Tahiti le 4 juin 2025 – Le parquet de Papeete a décidé d’ouvrir une enquête relative “au trafic de viande de tortue” au sein de Polynésie la 1ère. Selon la procureure de la République Solène Belaouar, l’information publiée ce mardi par Tahiti infos présente “suffisamment d’éléments précis et vérifiables” concernant cette affaire.
Comme c’est dorénavant l’usage une fois par mois, la procureure de la République Solène Belaouar, a invité mercredi la presse pour faire un bilan des affaires en cours, ou à venir. Et il a entre autres été question du “trafic de viande de tortue” qui a eu lieu au sein des locaux de la chaîne publique Polynésie la 1ère à Pamatai.
Comme c’est dorénavant l’usage une fois par mois, la procureure de la République Solène Belaouar, a invité mercredi la presse pour faire un bilan des affaires en cours, ou à venir. Et il a entre autres été question du “trafic de viande de tortue” qui a eu lieu au sein des locaux de la chaîne publique Polynésie la 1ère à Pamatai.
“Je n’ai pas été saisie officiellement”
La procureure Solène Belaouar a indiqué qu’elle a pris connaissance de ce trafic de viande de tortue “comme tout le monde avec l’article de Tahiti Infos”.
Aucune plainte n’a été déposée, et elle n’a pas “officiellement” été saisie, explique-t-elle. “Cependant, je considère que dans l’article il y a suffisamment d’éléments précis et vérifiables. Il va y avoir une enquête ouverte. Comme vous le savez, je n’ouvre pas forcément d’enquête à la simple lecture d’un d’article de presse et c’est déjà arrivé que je ne le fasse pas ; mais là j’ai trouvé que c’était suffisamment précis et vérifiable.”
En effet, comme expliqué dans l’article publié dans l’édition de Tahiti Infos ce mardi, le “trafic de viande de tortue” au sein de Polynésie La 1ère est “un secret de polichinelle”. Selon les informations recueillies “la vente de viande de tortue” est organisée par un membre de la direction et certains de cette même direction ont même acheté des plats. Les salariés de la chaîne publique ont pointé du doigt la direction qui selon eux “veut étouffer cette affaire”.
Ce sujet a même été discuté en comité d’entreprise, ce qui a fâché le patron de Polynésie la 1ère Jean-Philippe Lemée, qui selon nos informations “était au courant […] et il n’a jamais rien fait alors que c’est illégal et c'est un délit”, a témoigné un des employés de la chaine.
Aucune plainte n’a été déposée, et elle n’a pas “officiellement” été saisie, explique-t-elle. “Cependant, je considère que dans l’article il y a suffisamment d’éléments précis et vérifiables. Il va y avoir une enquête ouverte. Comme vous le savez, je n’ouvre pas forcément d’enquête à la simple lecture d’un d’article de presse et c’est déjà arrivé que je ne le fasse pas ; mais là j’ai trouvé que c’était suffisamment précis et vérifiable.”
En effet, comme expliqué dans l’article publié dans l’édition de Tahiti Infos ce mardi, le “trafic de viande de tortue” au sein de Polynésie La 1ère est “un secret de polichinelle”. Selon les informations recueillies “la vente de viande de tortue” est organisée par un membre de la direction et certains de cette même direction ont même acheté des plats. Les salariés de la chaîne publique ont pointé du doigt la direction qui selon eux “veut étouffer cette affaire”.
Ce sujet a même été discuté en comité d’entreprise, ce qui a fâché le patron de Polynésie la 1ère Jean-Philippe Lemée, qui selon nos informations “était au courant […] et il n’a jamais rien fait alors que c’est illégal et c'est un délit”, a témoigné un des employés de la chaine.
"Les nageoires mélangées avec plus de sauce huitre"
Alors que le directeur éditorial de Polynésie La 1ère, Alex Bellerose, évoquait mardi la possibilité que cette affaire ne soit finalement qu’une dénonciation calomnieuse en interne, et qu’il n’y aurait jamais eu de vente de viande de tortue au sein de la chaîne publique, le vendeur de son côté affirmait le contraire à Tahiti Infos.
“C’est la chasse aux sorcières chez nous”
Dans une “communication interne” le directeur général de Polynésie La 1ère, Jean-Philippe Lemée appelle au “respect de la législation et des valeurs de notre média”. Il estime que “ce type de comportement ne saurait être ignoré, ni banalisé […]. Et que chaque manquement porte atteinte à la réputation de notre média et à la confiance que nous devons inspirer à notre public”, déplore-t-il.
Le directeur général de Polynésie La 1ère assure en outre que des “procédures internes sont d’ores et déjà enclenchées” et qu’en fonction du résultat “des sanctions pourront être prises”.
Jean-Philippe Lemée aurait préféré que ce scandale ne sorte pas des murs de la station de Pamatai. Et il pointe même du doigt ceux qui ont “choisi d’externaliser cette affaire sans se soucier des conséquences sur l’image de la station”. Un “comportement” qu’il condamne et qu’il considère comme étant “une dérive préoccupante vers l’individualisme au détriment de l’intérêt que nous servons tous […] avec rigueur et conviction”.
