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Rugby - Teiva Jacquelain : Un Tahitien dans le Top 14

Teiva Jacquelain jouera dans le Top 14 la saison prochaine avec son club Grenoble. Il était samedi à Pirae pour soutenir son club formateur. Teiva lance un appel à la jeunesse de Polynésie " Croyez en vous ! ". Interview exclusive avec notre aito, accompagné sur la photo par son cousin Makalea Foliaki qui marche sur ses traces au pôle espoir du RC Toulon et qui pourrait lui aussi rapidement évoluer dans le Top 14.


Teiva Jacquelain est devenu rugbyman professionnel. Son cousin Makalea Foliaki suit ses traces
Teiva Jacquelain est devenu rugbyman professionnel. Son cousin Makalea Foliaki suit ses traces
Parole à Teiva Jacquelain :
 
Quatre ans, cela n’a pas été trop long ?
 
« Cela fait beaucoup de bien de revenir ici, là où j’ai commencé. Etre là pour soutenir le RC Pirae cela fait beaucoup de bien. Quatre ans, c’était vraiment long mais je m’étais donné pour objectif de revenir après avoir réussi. Je suis venu me ressourcer en famille sur le Fenua. »
 
Tu es arrivé à Grenoble au moment de leur relégation ?
 
« La situation de Grenoble n’était pas au top. Ils étaient descendus en Pro D2, il y avait beaucoup de départs, de nouveaux joueurs, il fallait recréer une équipe. On a beaucoup travaillé, l’osmose entre les anciens et les nouveaux joueurs a bien fonctionné. Je ne m’attendais pas à remonter cette année dans le Top 14, avoir réussi à le faire, c’est super. »
 
La vie d’un joueur de rugby à Grenoble ?
 
« Beaucoup de rugby, beaucoup de travail. C’est aussi beaucoup de joie parce que c’était un objectif. On s’entraine tous les jours et on joue le week end. Le froid c’était dur au début mais cela va un peu mieux. La vie en montagne ça change. J’ai toujours vécu près de la mer, là c’est autre chose mais c’est une belle région, c’est très joli. »
 
Ton programme ?
 
« Je repars le 16 au soir, on reprend la pré-saison le 21 juin. On entre dans le Top 14, le niveau va changer, c’est une grosse marche au-dessus, il va falloir mettre les bouchées doubles pour être au niveau des autres équipes. On doit faire des matchs amicaux, ensuite on envisagera la saison en Top 14 avec les départs et les nouveaux arrivants. »
 
Tu as pu également intégrer l’équipe de France de rugby à 7 ?
 
« Il y a une part de chance aussi. J’ai fait des stages à Marcoussis, j’ai fini par faire parler de moi et j’ai pu faire quelques matchs à 7. Depuis petit, j’ai eu pour objectif de donner le meilleur de moi-même, j’ai toujours espéré voir le haut niveau pour voir ce que je valais. A l’époque, cela paraissait impossible. Il y a une grosse part de mental. Il faut faire son propre chemin. Il faut travailler plus que les autres pour réussir et savoir ce que l’on veut. »
 
D’où te vient ce mental ?
 
« A Tahiti, on vit un peu à la dure. Il y a peut-être l’éducation, les Tupuna, je sais pas. »
 
Il y a la hantise de la blessure ?
 
« Après ma blessure au genou, j’ai fait un gros travail de fond pour revenir en forme. L’hygiène de vie joue beaucoup. Quand tu passes professionnel, c’est pas seulement sur le terrain. Il faut faire ses heures de récup, il faut dormir suffisamment, il ne faut pas manger n’importe quoi, tu fais des séances de kiné, de rééducation. Tu travailles là où tu es faible, en muscu ou sur la course, cela englobe beaucoup de choses. »
 
Un dernier message pour la Polynésie ?
 
« Merci à ma famille qui m’a toujours soutenu, poussé dans les moments difficiles. Merci Teiki et Apolo, il y a quelques années j’étais ici et ils m’ont beaucoup aidé, coaché. Je passe un message aux jeunes, croyez en vous, c’est possible. Que cela soit dans n’importe quel domaine, il faut se donner les moyens de réussir pour ne pas avoir de regrets. » Propos recueillis par SB


Rédigé par SB le Mercredi 13 Juin 2018 à 14:32 | Lu 2420 fois