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Quel air respirons-nous dans nos bureaux et nos enfants dans leurs écoles ?


Quel air respirons-nous dans nos bureaux et nos enfants dans leurs écoles ?
PARIS, 13 septembre 2011 (AFP) - "On passe 90% de notre temps dans des espaces clos": soucieux d'améliorer l'air qu'on y respire, l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) se penche sur les polluants microbiologiques et autres substances empoisonnant nos bureaux et les écoles de nos enfants.

Après une première campagne nationale (2003-2005) dans plus de 560 logements, les experts de cet observatoire, qui fête ses dix ans, vont installer leurs instruments dans quelque 300 écoles et autant de bureaux entre fin 2011 et 2015.

"Le meilleur moyen de savoir ce qui s'y passe en terme de pollution de l'air intérieur c'est de se faire inviter", a expliqué mardi Séverine Kirchner, coordonnatrice scientifique de l'OQAI, soulignant que l'"on passe 90% de notre temps dans des espaces clos".

"Pour la précédente campagne on a étudié une trentaine de composants organiques volatiles, polluants physiques et biologiques et on va faire la même chose pour les écoles et les bureaux", a expliqué à l'AFP Andrée Buchmann présidente de l'OQAI.

De la première campagne il est ressorti que les concentrés organiques volatiles (COV) se trouvaient en taux bien plus élevés à l'intérieur des maisons qu'à l'extérieur. "Et on a trouvé que 10% des logements sont multipollués", a rappelé Séverine Kirchner.

Pour les écoles et les bureaux, où la population passe en moyenne huit heures par jour, les données disponibles actuellement sont trop parcellaires ou trop anciennes et ne permettent pas d'estimer les risques sanitaires à l'échelon national, indique l'observatoire.

boîtier avec voyants tricolores

Selon des études de l'Organisation mondiale de la Santé, dans 30% des immeubles de bureau des pays industrialisés, l'air respiré par les employés pourrait être à l'origine du "syndrome des bâtiments malsains" provoquant maux de tête, troubles de la concentration, etc.

Les études préparatoires en 2010 pour la campagne nationale ont déjà permi de découvrir la production de COV, ozone et particules fines par les ordinateurs et imprimantes ou encore la production de réactions chimiques irritantes ou allergènes à des produits de nettoyage notamment.

Sans oublier la défaillance possible des systèmes mécaniques de ventilation et conditionnement de l'air et les fenêtres condamnées dans les immeubles de grande hauteur, des éléments contribuant tous à la mauvaise qualité de l'air intérieur.

"On a compris que le facteur humain était fondamental et que l'ouverture des fenêtres et l'ouverture des portes devait être une approche citoyenne sur son environnement", a souligné Andrée Buchmann sur la base des études préparatoires.

De même, plusieurs études ont noté l'impact du taux de renouvellement de l'air dans un bureau sur la productivité des travailleurs.

La campagne écoles et bureaux vise à dresser un état de ces immeubles en matière de qualité d'air intérieur perçu dans un premier temps, et basé ensuite sur des relevés scientifiques précis pour pouvoir élaborer d'éventuelles recommandations. Les résultats seront partagés avec le programme européen OFFICAIR dans 8 pays associant 13 partenaires dont l'OQAI.

Développé pour les crèches par l'OQAI, un boîtier Lum'Air avec des voyants tricolores permet de tester de façon ludique le taux de confinement de l'air par la mesure continue du CO2. Le voyant vert indique que l'air est bon, s'il est orange il est utile d'ouvrir les fenêtres, s'il est rouge c'est urgent de les ouvrir pour renouveler l'air.

Reste la solution en vogue de décorer son bureau ou son logement de plantes dites "épuratrices d'air", comme le dragonnier par exemple. Mais ces prétendues vertus ne sont pas scientifiquement prouvées, a averti mardi l'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

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Rédigé par Par Gabrielle GRENZ le Mardi 13 Septembre 2011 à 06:21 | Lu 769 fois