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Recherche familles d'accueil pour jeunes délinquants


Tilda Maruhi, assistante sociale à la Protection judiciaire de la jeunesse et Fouzia Tamba, psychologue à la Protection judiciaire de la jeunesse.
Tilda Maruhi, assistante sociale à la Protection judiciaire de la jeunesse et Fouzia Tamba, psychologue à la Protection judiciaire de la jeunesse.
Papeete, le 15 mai 2018- La Protection judiciaire de la jeunesse est à la recherche d'une vingtaine de familles pour accueillir de jeunes délinquants. Cette direction, dépendante du ministère de la Justice, est en charge de la protection de ces mineurs qui ont affaire à la justice. Ce dispositif devrait être mis en place dans les mois à venir avec le recrutement de familles sur toute l'île de Tahiti et à Moorea.

" Ce dispositif de familles d'accueil est mis en place dans un souci de protéger le mineur. C'est à partir d'un cadre protecteur que l'on va pouvoir travailler avec lui pour le réinsérer dans la société", explique Fouzia Tamba, psychologue à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Ce dispositif doit aider les jeunes délinquants qui se retrouvent devant la justice pour des faits de vols, d'actes de violence, d'agressions sexuelles... à (re)trouver des repères et à préparer leur avenir. "Il est essentiel de redonner un cadre à ces jeunes. Les mineurs, dont nous sommes en charge à la Protection judiciaire de la jeunesse, sont pour la très grande majorité, issus de milieux très difficiles. Ils ont eu des parcours de vie chaotiques, ont souvent abandonné leur scolarité très tôt. Ce sont des jeunes qui ont besoin de règles, de repères, de se réveiller tôt !", complète Tilda Maruhi, assistante sociale à la Protection judiciaire de la jeunesse.
Et lorsque leur milieu familial ne peut leur apporter, pour des raisons très diverses, cette protection et ces valeurs nécessaires pour s'intégrer dans la société et construire leur avenir, un placement en famille d'accueil peut alors avoir lieu. "Nous travaillons au cas par cas, chaque jeune est unique. Notre mission première est vraiment de le protéger et de l'éduquer", insiste Fouzia Tamba, psychologue à la PJJ.

UNE 'GRANDE CAMPAGNE DE RECRUTEMENT'

C'est dans ce but, que la PJJ lance une 'grande campagne de recrutement' de familles d'accueil à travers Tahiti et sa presqu'île et l'île de Moorea. "Nous espérons avoir de nombreuses candidatures, cela nous permettra d'avoir un panel vaste de familles pouvant correspondre aux différentes personnalités des mineurs", détaille Fouzia Tamba.
Une fois, les candidatures déposées, chaque dossier sera étudié avec la plus grande attention par la PJJ. Si plusieurs critères seront pris en considération et qu'il n'y a pas un profil type, l'assistante sociale souligne toutefois que plusieurs qualités s'avèrent indispensables : "Il faut avoir un bon relationnel, être à l'écoute, faire preuve d'autorité et avoir de la patience. Mais surtout, nous regarderons les motivations des familles, car ce sont des enfants très difficiles", insiste-elle.
Les familles sont indemnisées à hauteur de 3600 francs par jour pour accueillir et s'occuper du mineur. Elles sont accompagnées par l'équipe pluridisciplinaire de la PJJ. Un éducateur, Julien Cruçon, suit le mineur tout au long du placement. Ce dernier doit être temporaire, car l'idée est vraiment qu'il retourne ensuite dans sa famille fort de cette expérience. Un travail parallèle peut également être mené par la PJJ dans la famille du mineur afin d'améliorer la situation.
"Le jeune placé va réapprendre à découvrir d'autres fonctionnements familiaux. En étant logé au sein d'une famille, il va découvrir un quotidien différent de ce qu'il connaît chez lui. Si l'enfant vit dans un environnement violent, il va se rendre compte que les relations apaisées, les dialogues peuvent également exister. Souvent, rien que le fait de partager un repas autour d'une table est nouveau pour lui !", remarque avec justesse Fouzia Tamba.

Les missions de la Protection judiciaire de la jeunesse

-La PJJ contribue à l’élaboration et à l’application des textes concernant les mineurs délinquants ;
-Elle apporte aux magistrats une aide permanente à la décision ;
-Elle met en œuvre les décisions des tribunaux pour enfants;
-Elle assure le suivi éducatif des mineurs détenus ;
-Enfin, elle contrôle et évalue l’ensemble des structures publiques et associatives accueillant des mineurs sous mandats judiciaires.


C'est quoi la PJJ ?
La PJJ travaille principalement avec les juges des enfants et le juge d'instruction. La PJJ couvre toute la Polynésie. La Protection judiciaire de la Jeunesse est une des six directions du ministère de la Justice.

La Protection judiciaire de la Jeunesse est chargée depuis janvier 2006 de la prise en charge des mineurs délinquants qui ont fait l’objet d'une décision de justice. Son action se concrétise à travers des prises en charge éducatives assurées directement par le secteur dit public de la Protection judiciaire de la Jeunesse, par le secteur associatif, par des personnes dignes de confiance ou encore par des personnes physiques conventionnées, mandatées, contrôlées et financées par la Direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse. Le Service territorial éducatif de milieu ouvert (STEMO), chargé du suivi des mineurs délinquants en milieu ouvert est composée d'une équipe pluridisciplinaire (éducateurs spécialisés, assistante de service social, psychologue).
En 2017, 815 mineurs, en grande partie des garçons entre 13 à 18 ans, ont été pris en charge par le service de la protection. Il faut noter que depuis la création de la PJJ en 2006, ce chiffre est en constante augmentation.

Demande d'informations

Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur le dispositif de famille d'accueil, vous pouvez joindre
Tilda Maruhi, assistante sociale à la Protection judiciaire de la jeunesse.
Mail : [email protected]
Tél : 87.320.800 (du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30)
Une page Facebook devrait bientôt voir le jour.

le Mardi 15 Mai 2018 à 17:16 | Lu 8770 fois