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Plan de réduction de postes dans les tuyaux d'Air France


Tahiti, le 1er septembre 2020 - Alors que la compagnie tricolore cherche huit candidats au départ volontaire, les partenaires sociaux soupçonnent la direction de faire peser "l'épée de Damoclès" du licenciement économique pour mieux faire passer la pilule du plan de réduction de postes.
 
Climat tendu à Air France. Contexte économique oblige, la direction de la compagnie tricolore vient de mettre sur la table un plan de départ volontaire concernant le personnel navigant commercial : 10% des effectifs sont visées, soit 7 à 8 personnes sur les 76 hôtesses de l'air et steward de la compagnie. Essentiellement des personnes susceptibles de pouvoir toucher une retraite, ou une pré-retraite.
Reste que l'annonce en comité d'entreprise a eu un effet couperet pour les représentants du personnel, surpris de ne pas avoir été consultés comme le veut la procédure. Question de forme plus que de fond donc, les syndicats déplorant "comme d'habitude" une démarche "unilatérale" qui du coup éveille des soupçons.  

"On nous fait croire que la porte est ouverte mais au final la direction fait son petit truc dans son coin, elle impose ensuite : à prendre ou à laisser, résume Bertrand Courtade, ce n'est pas une façon de faire". Pas de doute pour le délégué syndical Usaf-Unsa, la direction de la compagnie fait peser "l'épée de Damoclès" du licenciement économique pour mieux faire passer la pilule du plan de réduction de postes. "Le Covid a bon dos, les effectifs diminuent déjà d'année en année à raison d'un effectif non remplacée" argumente le syndicaliste.
 
Une réunion obtenue "aux forceps"
 
Des méthodes "ultraviolentes" que les syndicats s'étonnent de voir en Polynésie. "On ne se permettrait jamais ce type d'action en Métropole, là-bas 50 syndicats leur tomberaient dessus, ils raseraient les murs. Je considère qu'on est invité ici, et qu'on devrait faire plus attention. On a de la chance que les gens ici soient vraiment très calmes", poursuit Bertrand Courtade, faisant état d'une réunion obtenue "aux forceps grâce à l'intervention de l'antenne à Paris."
 
Si le rapport de force est installé, pas question de durcir le ton à ce stade des négociations. La rencontre entre la direction régionale et les syndicats (Otahi, CSIP, A Tia i Mua, O Oe To Oe Rima, USAF-UNSA, CSTP-FO) ce matin a permis de discuter des modalités, et d'écarter un mouvement de grève. "Les questions ont été posées, les calculs et les conditions seront revus avant d'être soumis à la direction, on en reste là" précise Alain Ateo, CSTP FO. "Il faut que ce soit équitable, et qu'il y ait des mesures sociales" renchérit Bertrand Courtade, soulignant l'absence de caisse chômage en Polynésie. Sollicitée par nos soins, la direction, de son côté, n'a pas souhaité faire de commentaire.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Mardi 1 Septembre 2020 à 18:19 | Lu 2953 fois