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Réquisitions attendues lundi pour Air Moorea


Réquisitions attendues lundi pour Air Moorea
PAPEETE, le 22 novembre 2019 - Au terme de deux semaines de procès, les avocats des familles des victimes du crash d’Air Moorea ont plaidé vendredi en déplorant le « florilège d’inepties » avancées par la défense. L’avocat général prendra ses réquisitions lundi et sera suivi des plaidoiries des avocats des prévenus.

Le procès du crash d’Air Moorea, qui avait coûté la vie à 20 personnes le 9 août 2007, touche à sa fin au terme de deux semaines de débats. Les conseils des parties civiles ont plaidé vendredi pour réaffirmer leur certitude sur la cause du crash.

Premier avocat à s’exprimer devant la cour d’appel, Me Jacquet a rendu un hommage appuyé aux familles des victimes pour lesquelles il a été particulièrement douloureux d’affronter un deuxième procès : « Vous nous avez donné une leçon de dignité, de courage et d’humanité car je n’ai jamais entendu ni haine, ni volonté de vengeance de votre part. Il vous a fallu du courage pour surmonter l’incompréhension face à ce drame, pour supporter les recherches et retrouver les corps déchiquetés et broyés de vos proches ». L’avocat a ensuite fustigé l’attitude des prévenus et leur « méthodologie » : « Des témoins sont venus à la barre en se faisant passer pour des experts. Ils ont insufflé le doute pour convaincre la cour que l’on ignore ce qui a pu se passer. Mais les prévenus n’ont que des théories, des extrapolations et des stratégies de défense à opposer à la vérité ! » Ecartant une à une toutes les thèses avancées lors de ce procès, Me Jacquet a affirmé que les « éléments objectifs » du dossier tendaient à démontrer que la cause du crash était la rupture du câble de gouverne de profondeur.




"Indifférence totale"

Même constat pour l’autre avocat des parties civiles, Me Etienne Rosenthal, qui a déploré des témoins qui se faisaient « spécialistes de la spécialité ». « Quand cet avion est arrivé à Tahiti, le câble était déjà surtendu et l’appareil était prêt à partir à la casse. Nous sommes face à une indifférence totale en matière de sécurité » a-t-il affirmé lors de sa plaidoirie.

Le procès, qui a été suspendu vendredi après-midi, reprendra lundi avec les réquisitions de l’avocat général. En première instance, les prévenus, dont l’ancien directeur d’Air Moorea, Freddy Chanseau, avaient été condamnés pour "homicide involontaire" à des peines allant jusqu’à trois ans de prison.

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 22 Novembre 2019 à 15:24 | Lu 2078 fois