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Perpétuité requise en appel contre un homme soupçonné d'avoir maquillé l'assassinat de sa femme


Nanterre, France | AFP | mardi 03/07/2018 - La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mardi à Nanterre à l'encontre d'un homme soupçonné d'avoir maquillé l'assassinat de sa femme, en se tirant une balle dans le dos pour faire croire à l'agression d'un tiers, ce qu'il a toujours nié.

"François Darcy ne s'est pas arrêté par hasard au fond des bois, sur ce parking de l'abbaye en ruines", a lancé l'avocat général Dominique Borron aux assises des Hauts-de-Seine, où ce dossier est rejugé depuis une semaine.
Au cours du "mois qui précédait", "il a fait (des) acquisitions qui signent le dessein préalable, parfaitement calibré, pensé, millimétré, dans les moindres détails", a-t-il poursuivi: "Ce dessein préalable, c'est la préméditation".
François Darcy, aujourd'hui âgé de 51 ans, avait été retrouvé blessé par balle sur un parking forestier des Yvelines, le soir du 26 février 2012, à quelques mètres de sa voiture en flammes dans laquelle se trouvait son épouse.
Lui a toujours affirmé s'être arrêté pour satisfaire un besoin pressant, avoir été blessé par balle par un inconnu puis avoir découvert, horrifié, le brasier. Mais pour l'accusation, il s'est tiré une balle lui-même pour se dédouaner, après avoir tué sa femme.
En première instance, en septembre 2016, le ministère public avait requis "au moins 25 ans" de prison. L'accusé avait été condamné à 30 ans.
"Je ne vois pas l'once, le début du commencement d'une circonstance atténuante. C'est la raison pour laquelle je vous demande en conscience de prononcer" la perpétuité, a estimé en appel l'avocat général.
Dans un dossier où l'arme qui a blessé l'accusé n'a jamais été retrouvée, et où la cause du décès de Mme Darcy n'a pas pu être déterminée, la défense a insisté sur les zones d'ombre d'une enquête menée selon eux "à charge".
"Vous avez, à mon sens, tous les éléments pour entrer en voie de condamnation", a au contraire estimé l'avocat général, parlant d'un "dossier de police technique et scientifique très abouti".
Le mobile ? Il y avait "la crainte d'être quitté" et "la volonté" de "toucher l'argent" d'une assurance-vie souscrite par Sylvie Darcy, alors âgée de 49 ans, cadre supérieure dans les télécommunications.
Lundi, aux questions répétées de la présidente puis de l'avocat général, l'accusé a répondu inlassablement, d'une voix parfois étranglée: "je n'ai pas tué ma femme".
"Je ne me suis jamais tiré dessus tout seul, avec mon arme ou une autre. [...] Je me suis fait tirer dessus, ma femme est morte. J'aimais ma femme, j'aime mes enfants", a déclaré cet ancien consultant en informatique.
Verdict attendu dans l'après-midi.

le Mardi 3 Juillet 2018 à 07:03 | Lu 204 fois