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Pour Hamon, un dernier meeting à Paris pour tenter de limiter la casse


Paris, France | AFP | mercredi 19/04/2017 - Désormais loin derrière le quatuor de tête dans les sondages, Benoît Hamon rassemble une dernière fois ses soutiens mercredi à Paris, avec l'espoir de ramener à lui des électeurs socialistes tentés de voter "utile", pour Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon.
Sur la très symbolique Place de la République,ce dernier meeting se veut festif et citoyen, à partir de 17H00.
Au menu, un forum associatif où seront organisés des débats sur la santé, le féminisme, le revenu universel d'existence, le travail ou l'Europe, des concerts, et une prise de parole du candidat socialiste, à 19H45.
La maire de Lille Martine Aubry, et les ministres Najat Vallaud-Belkacem, Emmanuelle Cosse et Thierry Mandon devraient notamment être présents, comme l'économiste Thomas Piketty.
Organisé un mois après la "marche" de Jean-Luc Mélenchon, qui avait vu converger sur la place de la République 130.000 "Insoumis", selon lui, ce rassemblement n'affiche pas les mêmes ambitions.
"Jean-Luc Mélenchon avait organisé son événement des mois à l'avance, et c'était un samedi", souligne l'entourage de M. Hamon, soucieux de désamorcer d'éventuelles comparaisons défavorables.
Pour l'ancien ministre de l'Education, l'enjeu n'est plus tant de jouer le match avec le candidat de la gauche radicale, qui le dépasse désormais d'une dizaine de points dans les enquêtes d'opinion, que de passer la barre symbolique des 10% dimanche.
"Si on obtient un score à deux chiffres, vu l'état du PS, les trahisons, les reniements, ça voudra dire qu'on a fait une bonne campagne, et qu'on a vraiment un candidat très résilient", affirme le député Alexis Bachelay, membre de son équipe.
 

- Une lettre de Manuel Valls -

 
Un autre proche veut croire que le spectre d'un score à la Gaston Deferre (5,01% en 1969), qu'il avait un temps redouté, est désormais conjuré. "Je suis en train de m'apercevoir que ça existe un socialiste : quelqu'un qui n'est ni pour la sortie de l'Europe de Jean-Luc Mélenchon, ni pour quelque chose d'indéfini comme le propose Emmanuel Macron".
"Douze millions de gens qui ne savent pas ce qu'ils vont faire, ça interdit les commentaires un peu définitifs", ajoute cette source, qui formule "l'hypothèse" que "l'électeur fasse dans le secret de l'isoloir un vote conforme à son habitude de vote".
Mardi soir à Toulouse, au cours d'un meeting qui a réuni 6.000 personnes selon son entourage, Benoît Hamon a en tout cas voulu convaincre les électeurs de sa détermination.
"Toulouse, c'est l'endroit où tout candidat socialiste vient chercher l'ultime énergie avec et par laquelle on renverse et repousse les montagnes", a affirmé le candidat, se dépeignant sous les traits d'un "Sisyphe heureux", occupé à remonter inlassablement son rocher en haut de la montagne.
Il s'est une nouvelle fois efforcé de marquer ses différences avec Emmanuel Macron, accusé de vouloir tenter une "OPA sur l'Elysée", et avec Jean-Luc Mélenchon, représentant d'une "amicale du Kremlin" qui n'hésite pas à tresser les louanges de Vladimir Poutine dans cette présidentielle.
S'exprimant devant quatre de ses anciens collègues du gouvernement - Carole Delga, Philippe Martin, Cécile Duflot et Kader Arif -, M. Hamon a reçu un un soutien sans équivoque de la première. "Il est sans mépris, sans cynisme, honnête et intègre", a salué cette proche de Manuel Valls, dénonçant la "confusion" du ni droite ni gauche prôné par M. Macron.
Mercredi, le feuilleton des "trahisons" qui empoisonne la campagne de M. Hamon a connu un nouvel épisode, avec l'annonce par le ministre PRG de l'Aménagement du territoire Jean-Michel Baylet de son soutien à Emmanuel Macron.
L'ancien Premier ministre s'est de son côté rappelé au bon souvenir du député des Yvelines, en publiant sur son compte Twitter une "adresse solennelle" aux électeurs leur enjoignant de voter dès le premier tour pour le candidat d'En Marche!

le Mercredi 19 Avril 2017 à 04:41 | Lu 278 fois