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Préavis de grève à Te ito rau no Moorea-Maiao


Tahiti, le 17 février 2025 – La CSIP a déposé un préavis de grève illimité à l’Épic Te ito rau no Moorea-Maiao. Le préavis contient dix points de revendication et met en exergue le ras-le-bol du personnel face au “manque de moyens matériel, financier et de coordination” de la direction. Le syndicat s’interroge “sur la capacité de l’Épic à assurer la gestion de l’exploitation de la production et de la distribution de l’électricité”. Si aucun accord n’est conclu, le préavis prendra effet le mercredi 19 février à zéro heure.
 
La Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP) a déposé un préavis de grève à l’Établissement public industriel et commercial (Épic) Te ito rau no Moorea-Maiao le 12 février dernier.
 
Le syndicat rappelle en préambule que quatre protocoles d’accord et accords d’établissement ont été signés mais “n’ont pas été respectés” et que “l’Épic ne donne aucune satisfaction” après deux ans de reprise de l’électricité.
 
La CSIP souligne que face au “manque de moyens matériel, financier et de coordination et de prise de décisions des responsables de la direction générale”, le personnel de l’Épic a dû “assurer la production et la distribution de l’électricité” sur l’île Sœur. Le syndicat signale que les agents sont “à bout de souffle” et “s’interroge sur la capacité de l’Épic à assurer la gestion de l’exploitation de la production et de la distribution de l’électricité”.
  
La CSIP rappelle qu’en décembre dernier, une réunion s’est tenue avec les membres du conseil d’administration de l’Épic. Ces derniers ont “pris acte des revendications du personnel” et se sont engagés “à résoudre au maximum” leurs demandes ainsi que celles des représentants du personnel avant décembre dernier. Le syndicat constate finalement que le conseil d’administration n’a rien fait. Il pointe du doigt le fait que le directeur général François Pierson veuille “remettre en cause les accords existants” et souligne que depuis son arrivée, le “malaise profond (…) s’est empiré”
 
Ainsi, la CSIP a donc décidé de déposer un préavis de grève avec dix points de revendication.

“Défaillance des moyens”

La CSIP rappelle que des mails d’alerte relatifs au “manque de maintenance des installations” ont été envoyés et qu’ils sont restés lettres mortes.
 
Le syndicat souligne également qu’il n’y a “pas de contrat de maintenance pour le système de sécurité incendie (SSI) et les robinets d’incendie armés (RIA) (…) et la batterie 24V”.
  
Selon la CSIP, le black-out du 22 janvier dernier est dû à un “départ de feu lié au manque de maintenance du groupe”. Pour elle, les agents de l’Épic sont “démoralisés par rapport au manque de moyens matériel, humain et organisationnel de la direction de l’Épic”.
 
Et elle considère que depuis “la perte du support EDT (…) la charge de travail est élevée” avec notamment des problèmes de facturation ou encore de pointage.

“Le non-respect des accords collectifs”

Dans son préavis de grève, la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie dénonce également le “non-respect des accords collectifs” et demande à revaloriser “le statut des salariés par rapport à leur niveau de qualification”. Elle demande à ce que les versements de la dotation annuelle du Comité des œuvres sociales et culturelles (Cosc) soient effectués notamment pour 2023 à 2025 de même que ceux liés aux comptes voyages 2023-2024 et que le Cosc soit consulté ou du moins ait une “visibilité sur les embauches”.
 
Le syndicat indique également que le directeur administratif et financier ou encore le conseil d’administration s’impliquent “trop” dans “l’aspect technique” pour le premier et “les choix techniques” pour le second. Il regrette d’ailleurs qu’il n’y ait “toujours pas de budget prévisionnel et de visibilité pour l’exploitation”.
 
La CSIP dénonce le “manque de formation technique nécessaire à une conduite d’exploitation”, la mise à l’écart des membres du Comité des œuvres sociales et culturelles aux réunions, “la prise de décision sur le fonctionnement du Cosc et (…) sur l’application des jours de carence”, ou encore sur “la mise à pied de l’assistance en vue d’un licenciement de l’assistante de direction”.
 
Et enfin, le syndicat met en avant “l’incompatibilité avec la direction générale” car selon lui, elle “s’implique trop dans la gestion courante et le fonctionnement de l’exploitation”. Les agents considèrent que cette “gestion est attribuée au chef d’exploitation”. La CSIP demande “un changement rapide”
 
Une rencontre devrait avoir lieu ce mardi à Moorea et si aucun accord n’est trouvé, le mouvement de grève débutera le mercredi 19 février à 0 heure.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 17 Février 2025 à 18:35 | Lu 3230 fois