
“On va arriver à un moment où il n’y aura plus de permis moto ni de contrôles techniques”, redoute Rose Planelles, la présidente du syndicat des auto-écoles de Polynésie française. Crédit photo : FB Auto Ecole du Centre.
Tahiti, le 14 avril 2025 - À Pirae, la piste d'examen moto située sur le parking du stade Pater, la seule homologuée au Fenua, est promise à une fermeture temporaire – peut-être dès le mois d'août prochain – pour cause de travaux liés aux Jeux du Pacifique 2027. Une décision prise sans solution alternative concrète, qui plonge les moto-écoles et les usagers dans l'incertitude. Mais voilà : les chantiers accusent du retard, et l’on insiste désormais, du coté de l'Institut de la Jeunesse et des sports de la Polynésie française (IJSPF), sur la nécessité de “faire les travaux”, coûte que coûte.
L'unique piste d’examen pour le permis moto pourrait être condamnée à brève échéance. En cause : la reconfiguration du site du stade Pater en vue des Jeux du Pacifique. Dès le mois août prochain, le terrain utilisé depuis 20 ans par les moto-écoles pour les formations et les examens pratiques sera réquisitionné en vue de la rénovation du stade pour servir de dépôt de matériel. Une décision qui fait grincer des dents dans la profession et laisse planer un doute sur la continuité de l’enseignement de la conduite moto mais aussi le passage des contrôles techniques des bus, poids lourds, taxis, ambulances... qui se déroulent sur ce parking.
Reconduction tacite
Depuis 2009, les quatre moto-écoles de Tahiti bénéficient d’une convention d’occupation du parking jouxtant le stade Pater. Montant de la redevance annuelle : 600 000 francs. En contrepartie, elles forment les élèves sur une piste aux normes. Un équilibre fragile avec l'Institut de la Jeunesse et des sports de la Polynésie française (IJSPF), l’établissement public gestionnaire du site, qui se trouve reconduit tacitement chaque année.
Mais voilà, la préparation des Jeux du Pacifique a rebattu les cartes. Et si Rose Planelles, présidente de l'association des auto-écoles de Polynésie française et du syndicat des auto-écoles, s’inquiète depuis plus d’un an de la future indisponibilité du site, elle dénonce aujourd’hui un mur d’opacité. “Il y a un an, j'ai envoyé un courrier à l'IJSPF en demandant comment ça va se dérouler pour la piste de Pater ? Parce que si les jeux commencent, nous les moto-écoles n'aurons plus le droit d’accès à la piste”, explique Rose Planelles. “À la base, il était prévu de nous laisser un terrain sur lequel la [Direction des transports terrestres] faisait des travaux pour faire la piste moto et qu'ils voulaient aussi utiliser pour faire de la prévention routière, faire les visites techniques des poids lourds, etc. Mais, ils se sont arrêtés au stade de la pensée.” En effet, lors d'un rendez-vous fin fevrier, le directeur de l'IJSPF, James Cowan, lui aurait annoncé qu'il allait “fermer [le parking] cette année, en août 2025 pour installer des ateliers de chantiers sur le plateau”.
“J'ai un objectif de rénovations de stades”
Le plus inquiétant ? Aucune solution de repli concrète n’a été proposée. “Ce n’est pas à nous de chercher un nouveau site pour un centre d’examen officiel [...] c’est à la Direction des transports terrestres de s’en charger”, déplore la présidente du syndicat.
Côté IJSPF, le discours est tout autre. James Cowan se veut pragmatique. “Il faut que je fasse des travaux, je n'ai pas le choix. J'ai un objectif de rénovations de stades et de complexes sportifs pour que les Jeux du Pacifique se tiennent. On a déjà beaucoup de retard, il me reste deux ans. [...] J’ai informé les auto-écoles en février, elles ont plusieurs mois pour s’organiser. Nous les avons prévenus en temps et en heures [...]. Ce n’est pas à moi de jouer les agents immobiliers.”
Un fatalisme teinté d’agacement : “Ou alors on ne fait pas les Jeux du Pacifique et ils continuent d’utiliser le parking. C’est usant, c’est usant. Ils ont une convention et on aurait pu ne pas la renouveler cette convention. Qu'ils fassent preuve d'imagination aussi.”
