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Pour la 76e fois, Cannes va faire son cinéma


Crédit Valery HACHE / AFP
Crédit Valery HACHE / AFP
Cannes, France | AFP | lundi 14/05/2023 - Pour son 76e Festival, Cannes déroule le tapis rouge à partir de mardi à une pléiade de stars, dont Harrison Ford, Johnny Depp ou encore Natalie Portman, avec 21 films en quête de la Palme d'or, sur fond de possibles perturbations sociales.

Qui succédera au Suédois Ruben Östlund, lauréat l'an passé avec "Sans Filtre" et président du jury cette année ? En attendant le verdict, la Croisette effectue les derniers préparatifs pour accueillir quelque 35.000 festivaliers.

Dimanche, le portrait de Catherine Deneuve, de 25 mètres sur 11 mètres, affiche de cette 76e édition, a été hissé sur le frontispice du Palais. En noir et blanc, le cliché avait été réalisé en 1968 lors du tournage de "La Chamade" d'Alain Cavalier.

Illustration de l'héritage que représente le Festival, c'est la fille de Catherine Deneuve et de Marcello Mastroianni, Chiara Mastroianni, qui présentera les cérémonies d'ouverture, mardi, et de clôture, le 27 mai.

Foulé par des pieds illustres, le fameux tapis rouge, long de 60 mètres, sera lui installé mardi sur les marches du Palais. Soucieux de protéger l'environnement, les organisateurs ont "divisé la fréquence de changement du tapis par deux" depuis 2021, pour économiser ainsi "près de 1.400 kilos de matière".

Pluie d'étoiles

Parmi les étoiles en compétition pour la Palme, des habitués comme le Britannique Ken Loach, 86 ans, déjà deux fois lauréat (2006 et 2016), l'Allemand Wim Wenders, couronné en 1984 avec "Paris Texas", ou encore l'Italien Nanni Moretti.

Le cinéaste finlandais Aki Kaurismaki est aussi de retour avec "Les feuilles mortes", tout comme l'Italien Marco Bellocchio, 83 ans, avec "L'enlèvement", qui raconte l'histoire d'un enfant juif kidnappé par l'Église catholique et converti de force au XIXe siècle.

Le Japonais Hirokazu Kore-eda, sacré en 2018 avec "Une affaire de famille", présente "Monster", projeté mercredi soir.  

Côté français, dix ans après "Abus de faiblesse", son dernier film, la fragile et sulfureuse Catherine Breillat présente "L'été dernier", tandis que le Franco-Vietnamien Tran Anh Hung, auteur en 1993 du poétique "L'odeur de la papaye verte", propose "La Passion de Dodin Bouffant", histoire d'amour au XIXe siècle sur fond de gastronomie.

Cinquante ans après une édition 1973 où la Suède avait présidé le jury, en la personne d'Ingrid Bergman, et où "La Grande Bouffe", autre histoire de bonne chère, avait fait scandale, de qui viendra l'inévitable polémique de Cannes ?   

Peut-être du film d'ouverture, "Jeanne du Barry". Sa réalisatrice, Maïwenn, est visée par une plainte du journaliste Edwy Plenel, qu'elle a reconnu avoir agressé dans un restaurant. 

Elle s'y met en scène en favorite du roi Louis XV, incarné par Johnny Depp, la star de "Pirates des Caraïbes", persona non grata sur les plateaux américains depuis des accusations de violences conjugales puis des accusations mutuelles de diffamation avec son ancienne épouse Amber Heard.

La présentation, le lendemain en compétition, du film "Le Retour" de Catherine Corsini pourrait aussi faire des vagues: ses financements publics lui ont été retirés pour ne pas avoir déclaré comme la loi le prévoit le tournage d'une scène explicitement sexuelle, mais simulée, impliquant une actrice de moins de 16 ans.

La CGT promet des actions

Comme les années précédentes, cette 76e édition est placée "sous un haut niveau de sécurité", a expliqué à l'AFP le sous-préfet de Grasse, Jean-Claude Geney, en charge de la coordination d'un dispositif qui comprend un millier de gendarmes, policiers nationaux et municipaux et agents de sécurité privée.

Dans un contexte de tensions sociales en France, un arrêté préfectoral, "identique à celui des années précédentes" selon la préfecture, a été pris pour interdire toute manifestation autour de la Croisette pendant la durée du festival.

Mais cela ne refroidit pas la CGT qui a annoncé différentes actions dans le cadre de son opposition à la réforme des retraites. Premier rendez-vous le vendredi 19 mai avec un appel à un rassemblement "fixe" sur le parvis de l'hôtel Carlton.

Fin avril, la CGT Energie avait aussi évoqué des "perturbations énergétiques", autrement dit des projecteurs qui pourraient s'éteindre, faute de courant.

le Dimanche 14 Mai 2023 à 23:12 | Lu 308 fois