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Pour que rouvrent le skate park et le site de l’embouchure


Tahiti, le 21 octobre 2020 - La justice est saisie en référé par une mère de famille qui demande d’enjoindre aux autorités de rouvrir au public le skate park de Auae et le parking du spot de l’embouchure de la Papenoo. Une décision est attendue jeudi. 
 
Pas d’avocat, mais l’aplomb d’une femme certaine de la légitimité de sa demande. Aussi Anne-Sophie Balcon ne s’est-elle pas démontée mercredi matin en audience de référé pour défendre sa requête face au juriste de la présidence et au bâtonnier Mestre, qui plaidait pour le compte de l’Institut de la jeunesse et des sports (IJSPF). 
 
Mi-septembre, cette mère de famille a adressé un courrier à la ministre des Sports, avec copie à l’établissement public administratif, pour demander la réouverture du parking de l’embouchure de la Papenoo, fermé au lendemain du confinement, le 21 mars dernier, et du skate park de Auae, fermé depuis le 15 août. 
 
La plaignante souhaite aujourd’hui la suspension de ce qu’elle estime une décision implicite de rejet et fait valoir le caractère "discriminatoire" de ces mesures. Le monde du sport poursuit globalement son activité et la fermeture de ces deux sites conduit à priver les jeunes usagers d’un dérivatif sportif nécessaire à leur équilibre. En outre, la saison des vagues arrivant sur la côte Nord, la fermeture du parking de 50 places à l’embouchure est susceptible de conduire à des tensions dans le quartier : les surfeurs n’arrêteront pas pour autant de fréquenter le spot ; ils se gareront où ils pourront au risque de gêner les riverains. Elle demande qu’il soit enjoint aux autorités de mettre fin à cette situation.
 
Problème de forme
 
Deux problèmes se posent cependant au plan juridique, rendant la requête irrecevable, comme l’a fait valoir Me Mestre. D’abord, le tribunal ne peut constater une hypothétique décision de rejet implicite de la part de l’IJSPF pour une question de délai. La demande adressée le 18 septembre à l’IJSPF ne peut être qualifiée suivie d’une décision implicite de rejet que passé un délai de deux mois, soit à partir du 18 novembre prochain et dans l’hypothèse où cette mère de famille n’a toujours pas reçu de réponse favorable à cette date. 
 
Ensuite, l’IJSPF est un établissement public affectataire des espaces en cause. Il est chargé de leur entretien et de leur gestion. Ce ne sont donc pas des lieux publics dans lesquels il ferait obstacle à la liberté d’aller et de venir. Leur utilisation se fait sous sa responsabilité. Et l’établissement public administratif ne dispose pas des agents nécessaires pour en assurer la surveillance à temps plein. Dans ces conditions, il a préféré les fermer… 
 
Un deuxième argument qui laisse songeur au regard de l’investissement consacré à la construction du skate park de Auae en 2012 puis à sa rénovation à grands frais, entre 2017 et 2019. Mais ces deux moyens demeurent sévères pour contrer l’action en référé de cette mère de famille. Une décision est attendue jeudi, et tout laisse penser qu’elle sera défavorable à sa demande.
 
Conventions en projet
 
Reste que l’espoir n’est pas perdu, pour les usagers de l’embouchure et du skate park, ni pour cette mère de famille. L’IJSPF a expliqué mercredi être sur le point de conclure une convention pour la gestion et l’entretien du parking du spot de Papenoo avec la mairie de Hitia’a o te Ra. Une fois en place, le site sera rouvert sous l’autorité de la municipalité. Quant au skate parc de Papeete, le directeur de l’IJSPF a dit à l’audience être en quête d’une association à qui déléguer sa gestion sous convention. L’appel est lancé.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 22 Octobre 2020 à 08:30 | Lu 1663 fois