Tahiti, le 2 juin 2025 – “C’est un secret de polichinelle”, expliquaient des salariés de la chaîne à Tahiti Infos en fin de semaine dernière. Une ou plusieurs ventes de viande de tortue auraient été organisées à la station Polynésie La 1ère. La dernière en date aurait eu lieu au début du mois de mai. Lors du comité d’entreprise du 22 mai dernier, ce sujet a été évoqué. “ Le pire, c'est que des cadres sont impliqués, ils en ont vendu et certains en ont même acheté” dénoncent les salariés de la chaine publique qui pointent du doigt la direction qui selon eux « veut étouffer cette affaire ».
La vente et l’achat de viande de tortue à Polynésie La 1ère était sur toutes les lèvres le 22 mai dernier, au sein de la station de Pamatai, après que le sujet a été évoqué en comité d’entreprise.
Cette affaire remonterait à début mai, “quelques jours seulement après la diffusion, sur nos ondes, d’un sujet concernant l’augmentation du braconnage de tortue. C’est vraiment du n’importe quoi”, assurent plusieurs salariés du groupe France Télévisions.
“Je suis encore sous le choc, j'étais même outré” ou “le pire, c'est que des cadres sont impliqués, ils en ont vendu et certains en ont même acheté”, diront certains. D’autres, par contre, n’hésitent pas à dénoncer le fait que “tout le monde savait, c’était de notoriété publique au sein de la station et ceux qui disent qu’ils sont choqués, c’est qu’en fait, ils sont choqués qu'on ait choppé et que cela ait été débattu en CE”.
Sur les hauteurs de Pamatai, les salariés ont même changé le slogan de la chaîne publique. Ce n’est plus “Polynésie La 1ère Te Hono Tahi” mais “Polynésie La 1ère Te Honu Tahi”. “On entendait que cela à la cantine. On disait même à ceux qui passaient à l’antenne de faire attention de ne pas se tromper sur le slogan !”
La vente et l’achat de viande de tortue à Polynésie La 1ère était sur toutes les lèvres le 22 mai dernier, au sein de la station de Pamatai, après que le sujet a été évoqué en comité d’entreprise.
Cette affaire remonterait à début mai, “quelques jours seulement après la diffusion, sur nos ondes, d’un sujet concernant l’augmentation du braconnage de tortue. C’est vraiment du n’importe quoi”, assurent plusieurs salariés du groupe France Télévisions.
“Je suis encore sous le choc, j'étais même outré” ou “le pire, c'est que des cadres sont impliqués, ils en ont vendu et certains en ont même acheté”, diront certains. D’autres, par contre, n’hésitent pas à dénoncer le fait que “tout le monde savait, c’était de notoriété publique au sein de la station et ceux qui disent qu’ils sont choqués, c’est qu’en fait, ils sont choqués qu'on ait choppé et que cela ait été débattu en CE”.
Sur les hauteurs de Pamatai, les salariés ont même changé le slogan de la chaîne publique. Ce n’est plus “Polynésie La 1ère Te Hono Tahi” mais “Polynésie La 1ère Te Honu Tahi”. “On entendait que cela à la cantine. On disait même à ceux qui passaient à l’antenne de faire attention de ne pas se tromper sur le slogan !”
“Une sale histoire que le patron a voulu cacher”
Tout est parti d’“une histoire toute banale”. En effet, lors de la pause déjeuner des membres du CE, ce sujet a fait débat entre quelques-uns des salariés à la cantine. L’un d’eux disait “presqu’en pleurant, qu'on nous interdit de faire entrer notre famille, mais il y en a qui font entrer de la viande de tortue”.
Et le plan Vigipirate étant de mise à Polynésie La 1ère, une note de service précise que toute personne étrangère au service est interdite dans l’enceinte de l’établissement. Le directeur régional de Polynésie La 1ère, Jean-Philippe Lemée, a même confirmé cette interdiction lorsque la question lui a été posée en CE.
