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Pollution marine : l'indigestion


PAPEETE, le 25 juillet 2019 - Lundi dernier, un photographe sous-marin de Moorea a porté secours à une tortue qui avait ingéré du plastique. Le lendemain, il a extrait un fil de pêche de trois mètres de la bouche d’un requin citron. Ce passionné alerte sur le nombre de déchets croissant qu’il retrouve chaque semaine dans l’océan.

Frédéric Pons est photographe et guide sous-marin pour le compte du club de plongée Moorea blue diving. Ces derniers jours, alors qu’il accompagnait des plongeurs, ce professionnel de l’océan a été ulcéré de devoir porter secours à une tortue verte et à un requin citron qui avaient ingéré des déchets flottant dans la mer.

Nageoire entaillée

« Le 22 juillet dernier, nous avons fait une première plongée en début de matinée. Ce jour-là, j'avais ma casquette de photographe sous-marin et non de guide et je suis tombé sur cette jolie tortue verte au bout de cinq minutes de plongée. Je me suis approché afin de la prendre en photo, et j'ai aperçu quelque chose qui dépassait de son anus. J’ai rapidement compris que c'était un sac plastique », explique-t-il avant de préciser que les tortues les confondent souvent avec des méduses. Frédéric décide alors de s’approcher de la tortue afin d’ « agripper le plastique » qui en sort dans son intégralité. Mais le constat ne s’arrête pas là. La tortue a en effet la nageoire droite entaillée et semble avoir « reçu un coup. » Selon le photographe, « la tortue ne s'enfuie pas de peur » et semble «reconnaissante » : « Elle passera même au milieu des plongeurs qui n'ont pas assisté à la scène d'extraction. »

"Des solutions existent"

Dès le lendemain et alors qu’il effectue une nouvelle plongée, le photographe tombe cette fois sur un requin citron qui a un hameçon dans la bouche avec un fil en nylon de plus de trois mètres. Après plusieurs tentatives, Frédéric parvient à « l'extraire par chance » mais l’hameçon reste fixé.

Tel qu’il le rappelle avec amertume, le photographe ramasse des « déchets flottant, bouteilles et sacs en plastique, au moins une fois par semaine ». Et de rappeler qu’en 2019, « nous utilisons toujours des sacs plastiques alors que des solutions existent. »

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 25 Juillet 2019 à 12:13 | Lu 3134 fois