Paris, France | AFP | lundi 24/11/2025 - Un procès pour l'attentat antisémite de la rue des Rosiers aura bien lieu: la cour d'appel a balayé lundi le recours des accusés, 43 ans après cette attaque qui avait fait six morts à Paris en août 1982.
Cette décision, annoncée à l'AFP par l'avocat Romain Ruiz et confirmée de source judiciaire, est sans surprise puisque le parquet général avait requis lors de l'audience sur ce recours, fin octobre, la confirmation d'un renvoi devant les assises spéciales.
"La justice antiterroriste avait l'occasion de faire enfin participer le Proche-Orient à cette procédure. En ne le faisant pas, la justice vend à nos concitoyens une enquête inachevée pour condamner un homme à tout prix", a réagi Me Ruiz, avocat du principal suspect Abou Zayed.
"Nous ferons ce que la justice se refuse à faire pour prouver l'innocence d'Abou Zayed", a-t-il ajouté à la sortie du prononcé du délibéré, à huis clos.
Deux suspects ont été mis en examen en France, dont Abou Zayed, Norvégien d'origine palestinienne, 67 ans aujourd'hui, considéré comme l'un des tireurs et détenu en France depuis 2020.
L'attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Or, le groupe Abou Nidal a un temps trouvé refuge en Syrie et la défense d'Abou Zayed soutenait que des documents dans ce pays permettraient de disculper leur client, qui admet son appartenance passée à ce groupe mais dément en avoir été cadre et réfute les faits dont on l'accuse.
- "Impatience" -
Me Ruiz, saisi du dossier avec Mes Bruno Gendrin et Raphaël Kempf, entend désormais contester la tenue de ce procès devant des assises spéciales composées de magistrats, estimant qu'il "revient aux citoyens de juger", comme dans une cour d'assises lambda.
"Mes clients veulent que justice soit faite, d'autant plus que le terrorisme reste d'une actualité brûlante. C'est une grande victoire pour la France", a commenté pour l'AFP Me David Père, avocat de parties civiles.
"Plus que quiconque, les parties civiles attendent avec impatience la tenue d'un procès désormais irrévocable", a renchéri pour l'AFP Me Romain Boulet.
"Si l'exercice des voies de recours ralentit le processus judiciaire, elles savent qu'une audience respectueuse des droits de la défense sera la garantie d'une décision juste", poursuit Me Boulet. Et de conclure: "place maintenant à la manifestation de la vérité, tellement malmenée au cours de ces longues années".
Fin juillet, des juges d'instruction antiterroristes avaient ordonné un procès devant la cour d'assises spéciale contre six hommes suspectés d'être impliqués dans cet attentat.
- Rebondissements -
Outre Abou Zayed, Hazza Taha, né en Cisjordanie, 65 ans aujourd'hui, sous contrôle judiciaire, est soupçonné d'avoir caché des armes à l'époque.
Tous deux ont fait appel de l'ordonnance de renvoi. Les quatre autres suspects font l'objet de longue date de mandats d'arrêts.
Ce 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 22 blessées dans le quartier juif du Marais à Paris, dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.
Ce dossier a été marqué par de nombreux rebondissements. Le dernier en date s'est produit en septembre, lorsque les autorités palestiniennes ont annoncé l'arrestation du Palestinien Hicham Harb, superviseur allégué de l'attentat.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a promis mi-novembre dans Le Figaro une extradition rapide, "la reconnaissance de l'État de Palestine par la France ayant créé un cadre approprié pour cette demande française".
Hicham Harb, qui a par ailleurs été visé par un mandat d'arrêt allemand de 1988 dans le cadre d'un attentat commis à l'aéroport de Francfort en 1985, est également, entre autres, dans le radar d'enquêteurs, notamment en Italie, pour l'attaque d'une synagogue à Rome en 1982.
L'arrestation d'Hicham Harb interroge depuis les acteurs du dossier de l'attentat de la rue des Rosiers, qui se demandent si cette nouveauté majeure pourrait repousser la tenue d'un procès, dont les dates ne sont toujours pas connues.