Suite à son affirmation, “on lui a dit qu’on a entendu dire qu’une personne extérieure à la station est entrée et qu’il y a eu une vente de viande de tortue au sein de l'entreprise. Et le patron a tout simplement dit : oui. Donc il était au courant de cette affaire et il n’a jamais rien fait alors que c’est illégal et c’est un délit et que cela remonte maintenant.”
“Ce sujet a surtout été abordé en CE car les plats ont été vendus par des cadres et que des cadres en ont acheté (…). Le directeur a même pété un câble, surtout quand les élus lui ont demandé si une plainte a été déposée car c’est un délit. Il a simplement répondu qu’il y aura des sanctions et qu’il se charge de cette affaire (…). Normalement, le CE est au courant des procédures que mène la direction, mais là, on ne sait rien alors que c’est un salarié comme un autre”, dénoncent certains.
“C’est d’autant plus scandaleux qu’on est en pleine préparation de ce que la direction de France Télévisions appelle ‘la convention de l’environnement France Télévisions’.”
Et le plan Vigipirate étant de mise à Polynésie La 1ère, une note de service précise que toute personne étrangère au service est interdite dans l’enceinte de l’établissement. Le directeur régional de Polynésie La 1ère, Jean-Philippe Lemée, a même confirmé cette interdiction lorsque la question lui a été posée en CE.
Suite à son affirmation, “on lui a dit qu’on a entendu dire qu’une personne extérieure à la station est entrée et qu’il y a eu une vente de viande de tortue au sein de l'entreprise. Et le patron a tout simplement dit : oui. Donc il était au courant de cette affaire et il n’a jamais rien fait alors que c’est illégal et c’est un délit et que cela remonte maintenant.”
“Ce sujet a surtout été abordé en CE car les plats ont été vendus par des cadres et que des cadres en ont acheté (…). Le directeur a même pété un câble, surtout quand les élus lui ont demandé si une plainte a été déposée car c’est un délit. Il a simplement répondu qu’il y aura des sanctions et qu’il se charge de cette affaire (…). Normalement, le CE est au courant des procédures que mène la direction, mais là, on ne sait rien alors que c’est un salarié comme un autre”, dénoncent certains.
“C’est d’autant plus scandaleux qu’on est en pleine préparation de ce que la direction de France Télévisions appelle ‘la convention de l’environnement France Télévisions’.”
“Profil bas”
Ils sont nombreux à pointer la responsabilité de la direction dans cette affaire. Selon nos informations, ce n’est pas la première fois que différentes ventes ont eu lieu dans l’enceinte de l’établissement. “La vente a été progressive. Il y a eu d’abord les citrons, puis des salades de fruits et maintenant la viande de tortue.”
“Là, on a atteint un autre niveau. Je ne sais pas sur quoi cela va déboucher.” Et selon nos informations, tout cela “se faisait au vu et au su de tout le monde (…). La glacière était même posée dans le patio.”
Selon les informations recueillies, ce qui a également “choqué” beaucoup de monde, c’est qu’au lendemain du CE, “la personne concernée n'a pas fait profil bas (…). Ils se sont tous retrouvés dans le bureau du directeur et ça rigolait pas mal. Peut-être que la direction lui a dit qu'elle aura une petite tape sur la main, c’est tout”.
“Là, on a atteint un autre niveau. Je ne sais pas sur quoi cela va déboucher.” Et selon nos informations, tout cela “se faisait au vu et au su de tout le monde (…). La glacière était même posée dans le patio.”
Selon les informations recueillies, ce qui a également “choqué” beaucoup de monde, c’est qu’au lendemain du CE, “la personne concernée n'a pas fait profil bas (…). Ils se sont tous retrouvés dans le bureau du directeur et ça rigolait pas mal. Peut-être que la direction lui a dit qu'elle aura une petite tape sur la main, c’est tout”.