Et selon nos informations, cette “dérive” dont il est question a déjà donné lieu à des réprimandes de la part de cadres aux journalistes de la rédaction de la chaîne publique de Pamatai. “C’est la chasse aux sorcières chez nous”, rapportent certains salariés. “Ils cherchent qui a balancé les informations, et selon eux, Tahiti infos leur aurait donné les noms de deux journalistes”. Et toujours selon nos informations, nos confrères de la chaîne de Pamatai sont “sereins car ils n’ont rien à se reprocher et savent que les cadres prêchent le faux pour savoir le vrai ;que c’est du bluff”.
La CFDT Paris a aussi réagi au travers d’un communiqué intitulé “La tortueuse affaire tordue de la tortue”. Elle regrette que la chaîne publique n’ait pas fait la Une de Tahiti Infos pour le “prix d’excellence journalistique”.
Le syndicat s’interroge d’ailleurs sur la nature “légale” et “saine” des ventes qui ont cours dans les locaux de la chaine publique : “Un nouveau cap est franchi. Et pas n’importe lequel : celui du Code de l’environnement”, dénonce le syndicat qui rappelle au besoin que la tortue est “une espèce protégée” et son commerce un délit.
“Mais à Polynésie la 1ère, certains semblent glisser leurs principes dans des glacières. Un poisson d’avril, ça fait sourire. Une tortue de mai, ça fait honte”. La CFDT déplore d’autant plus ce “trafic” que “le scandale éclate” la veille de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan : “Pendant que le monde s’engage à protéger les espèces marines, une tortue marine finit dans une assiette, au cœur d’un service public”. Cela pose un réel problème de “crédibilité”, écrit la CFDT.
Dans ce communiqué acerbe, le syndicat dénonce une direction qui “ferme les yeux depuis des années […]. Aujourd’hui, ce sont les salariés de la station qui en subissent les conséquences : honte publique, image ternie, climat délétère. Ce n’est plus une glissade, C’est un plongeon dans l’impunité”. La CFDT exige des réponses. Et des actes. Pour le respect de la loi. Pour l’image de l’entreprise. Pour tous ceux qui refusent que cela se fasse en leur nom. Et pour la préservation des tortues…
Rappelons que le code de l’environnement interdit, quel que soit le stade de développement des espèces animales protégées, la mutilation, la capture intentionnelle, leur transport, leur détention, leur vente, leur achat, leur importation ou leur exportation. Le trafic d’espèces protégées est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 17,8 millions de franc et deux ans d'emprisonnement.
Le directeur général de Polynésie La 1ère assure en outre que des “procédures internes sont d’ores et déjà enclenchées” et qu’en fonction du résultat “des sanctions pourront être prises”.
Jean-Philippe Lemée aurait préféré que ce scandale ne sorte pas des murs de la station de Pamatai. Et il pointe même du doigt ceux qui ont “choisi d’externaliser cette affaire sans se soucier des conséquences sur l’image de la station”. Un “comportement” qu’il condamne et qu’il considère comme étant “une dérive préoccupante vers l’individualisme au détriment de l’intérêt que nous servons tous […] avec rigueur et conviction”.
Et selon nos informations, cette “dérive” dont il est question a déjà donné lieu à des réprimandes de la part de cadres aux journalistes de la rédaction de la chaîne publique de Pamatai. “C’est la chasse aux sorcières chez nous”, rapportent certains salariés. “Ils cherchent qui a balancé les informations, et selon eux, Tahiti infos leur aurait donné les noms de deux journalistes”. Et toujours selon nos informations, nos confrères de la chaîne de Pamatai sont “sereins car ils n’ont rien à se reprocher et savent que les cadres prêchent le faux pour savoir le vrai ;que c’est du bluff”.
La CFDT Paris a aussi réagi au travers d’un communiqué intitulé “La tortueuse affaire tordue de la tortue”. Elle regrette que la chaîne publique n’ait pas fait la Une de Tahiti Infos pour le “prix d’excellence journalistique”.
Le syndicat s’interroge d’ailleurs sur la nature “légale” et “saine” des ventes qui ont cours dans les locaux de la chaine publique : “Un nouveau cap est franchi. Et pas n’importe lequel : celui du Code de l’environnement”, dénonce le syndicat qui rappelle au besoin que la tortue est “une espèce protégée” et son commerce un délit.
“Mais à Polynésie la 1ère, certains semblent glisser leurs principes dans des glacières. Un poisson d’avril, ça fait sourire. Une tortue de mai, ça fait honte”. La CFDT déplore d’autant plus ce “trafic” que “le scandale éclate” la veille de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan : “Pendant que le monde s’engage à protéger les espèces marines, une tortue marine finit dans une assiette, au cœur d’un service public”. Cela pose un réel problème de “crédibilité”, écrit la CFDT.
Dans ce communiqué acerbe, le syndicat dénonce une direction qui “ferme les yeux depuis des années […]. Aujourd’hui, ce sont les salariés de la station qui en subissent les conséquences : honte publique, image ternie, climat délétère. Ce n’est plus une glissade, C’est un plongeon dans l’impunité”. La CFDT exige des réponses. Et des actes. Pour le respect de la loi. Pour l’image de l’entreprise. Pour tous ceux qui refusent que cela se fasse en leur nom. Et pour la préservation des tortues…
Rappelons que le code de l’environnement interdit, quel que soit le stade de développement des espèces animales protégées, la mutilation, la capture intentionnelle, leur transport, leur détention, leur vente, leur achat, leur importation ou leur exportation. Le trafic d’espèces protégées est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 17,8 millions de franc et deux ans d'emprisonnement.
