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Procès de l'ex-policier Neyret: peines aggravées requises mais pas de retour en prison demandé


Paris, France | AFP | mardi 10/04/2018 - Une peine principale de quatre ans de prison dont 18 mois avec sursis a été requise mardi à l'encontre de l'ex-star déchue de la police, Michel Neyret, qui était rejugé devant la cour d'appel de Paris, notamment pour "corruption".

L'avocat général a assorti cette peine, identique à celle requise en première instance, d'une amende de 15.000 euros et de cinq ans d'interdiction des droits civil, civique et de famille. Le prévenu ayant déjà effectué 8 mois de détention provisoire, il pourra bénéficier, si la cour suit le ministère public, d'un aménagement de peine qui lui évitera de retourner en prison.
La justice reproche à Michel Neyret d'avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu Lyonnais, présentés comme des "indics", en échange d'avantages, de cadeaux et d'argent liquide, et d'avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.
En première instance, l'ancien numéro 2 de la PJ de Lyon avait été condamné à deux ans et demi de prison ferme, une peine équivalente aux réquisitions du parquet qui avait cependant fait appel, notamment en raison de la relaxe du policier pour les faits d'association de malfaiteurs.
Pour l'avocat général, Jean-Christophe Muller, "Michel Neyret a (dans cette affaire) non seulement brisé sa vie et sa carrière mais aussi abîmé l'image de la police" et "créé une sorte d'anti-modèle pour les jeunes générations de fonctionnaires".
Après 32 ans de carrière, Michel Neyret, adulé par ses équipes et ses supérieurs et décoré de la légion d'honneur pour ses résultats, était une légende au moment de sa chute.
L'avocat général a par ailleurs réclamé une peine de 8 mois avec sursis à l'encontre du commandant Gilles Guillotin qui avaient bénéficié d'une relaxe en première instance, contre dix mois avec sursis requis.
Il a en revanche jugé la situation différente pour le commissaire Gavart, contre lequel il n'a pas réclamé de peine. Huit mois avec sursis avaient été requis en première instance contre le policier, qui avait au final bénéficié d'une relaxe.
La justice reproche aux deux fonctionnaires, en poste à l'antenne de la PJ de Grenoble à l'époque des faits, d'avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron.
Le représentant du ministère public a enfin requis 3 ans de prison et 250.000 euros d'amende à l'encontre de Stéphane Alzraa, l'un des corrupteurs présumés de Michel Neyret actuellement détenu en Israël pour d'autres dossiers.
L'homme, en fuite lors du premier procès mais représenté à l'audience par son avocat, avait été condamné à 2 ans ferme et 250.000 euros d'amende contre 5 ans et 250.000 euros d'amende requis.
Le jugement sera mis en délibéré.

le Mardi 10 Avril 2018 à 07:33 | Lu 344 fois