“Démanteler tout un réseau”
“C’est le devoir de la direction de dénoncer ce délit car il a été commis à l’intérieur de nos murs, on ne peut pas laisser passer cela. C’est comme si demain, une personne vient vendre de l'ice ici”, poursuit un salarié.
Pour certains, cette plainte permettrait, si les faits sont avérés, et qu’il y a bien vendeur, acheteur et commanditaire, surtout de “démanteler le réseau en place” car vraisemblablement, “on n'est pas la seule entreprise où ces plats sont livrés”.
Lorsque la livraison se fait, la viande de tortue serait déjà dans des barquettes et vendue à 1 000 francs voire 1 500 francs. “Ce n’est jamais du brut, tout est préparé. Et cela reste très discret.” “C’est tout un réseau que tu as. C'est un secret de polichinelle qui existe depuis des années.”
Toujours selon nos sources, le directeur régional aurait reconnu la gravité de la chose, mais aurait assuré que sa priorité est de retrouver les acheteurs. “On lui a dit qu’on a déjà identifié le vendeur et si une plainte est déposée, une enquête va être ouverte et les acheteurs vont être trouvés. On pourra même remonter la filière.”
Certains salariés regrettent même que les élus et syndicats, au courant de cette affaire, n’aient rien fait.
Pour certains, cette plainte permettrait, si les faits sont avérés, et qu’il y a bien vendeur, acheteur et commanditaire, surtout de “démanteler le réseau en place” car vraisemblablement, “on n'est pas la seule entreprise où ces plats sont livrés”.
Lorsque la livraison se fait, la viande de tortue serait déjà dans des barquettes et vendue à 1 000 francs voire 1 500 francs. “Ce n’est jamais du brut, tout est préparé. Et cela reste très discret.” “C’est tout un réseau que tu as. C'est un secret de polichinelle qui existe depuis des années.”
Toujours selon nos sources, le directeur régional aurait reconnu la gravité de la chose, mais aurait assuré que sa priorité est de retrouver les acheteurs. “On lui a dit qu’on a déjà identifié le vendeur et si une plainte est déposée, une enquête va être ouverte et les acheteurs vont être trouvés. On pourra même remonter la filière.”
Certains salariés regrettent même que les élus et syndicats, au courant de cette affaire, n’aient rien fait.
“Il va engager une procédure pour voir si les faits sont avérés”
Le directeur régional, Jean-Philippe Lemée, actuellement à Paris, n’a pas répondu à nos questions sur le sujet. Contacté à son tour, le directeur éditorial, Alex Bellerose, a assuré avoir entendu parler de cette affaire, “mais je n’ai pas plus d’information”, a-t-il dit.
Il confirme cependant que la direction prend les choses très au sérieux et que des actions auraient déjà été prises depuis Paris. “Une procédure pour voir si les faits sont avérés” est déjà lancée. Des procédures disciplinaires pourraient aussi être prises.
À ce stade, Alex Bellerose n’exclut pas non plus que cette affaire puisse déboucher sur une dénonciation calomnieuse en interne et qu’il n’y aurait jamais eu de vente de viande de tortue à la station. Si tel était le cas, là encore, “de lourdes procédures disciplinaires pourraient être prises contre ceux qui font courir ces informations”.
Selon lui, Jean-Philippe Lemée devrait communiquer sur ce sujet à son retour.
Il confirme cependant que la direction prend les choses très au sérieux et que des actions auraient déjà été prises depuis Paris. “Une procédure pour voir si les faits sont avérés” est déjà lancée. Des procédures disciplinaires pourraient aussi être prises.
À ce stade, Alex Bellerose n’exclut pas non plus que cette affaire puisse déboucher sur une dénonciation calomnieuse en interne et qu’il n’y aurait jamais eu de vente de viande de tortue à la station. Si tel était le cas, là encore, “de lourdes procédures disciplinaires pourraient être prises contre ceux qui font courir ces informations”.
Selon lui, Jean-Philippe Lemée devrait communiquer sur ce sujet à son retour.