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Pirae et Arue lancent une grande enquête sur l'assainissement individuel


Des élus de Arue et de Pirae vont se rendre sur le terrain, accompagnés de techniciens pour aller à la rencontre des populations. Crédit Kalani Teniaro.
Des élus de Arue et de Pirae vont se rendre sur le terrain, accompagnés de techniciens pour aller à la rencontre des populations. Crédit Kalani Teniaro.
Papeete, le 22 août 2018 - Réunies au sein du syndicat intercommunal d'étude de l'assainissement des eaux usées de Pirae et de Arue, les deux communes viennent de lancer une grande enquête conjointe sur l'assainissement individuel. Cette consultation, qui vise 1000 foyers, doit permettre de dresser un état des lieux de la situation afin d'envisager les meilleures options pour le futur.

"Les usagers doivent prendre conscience que notre environnement est confiné et fragile. A partir du moment où l'assainissement n'est pas effectué ou entretenu correctement, cela a forcément des répercussions sur nos rivières, sur l'état de nos lagons, cela peut également poser des nuisances olfactives pour les voisins... Il faut donc sensibiliser nos populations", souligne le maire de Arue, Philip Schyle pour expliquer les raisons de l'enquête sur l'assainissement.
Lancée par le syndicat intercommunal d'étude de l'assainissement des eaux usées de Pirae et de Arue, "cette grande enquête est une première dans le cadre intercommunal", tient à préciser l'édile. Afin de procéder à cette grande consultation, des équipes mixtes, des élus de Arue et de Pirae, vont se rendre sur le terrain, accompagnés de techniciens du bureau d’études Pae Tai Pae Uta pour aller à la rencontre des populations.


"SUR LA BASE DU VOLONTARIAT"

De gauche à droite, Léo Marais, Philip Schyle, Stéphanie Pourlier et Jean Chicou.
De gauche à droite, Léo Marais, Philip Schyle, Stéphanie Pourlier et Jean Chicou.
Au total, 500 foyers de Pirae et 500 de Arue, sur les 25 000 habitants environ que comptent les deux villes, seront concernés. Ces populations se verront proposer un diagnostic gratuit de leurs installations privées. "Nous invitons les usagers à nous téléphoner pour fixer un rendez-vous afin que les équipes puissent procéder aux visites. Ces diagnostics se feront sur la base du volontariat", insiste le tāvana.
Actuellement, les communes ne disposent pas de visibilité sur l'état de l'assainissement individuel, des fosses septiques, des réseaux individuels. Ces diagnostics doivent permettre de dresser un état des lieux détaillé, d’évaluer les dispositifs, de relever et de mieux comprendre les problématiques des usagers. Une fois cet état des lieux réalisé, les résultats seront ensuite analysés pour adapter les meilleures solutions aux deux communes de la côte est.

SE BRANCHER A LA STATION D’ÉPURATION DE PAPEETE

Mais pour envisager la gestion de ce dossier dans sa globalité, le syndicat intercommunal d'étude de l'assainissement des eaux usées de Pirae et de Arue, réfléchit également à l'assainissement collectif, qu'il souhaite développer. Une étude, déjà effectuée par le syndicat, préconise le branchement des deux communes à la station d'épuration de Papeete. "Cela n'est pas une énième étude, tient à préciser Léo Marais, adjoint au maire de Arue, car c'est cette étude qui nous a permis d'envisager le raccordement à Papeete".
Les constructions, situées sur la plaine de ces communes, seraient concernées par ce raccordement, la période de transition devra également être étudiée avec soin. En ce qui concerne les habitations, situées en hauteur et plus éloignées, elles devraient continuer à assainir individuellement leurs eaux usées.
Si le branchement avec la station d'épuration semble être effectivement l'option retenue, il n'en reste pas moins que sa concrétisation s'annonce épineuse et très complexe et ce pour des nombreuses raisons, d'ordre juridique, technique et financière.
"Rien que le coût de financement pour la première tranche qui relierait la station d'épuration de Papeete à Erima, est estimé à 3.2 milliards de francs. Et seulement 200 usagers, dont l'hôpital…, seraient concernés par cette première tranche", souligne Stéphanie Pourlier, chef du bureau environnement de Pirae. Pour l'instant, les communes avouent ne pas savoir où trouver ces sommes, ni quand cette canalisation pourra être tirée.

LA POPULATION SERA MISE A CONTRIBUTION

Quant au coût d'un tabouret de branchement pour un usager, cela tourne aux alentours de 200 000 à 600 000 francs. Et même si le tāvana de Arue assure que de nombreux leviers existent pour aider à son financement, il n'en reste pas moins que les foyers raccordés à l'assainissement collectif devront payer pour les eaux usées, au même titre que pour l'eau potable ou la collecte des déchets. "Notre rôle d'élus est que ce poids soit le plus raisonnable possible. On a l'impression d'être dans une fosse. Plus on avance, plus on s'enfonce et du coup, on en sort sceptiques !", plaisante dans un demi-sourire Philip Schyle, conscient de la charge difficile de ce dossier.


Comment prendre rendez-vous pour un diagnostic ?
Les visites des installations par les équipes se dérouleront à partir du 4 septembre prochain sur une durée d’environ un an. Les équipes seront reconnaissables et équipées d’un badge.
Les foyers d’ores et déjà intéressés peuvent s’inscrire pour un diagnostic gratuit en téléphonant au 87.33.88.18 ou écrire à : [email protected]

le Mercredi 22 Août 2018 à 16:46 | Lu 1842 fois