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SUP – Pacific Paddle Games : Retour sur l’exploit de Georges Cronsteadt

Georges Cronsteadt est un sportif polynésien hors du commun, on peut le comparer à Michel Bourez, Dany Gérard ou Here Dudes, un sportif qui sait avancer malgré l’adversité. Il y a dix jours, il obtenait une 4e place lors de la course de stand up paddle Pro la plus importante de l’année, les « Pacific Paddle Games ». La délégation tahitienne comportait une quinzaine d’athlètes affûtés mais c’est « l’ancien » qui a fait parler son expérience.


Le SUP est rattaché à la fédération de surf
Le SUP est rattaché à la fédération de surf
Georges Cronsteadt, 35 ans, est un des premiers rameurs à s’être orienté vers le stand up paddle de course, principalement en raison de problèmes de dos. Alors que la discipline est relativement récente, il parvient à se faire un nom à l’international et obtient même une 4e place à l’issue du circuit professionnel du SUP race 2014. Contrairement à certains de ses adversaires comme Connor Baxter ou Danny Ching ou Kay Lenny, Georges travaille en tant que postier en parallèle de sa carrière sportive.
 
Concentré sur ses courses à l’international, Georges ne parvient pas conserver son titre de champion de Polynésie 2015 et 2016 au profit d’un jeune qui monte, Niuhiti Buillard. Dans les moments importants, comme cela a été le cas lors de ces Pacific Paddle Games d’il y a 10 jours, il a pu montrer qu’il restait le n°1 polynésien, se plaçant même dans le top 5 mondial devant Danny Ching ou Kay Lenny.
 
Devenu 9e au classement mondial alors qu’il reste encore des courses, Georges a annoncé que pour l’instant il ne pourrait pas défendre ses chances dans le championnat international, devant jongler avec son travail et sa vie de famille. Des aides sont disponibles mais le SUP, qui reste une discipline naissante, n’a pas sa propre fédération, elle est rattachée à la fédé de surf qui a déjà beaucoup d’athlètes à gérer. SB

Georges Avec sa femme Leilani championne de SUP également
Georges Avec sa femme Leilani championne de SUP également
Parole à Georges Cronsteadt :
 
Les Pacific Paddle Games ont bien évolué cette année ?
 
« L'événement a pris beaucoup d'ampleur, le nombre de participants a augmenté, le niveau des athlètes aussi, avec un gros prize money de 60 000 US $ à gagner. Je savais que cela allait être dur mais je m’étais bien préparé avec l'aide de mon kiné. Au niveau média, les choses commencent vraiment à bouger et cela est très bien pour le SUP race. »
 
Quelques mots sur les courses ?
 
« Dans la course technique, on a du passer par les trials le vendredi, le quart et la demi le samedi et la finale le dimanche après-midi, avec en plus la course longue distance le matin. J’ai fini 3e sur la « distance race » et 11e sur la « technical race » où j'ai commis beaucoup d'erreurs alors que les trois premières places étaient à ma portée. A ce niveau les erreurs coûtent très cher. Au général élite de l'événement, je termine 4e derrière Travis Grant, Michael Booth et Connor Baxter. »
 
La gestion de tes déplacements reste une difficulté ?
 
« C'est très dur de jongler avec le local et l’international, mais il faut le faire si on veut faire la promotion du SUP race local et en même temps montrer à l’international que les Tahitiens peuvent rivaliser avec les meilleurs de la discipline. C’est très motivant, la préparation de cette course m’a valu de changer beaucoup choses dans mon quotidien au plan entraînement. »
 
Pour cette fois la fédération a pu prendre en charge les frais ?
 
« C'est une bonne chose pour les athlètes d’avoir un encadrement pour les déplacements internationaux de ce genre. C'est aussi une opportunité pour les athlètes de se faire connaître pour décrocher des sponsors internationaux. Je me souviens des années où je devais voyager seul et c'était galère sur galère, mais un ami, Alain Desvignes, m’a appris des choses qui m'ont permis d'être encore là aujourd'hui. »
 
Tu es actuellement 9e au classement mondial ?
 
« Dans quelque semaines, les championnats du monde ISA en SUP et PRONE se dérouleront aux Fidji. Aux dernières nouvelles, chaque athlète devra se débrouiller. La chance d'avoir Air Tahiti Nui et une petite aide de la FTS pour y participer ne me suffiront pas pour pouvoir aller représenter Tahiti à ces mondiaux. Cette course était mon principal objectif, être champion du monde reconnu par un comité olympique. J'espère qu'avec les derniers résultats, les choses vont évoluer. »

Rédigé par SB le Mardi 11 Octobre 2016 à 14:43 | Lu 4775 fois