Tahiti, le 28 février 2025 – La 11e édition du salon du livre de Taiarapu se poursuit jusqu'à ce samedi, à Taravao. L’occasion de rencontrer des professionnels attachés à transmettre leur passion, comme l’illustratrice Margaux Bigou, Coco la Conteuse et l’auteure Rosalie Cruchet.
À l’initiative de la circonscription pédagogique de Taiarapu et des Australes, le salon du livre de Taravao accueille chaque année des élèves par centaines, sans oublier le grand public. De nombreux intervenants contribuent à la réussite de ce rendez-vous culturel, propice à de belles rencontres quand on prend le temps de s’y attarder.
À l’initiative de la circonscription pédagogique de Taiarapu et des Australes, le salon du livre de Taravao accueille chaque année des élèves par centaines, sans oublier le grand public. De nombreux intervenants contribuent à la réussite de ce rendez-vous culturel, propice à de belles rencontres quand on prend le temps de s’y attarder.
Créer avec Margaux Bigou
Avec ses créations minutieuses et colorées, Margaux Bigou ne passe pas inaperçue. Originaire de Nouvelle-Calédonie, elle a découvert la Polynésie en 2021 lors d’une résidence d’artistes à Mataiea. L’illustratrice de 31 ans multiplie les supports, du cinéma d’animation à la porcelaine. “J’ai toujours aimé dessiner, inventer et créer”, confie-t-elle. Pour ce salon du livre, elle a présenté plusieurs projets d’édition : “J’ai réalisé des commandes pour des magazines et des affiches de festivals de films en Italie ou de concerts aux États-Unis, et aussi pour des publicités. J’aimerais me lancer dans la création d’une BD, en tant qu’auteure et illustratrice. Je crée déjà des pop-ups et des fanzines, qu’on peut faire avec très peu de moyens grâce à des systèmes astucieux de découpage et de pliage”.
C’est d’ailleurs cette technique qu’elle présente lors des ateliers avec les enfants, en partant d’un livret de jeu mettant à l’honneur les objets du musée de Tahiti et des îles. “Je leur montre un petit format de fanzine pour qu’ils comprennent le système en partant d’une feuille A4. Je leur montre aussi l’étape des recherches dans un carnet, où j’expérimente plusieurs techniques avant de me lancer sur l’iPad, en version numérique. Ça les intéresse d’explorer des formats moins connus, qui permettent de découvrir et de s’approprier les livres de manière plus expérimentale et accessible”, explique l’artiste, qui a l’habitude d’intervenir à la Maison de la culture.
Voyager avec Coco la Conteuse
Fidèle des salons du livre, Coco la Conteuse n’a pas raté une édition à la Presqu’île, pour le plus grand bonheur des petits et des grands. “J’ai toujours eu cette envie de me mettre en scène. Au collège, j’ai intégré un atelier théâtre et j’ai continué jusqu’à l’université. J’ai commencé à raconter des histoires autour de 2001 à Tahiti et dans les îles. J’ai eu la chance de participer à un rassemblement de conteurs du Pacifique en 2005”, se souvient-elle.
À tout juste 50 ans, son âme d’enfant est intacte. Avec quelques accessoires et beaucoup de talent, elle révèle la profondeur des textes lors de performances pouvant durer jusqu’à une heure. “Raconter des histoires, c’est ce que l’être humain fait le mieux depuis la nuit des temps ! Ce qui me plaît, c’est de voir des enfants qui se laissent happer et qui partent en voyage juste avec la magie des mots. Capter l’attention, c’est être suffisamment vivant pour ne pas être ennuyant. Je les attire dans l’univers du conte avec mon turban, les intonations, les regards et les voix des personnages”, explique la conteuse. Pour prolonger le voyage, elle encourage ses jeunes auditeurs à faire de même : “Maintenant que j’ai placé cette histoire dans vos oreilles, à vous d’aller la raconter !”
Réviser ses classiques avec Rosalie Cruchet
À bientôt 70 ans, Rosalie Cruchet est une autre figure incontournable de la culture locale, attachée à remettre les histoires ancestrales au goût du jour. “Lorsque j’étais enseignante en primaire, je me suis rendu compte qu’il y avait très peu de livres des légendes polynésiennes faciles à lire aux petits. J’ai commencé par écrire la légende des trois cascades, publiée aux éditions des Mers Australes en 1983, et depuis que je suis à la retraite, j’ai continué”, confie-t-elle.
Plusieurs ouvrages sont effectivement venus compléter la collection. Le dernier en date n’est autre que la légende de Vehiatua-i-te-mata’i, princesse des vagues, dans la continuité des épreuves olympiques de surf à Teahupo’o, avec deux formats pensés pour les lecteurs débutants et confirmés. “C’est important que les enfants connaissent leur patrimoine. C’est ma façon d’apporter ma petite pierre à la culture polynésienne. Les écrits de référence sont compliqués à lire, même pour les adultes. Il faut rendre ces histoires accessibles, au même titre que d’autres classiques comme Le petit chaperon rouge ou Les trois petits cochons”, encourage l’auteure.







































