Los Angeles, Etats-Unis | AFP | vendredi 14/02/2019 - Cérémonie sans animateur, idée - vite abandonnée - de créer un prix du "film populaire" et maintenant récompenses remises durant les pauses publicitaires: les organisateurs des Oscars tentent désespérément de sauver un spectacle en perte de vitesse et semblent se prendre à chaque fois les pieds dans le tapis rouge.
Dernière bourde en date: l'Académie des arts et des sciences du cinéma, qui décernera les Oscars le 24 février, vient d'annoncer que la remise de quatre des précieuses statuettes ne serait pas diffusée en direct à la télévision.
Le président de l'Académie, John Bailey, a expliqué que ce choix visait notamment à limiter à trois heures la durée de la cérémonie, soit une heure de moins que les précédentes éditions. Une décision qualifiée de "stupide" et "irrespectueuse" par des grands noms d'Hollywood.
Les Oscars concernés sont ceux de la "meilleure photographie", du "meilleur montage", du "meilleur court métrage de fiction" et des "meilleurs maquillages et coiffures", autant de catégories jugées indispensables par les professionnels du cinéma. Une quarantaine d'entre eux, parmi lesquels Quentin Tarantino et Spike Lee, l'ont d'ailleurs fait savoir haut et fort dans une lettre de protestation à l'Académie.
"Reléguer au second plan ces techniques cinématographiques essentielles pour cette 91e cérémonie des prix de l'Académie n'est rien d'autre qu'une insulte à ceux d'entre nous qui ont consacré leur vie et leur passion à cette profession", peut-on lire dans cette tribune.
Pour le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron, favori cette année avec dix nominations pour son film "Roma", cela revient à mettre à l'écart des acteurs-clés dans la fabrication d'un film.
"Dans l'histoire du cinéma, des chefs-d'oeuvre ont existé sans son, sans couleurs, sans scénario, sans acteurs et sans musique", a-t-il écrit sur Twitter. "Aucun film n'a jamais pu se faire sans photographie et sans montage".
Spike Lee, en lice dans six catégories pour "BlacKkKlansman", a quant à lui profité d'une interview à la télévision américaine pour monter au créneau: "Moi réalisateur, si je me passe de directeur de la photographie, de monteur, de coiffure et de maquillage, il n'y a pas de film".
Et s'il ne s'agit que de raccourcir la cérémonie, il a suggéré aux organisateurs de "se débarrasser des numéros musicaux".
Sous le feu des critiques, l'Académie a tenté de calmer le jeu mercredi en écrivant à ses quelque 9.000 membres pour insister sur le fait que les quatre Oscars seraient bien remis sur scène, et que les fans de cinéma pourraient le voir en streaming sur internet. Et surtout que les discours des lauréats seraient télévisés plus tard, en différé.
Cette polémique survient juste après un autre scandale, qui a poussé l'Académie à se passer d'un animateur unique pour son show pour la première fois en trente ans. Début décembre, le comédien Kevin Hart a renoncé à ce rôle après la résurgence de vieux tweets jugés homophobes.
Quelques mois auparavant, l'Académie s'était déjà fait remarquer en annonçant la création d'un nouvel Oscar destiné à récompenser les "films populaires", une tentative maladroite (et avortée) de redresser l'audience de la cérémonie qui en avait révulsé plus d'un à Hollywood.
"Ils ne communiquent pas correctement sur les changements qu'ils tentent d'apporter, et ils ne savent pas les vendre", estime Anne Thompson, spécialiste des prix cinématographiques interrogée par l'AFP.
"Ils n'ont pas l'air de comprendre comment fonctionnent les relations publiques actuelles, comme on pourrait s'y attendre de la part d'une grande entreprise", déplore-t-elle.
Et même si elle dit comprendre les pressions exercées par la télévision ABC, qui retransmet la soirée des Oscars aux Etats-Unis, pour doper l'audience, Anne Thompson estime que l'Académie trahit sa mission de défense de la cinématographie.