Cette décision, annoncée à l'AFP par l'avocat Romain Ruiz et confirmée de source judiciaire, est sans surprise puisque le parquet général avait requis lors de l'audience sur ce recours, fin octobre, la confirmation d'un renvoi devant les assises spéciales.
"La justice antiterroriste avait l'occasion de faire enfin participer le Proche-Orient à cette procédure. En ne le faisant pas, la justice vend à nos concitoyens une enquête inachevée pour condamner un homme à tout prix", a réagi Me Ruiz, avocat du principal suspect Abou Zayed.
"Nous ferons ce que la justice se refuse à faire pour prouver l'innocence d'Abou Zayed", a-t-il ajouté à la sortie du prononcé du délibéré, à huis clos.
Deux suspects ont été mis en examen en France, dont Abou Zayed, Norvégien d'origine palestinienne, 67 ans aujourd'hui, considéré comme l'un des tireurs et détenu en France depuis 2020.
L'attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Or, le groupe Abou Nidal a un temps trouvé refuge en Syrie et la défense d'Abou Zayed soutenait que des documents dans ce pays permettraient de disculper leur client, qui admet son appartenance passée à ce groupe mais dément en avoir été cadre et réfute les faits dont on l'accuse.
- "Impatience" -
Me Ruiz, saisi du dossier avec Mes Bruno Gendrin et Raphaël Kempf, entend désormais contester la tenue de ce procès devant des assises spéciales composées de magistrats, estimant qu'il "revient aux citoyens de juger", comme dans une cour d'assises lambda.
"Mes clients veulent que justice soit faite, d'autant plus que le terrorisme reste d'une actualité brûlante. C'est une grande victoire pour la France", a commenté pour l'AFP Me David Père, avocat de parties civiles.
"Plus que quiconque, les parties civiles attendent avec impatience la tenue d'un procès désormais irrévocable", a renchéri pour l'AFP Me Romain Boulet.
"Si l'exercice des voies de recours ralentit le processus judiciaire, elles savent qu'une audience respectueuse des droits de la défense sera la garantie d'une décision juste", poursuit Me Boulet. Et de conclure: "place maintenant à la manifestation de la vérité, tellement malmenée au cours de ces longues années".
Fin juillet, des juges d'instruction antiterroristes avaient ordonné un procès devant la cour d'assises spéciale contre six hommes suspectés d'être impliqués dans cet attentat.
- Rebondissements -
Outre Abou Zayed, Hazza Taha, né en Cisjordanie, 65 ans aujourd'hui, sous contrôle judiciaire, est soupçonné d'avoir caché des armes à l'époque.
Tous deux ont fait appel de l'ordonnance de renvoi. Les quatre autres suspects font l'objet de longue date de mandats d'arrêts.
Ce 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 22 blessées dans le quartier juif du Marais à Paris, dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.
Ce dossier a été marqué par de nombreux rebondissements. Le dernier en date s'est produit en septembre, lorsque les autorités palestiniennes ont annoncé l'arrestation du Palestinien Hicham Harb, superviseur allégué de l'attentat.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a promis mi-novembre dans Le Figaro une extradition rapide, "la reconnaissance de l'État de Palestine par la France ayant créé un cadre approprié pour cette demande française".
Hicham Harb, qui a par ailleurs été visé par un mandat d'arrêt allemand de 1988 dans le cadre d'un attentat commis à l'aéroport de Francfort en 1985, est également, entre autres, dans le radar d'enquêteurs, notamment en Italie, pour l'attaque d'une synagogue à Rome en 1982.
L'arrestation d'Hicham Harb interroge depuis les acteurs du dossier de l'attentat de la rue des Rosiers, qui se demandent si cette nouveauté majeure pourrait repousser la tenue d'un procès, dont les dates ne sont toujours pas connues.





































