichait ses « nouveaux amis », à commencer par la Chine, l’attitude des deux grands voisins régionaux et l’inefficacité de ses sanctions, ont suscité de vives critiques, notamment au plan national.
Dans la proche région, le groupement subrégional Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, composé de Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, de Vanuatu et du mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie) a affiché ces dernières années une démarche plus compréhensive vis-à-vis de la situation fidjienne, en mettant en avant les notions de solidarité et de fraternité mélanésiennes.
Le gouvernement de Suva a d’ores et déjà approuvé sur le principe une mission d’observateurs du GMFL pour les élections fidjiennes.
Le FIP, de son côté, ne fléchissait pas lors de son dernier sommet des dirigeants, fin 2013, en ne levant pas sa suspension et en considérant que le régime fidjien devait d’abord faire la preuve de la sincérité de son parcours de retour vers la démocratie.

Regarder le « verre à moitié plein »

Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, affichait vendredi dès l’entame sa volonté d’adopter une approche du « verre à moitié plein ».
« Nous ne sommes pas ici pour juger, mais pour recommander un chemin de retour à des relations plus normales avec Fidji », lâchait-il vendredi dans la capitale fidjienne.
Des experts de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et de l’Union Européenne ont composé ensemble ces dernières semaines une mission afin d’évaluer les besoins de Fidji en matière de tenue d’élections.
Désormais, ces trois composantes souhaitent pouvoir poursuivre et élargir leur aide à Fidji, mais aussi envoyer sur place des observateurs lors des élections.
Les deux chefs de la diplomatie, australienne et néo-zélandaise, devaient aussi rencontrer vendredi le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, en mode bilatéral.
Au menu des discussions : la normalisation de relations pour le moins tendues ces huit dernières années.
Concernant la levée éventuelle des sanctions à l’encontre de Fidji, la ministre Julie Bishop a déclaré vendredi qu’elle venait dans un esprit d’ouverture et sans condition particulière.
Elle avait, avant même le retour au pouvoir des conservateurs, sous la houlette de l’actuel Premier ministre Tony Abbott, à l’issue des législatives de septembre 2013, affiché son désir de normaliser les relations avec Suva.
Selon la ministre, les entretiens avec les autorités fidjiennes visent à « construire une relation bilatérale dynamique et productive ».

Le Contre-amiral déjà en campagne

M. Bainimarama a annoncé son intention de quitter son poste de commandant en chef des armées, d’ici à la fin février 2014, pour réunir les conditions nécessaires à sa candidature à un mandat électif.
Il a aussi annoncé pour début mars 2014 la formation d’un parti censé le porter au pouvoir.
En milieu de semaine, il a réitéré son intention de poursuivre sa carrière politique et, à cette occasion, s’est adressé tout particulièrement aux jeunes, en leur demandant leur soutien et en les incitant à ne pas voter pour les « politiques du passé, basées sur la suspicion et la discorde ».
« Ils n’ont aucune idée nouvelle pour faire avancer le pays... Ils sont enfermés dans ce même état d’esprit qui a créé des traumatismes nationaux », a-t-il martelé lors d’une visite d’école.
Parmi les nouvelles règles introduites pour ce scrutin à venir : l’abaissement de l’âge légal de vote de 21 à 18 ans.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 14 Février 2014 à 06:37 | Lu 242 fois