"D'une certaine manière, ils ont envoyé un message différent, qu'ils servaient la soupe à ABC", déplore-t-elle. "Pourtant, si les Oscars représentent une cérémonie aussi puissante et respectée, c'est bien parce que ceux qui votent sont les artistes qui font les films", souligne la spécialiste.
Dernière bourde en date: l'Académie des arts et des sciences du cinéma, qui décernera les Oscars le 24 février, vient d'annoncer que la remise de quatre des précieuses statuettes ne serait pas diffusée en direct à la télévision.
Le président de l'Académie, John Bailey, a expliqué que ce choix visait notamment à limiter à trois heures la durée de la cérémonie, soit une heure de moins que les précédentes éditions. Une décision qualifiée de "stupide" et "irrespectueuse" par des grands noms d'Hollywood.
Les Oscars concernés sont ceux de la "meilleure photographie", du "meilleur montage", du "meilleur court métrage de fiction" et des "meilleurs maquillages et coiffures", autant de catégories jugées indispensables par les professionnels du cinéma. Une quarantaine d'entre eux, parmi lesquels Quentin Tarantino et Spike Lee, l'ont d'ailleurs fait savoir haut et fort dans une lettre de protestation à l'Académie.
"Reléguer au second plan ces techniques cinématographiques essentielles pour cette 91e cérémonie des prix de l'Académie n'est rien d'autre qu'une insulte à ceux d'entre nous qui ont consacré leur vie et leur passion à cette profession", peut-on lire dans cette tribune.
Pour le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron, favori cette année avec dix nominations pour son film "Roma", cela revient à mettre à l'écart des acteurs-clés dans la fabrication d'un film.
"Dans l'histoire du cinéma, des chefs-d'oeuvre ont existé sans son, sans couleurs, sans scénario, sans acteurs et sans musique", a-t-il écrit sur Twitter. "Aucun film n'a jamais pu se faire sans photographie et sans montage".
Spike Lee, en lice dans six catégories pour "BlacKkKlansman", a quant à lui profité d'une interview à la télévision américaine pour monter au créneau: "Moi réalisateur, si je me passe de directeur de la photographie, de monteur, de coiffure et de maquillage, il n'y a pas de film".
Et s'il ne s'agit que de raccourcir la cérémonie, il a suggéré aux organisateurs de "se débarrasser des numéros musicaux".
Sous le feu des critiques, l'Académie a tenté de calmer le jeu mercredi en écrivant à ses quelque 9.000 membres pour insister sur le fait que les quatre Oscars seraient bien remis sur scène, et que les fans de cinéma pourraient le voir en streaming sur internet. Et surtout que les discours des lauréats seraient télévisés plus tard, en différé.
- Films populaires? -
Cette polémique survient juste après un autre scandale, qui a poussé l'Académie à se passer d'un animateur unique pour son show pour la première fois en trente ans. Début décembre, le comédien Kevin Hart a renoncé à ce rôle après la résurgence de vieux tweets jugés homophobes.
Quelques mois auparavant, l'Académie s'était déjà fait remarquer en annonçant la création d'un nouvel Oscar destiné à récompenser les "films populaires", une tentative maladroite (et avortée) de redresser l'audience de la cérémonie qui en avait révulsé plus d'un à Hollywood.
"Ils ne communiquent pas correctement sur les changements qu'ils tentent d'apporter, et ils ne savent pas les vendre", estime Anne Thompson, spécialiste des prix cinématographiques interrogée par l'AFP.
"Ils n'ont pas l'air de comprendre comment fonctionnent les relations publiques actuelles, comme on pourrait s'y attendre de la part d'une grande entreprise", déplore-t-elle.
Et même si elle dit comprendre les pressions exercées par la télévision ABC, qui retransmet la soirée des Oscars aux Etats-Unis, pour doper l'audience, Anne Thompson estime que l'Académie trahit sa mission de défense de la cinématographie.
"D'une certaine manière, ils ont envoyé un message différent, qu'ils servaient la soupe à ABC", déplore-t-elle. "Pourtant, si les Oscars représentent une cérémonie aussi puissante et respectée, c'est bien parce que ceux qui votent sont les artistes qui font les films", souligne la spécialiste.