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Plomb à Paris: les dépistages se poursuivent à l'approche de la rentrée


Paris, France | AFP | mercredi 28/08/2019 - Un troisième cas d'enfant avec trop de plomb dans le sang a été annoncé mercredi, "a priori" sans lien avec l'incendie de Notre-Dame, tandis que la mairie de Paris assure que "rien ne justifie" de repousser la rentrée scolaire.

Au total, environ 260 enfants scolarisés dans les arrondissements proches de la cathédrale ont réalisé une plombémie depuis l'incendie du 15 avril, qui a fait fondre plusieurs centaines de tonnes de plomb qui se trouvaient dans la charpente du monument gothique, estiment les autorités sanitaires, interrogées par l'AFP.
Parmi les nouvelles analyses effectuées en août, "un cas à 52" microgrammes de plomb par litre de sang, juste au-dessus du seuil de déclaration obligatoire de saturnisme (50), a été détecté, a déclaré Aurélien Rousseau, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France.
Mais "l'enquête environnementale a permis de démontrer que l'exposition (au plomb, NDLR) était a priori au domicile de cet enfant", et non dans son établissement scolaire, a-t-il ajouté.
Un premier cas d'enfant contaminé au plomb avait été signalé au début de l'été. Une source d'exposition sans lien avec l'incendie de Notre-Dame, située dans le 4eme arrondissement, avait là-aussi été découverte: le balcon du logement familial.
En revanche, pour un deuxième enfant mesuré au-dessus de ce seuil, un cas dévoilé le 6 août, l'enquête a conclu à "des sources de contamination faibles dans l'habitation et modérées dans l'école", a prévisé Aurélien Rousseau.
Donc "c'est possible que ça vienne de l'école", a-t-il reconnu, avertissant toutefois que "même si c'est l'école, il n'est pas sûr que (la contamination) vienne de Notre-Dame", car elle peut être liée à une pollution préexistante du sol, provenant par exemple de travaux réalisés dans des bâtiments voisins.
 

- Arrachage du bitume -

 
Ce cas concerne un enfant scolarisé en primaire dans un groupe scolaire situé rue Saint-Benoît, fermé fin juillet en raison d'une concentration élevée de plomb dans les cours extérieures. Sa plombémie a été mesurée à 58µg/l, a précisé l'ARS.
Cette école a bénéficié d'une "décontamination approfondie" pendant l'été, passant notamment par l'arrachage total du bitume de sa cour de récréation, où des concentrations élevées de plomb, supérieures à 7.000 µg/m², avaient été relevées.
L'ARS publiera début septembre le bilan complet des nouvelles plombémies (mesure du taux de plomb dans le sang) réalisées à Paris au cours du mois d'août.
Sur les 164 enfants testés à fin juillet, hormis les deux écoliers dépassant les 50 µg/l, 16 se situaient au-dessus du "seuil de vigilance", fixé à 25 µg/l.
Quelques semaines après l'incendie de Notre-Dame des concentrations élevées de plomb, un métal toxique en particulier pour les enfants, avaient été relevées dans certains établissements scolaires aux alentours de la cathédrale.
Les nouveaux prélèvements réalisés à l'issue des nettoyages estivaux montrent un retour "en dessous des seuils fixés" dans les écoles publiques du secteur, tandis que les derniers résultats pour les écoles privées seront connus dans les prochains jours.
Pour le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, "rien ne justifie" donc de repousser la rentrée, comme le réclame l'association environnementale Robin des Bois.
"Nous avons toujours dit que nous ne prendrions aucun risque et donc si je peux vous dire aujourd'hui que toutes les écoles ouvriront c'est parce qu'il n'y a aucun risque", a-t-il affirmé sur France Info.
Plus "prudent", le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer s'est dit sur France inter "assez optimiste" quand à une réouverture des écoles à la date prévue, à partir de lundi prochain, se refusant toutefois à "dire quelque chose de tranché maintenant".
Une famille a par ailleurs assigné en justice l'école privée Sainte-Clotilde (VIIe arrondissement), pour réclamer un diagnostic sur la pollution de l'établissement et, si nécessaire, des mesures d’assainissement.
Au cours de l'audience, mercredi matin, l'avocat de la direction diocésaine de l'enseignement catholique a expliqué qu'un diagnostic avait été réalisé et que des mesures de nettoyage étaient en cours.
Selon la direction diocésaine, sur les 24 prélèvements effectués, trois - dans les sanitaires, un couloir et une salle de classe - dépassaient 70 microgrammes de plomb par mètre carré. 
Les autorités sanitaires recommandent un dépistage du saturnisme infantile en cas de dépassement du seuil de 70 µg/m2 en moyenne sur l'ensemble d'un logement ou d'un établissement.

le Mercredi 28 Août 2019 à 05:22 | Lu 221 fois