Tahiti, le 11 novembre 2025 - La médaille de l’ordre de Tahiti Nui, qui n’est plus décernée depuis l’arrivée de Moetai Brotherson à la tête du Pays, a tout de même un coût si un précédent détenteur venait à la perdre.
Le Tavini n’a jamais été friand de l’ordre de Tahiti Nui, créé par Gaston Flosse le 5 juin 1996 afin de récompenser les mérites distingués acquis au service de la Polynésie française, soit dans une fonction publique, soit dans l'exercice d'une activité privée.
Déjà, Oscar Temaru n’a jamais daigné saluer qui que ce soit avec cet insigne. Idem pour Moetai Brotherson qui, depuis sa prise de fonction, n’a jamais remis d’insigne alors que nombreux étaient ceux qui estimaient que Kauli Vaast, au moins, après sa victoire aux Jeux olympiques, aurait dû bénéficier de cette reconnaissance du Pays, si tant est qu’on parvienne à dépolitiser sa symbolique.
Pas grave, il aura été au moins reconnu par la nation en septembre 2024 en étant fait chevalier de la Légion d’honneur.
Mais alors qu’il n’est plus remis à qui que ce soit, l’ordre de Tahiti Nui a refait son apparition cette semaine au gré d’un arrêté pris en conseil des ministres afin que ceux qui auraient égaré leur insigne puisse s’en refaire faire un. 73 150 francs pour le grade de commandeur, 59 071 francs pour le grande d’officier ou encore 55 130 francs pour le grade de chevalier.
Matahi Brotherson est le dernier Polynésien à avoir été fait chevalier de l’ordre de Tahiti Nui en novembre 2022, en compagnie ce jour-là d’Alain Barrere-Monserisier, Ernest Teinauri et Diego Tetihia.
L’ordre de Tahiti Nui comporte depuis sa création près de 500 récipiendaires, avec certaines entorses à son règlement. Le nombre déjà, puisque seules 450 personnes pouvaient être distinguées et que l’on approche aujourd’hui des 500. Son article 11 a aussi été balayé puisqu’il explique que “nul ne peut être reçu dans l’ordre de Tahiti Nui s’il n’est français”, alors que Sitiveni Rabuka, Premier ministre des îles Fidji, Maxime Carlot Korman, ancien Premier ministre du Vanuatu, Geoffrey Henry, ancien Premier ministre des îles Cook, ou d’anciens consuls de Chine ont été promus.
On rappelle aussi que “peut être exclue de l’ordre toute personne qui a fait l’objet d’une condamnation à une peine correctionnelle”, ce qui élimine, en théorie, pas mal de monde sur la liste… y compris le créateur de l’ordre.