Des prochaines semaines décisives
Reste que la perspective d’une piste condamnée, sans solution alternative immédiate, pose un sérieux problème d’accès à l’examen. D'autant que la piste de Pater n’est pas une aire d’entraînement anodine : elle est certifiée pour les épreuves pratiques du permis moto, du BSR et accueille les contrôles techniques de poids lourds, taxis et véhicules d’auto-écoles.
“On va essayer de préserver une distance de piste suffisantes pour eux, c’est-à-dire 100 mètres qui soient disponibles pour les tests. On fera en sorte de grignoter sur le parking d'à côté”, concède tout de même James Cowan, qui évoque également quelques pistes de secours : anciens terrains militaires à Arue, à Faa’a, ou encore une option plus lointaine à Taravao. Mais sur le fond, la solution semble encore à inventer. Sauf que pour l'examen du permis moto c'est “130 mètres de long et six de large” explique Roses Planelles. “C'est le minimum pour l'examen […]. On est inquiets parce qu'il n'y a pas de réunion, pas d’échange. Au niveau administratif, c'est difficile d’organiser les plannings dans les auto-écoles”, poursuit-elle.
Faute d’anticipation, la menace est claire : “On va arriver à un moment où il n’y aura plus de permis moto ni de contrôles techniques. Tout va s’arrêter. Économiquement, il y a un gros problème”, alerte-t-elle. Les prochaines semaines seront décisives. Sans terrain alternatif homologué, la suspension des examens de conduite moto pourrait devenir réalité dès la rentrée prochaine.
L'unique piste d’examen pour le permis moto pourrait être condamnée à brève échéance. En cause : la reconfiguration du site du stade Pater en vue des Jeux du Pacifique. Dès le mois août prochain, le terrain utilisé depuis 20 ans par les moto-écoles pour les formations et les examens pratiques sera réquisitionné en vue de la rénovation du stade pour servir de dépôt de matériel. Une décision qui fait grincer des dents dans la profession et laisse planer un doute sur la continuité de l’enseignement de la conduite moto mais aussi le passage des contrôles techniques des bus, poids lourds, taxis, ambulances... qui se déroulent sur ce parking.
Reconduction tacite
Depuis 2009, les quatre moto-écoles de Tahiti bénéficient d’une convention d’occupation du parking jouxtant le stade Pater. Montant de la redevance annuelle : 600 000 francs. En contrepartie, elles forment les élèves sur une piste aux normes. Un équilibre fragile avec l'Institut de la Jeunesse et des sports de la Polynésie française (IJSPF), l’établissement public gestionnaire du site, qui se trouve reconduit tacitement chaque année.
Mais voilà, la préparation des Jeux du Pacifique a rebattu les cartes. Et si Rose Planelles, présidente de l'association des auto-écoles de Polynésie française et du syndicat des auto-écoles, s’inquiète depuis plus d’un an de la future indisponibilité du site, elle dénonce aujourd’hui un mur d’opacité. “Il y a un an, j'ai envoyé un courrier à l'IJSPF en demandant comment ça va se dérouler pour la piste de Pater ? Parce que si les jeux commencent, nous les moto-écoles n'aurons plus le droit d’accès à la piste”, explique Rose Planelles. “À la base, il était prévu de nous laisser un terrain sur lequel la [Direction des transports terrestres] faisait des travaux pour faire la piste moto et qu'ils voulaient aussi utiliser pour faire de la prévention routière, faire les visites techniques des poids lourds, etc. Mais, ils se sont arrêtés au stade de la pensée.” En effet, lors d'un rendez-vous fin fevrier, le directeur de l'IJSPF, James Cowan, lui aurait annoncé qu'il allait “fermer [le parking] cette année, en août 2025 pour installer des ateliers de chantiers sur le plateau”.
“J'ai un objectif de rénovations de stades”
Le plus inquiétant ? Aucune solution de repli concrète n’a été proposée. “Ce n’est pas à nous de chercher un nouveau site pour un centre d’examen officiel [...] c’est à la Direction des transports terrestres de s’en charger”, déplore la présidente du syndicat.
Côté IJSPF, le discours est tout autre. James Cowan se veut pragmatique. “Il faut que je fasse des travaux, je n'ai pas le choix. J'ai un objectif de rénovations de stades et de complexes sportifs pour que les Jeux du Pacifique se tiennent. On a déjà beaucoup de retard, il me reste deux ans. [...] J’ai informé les auto-écoles en février, elles ont plusieurs mois pour s’organiser. Nous les avons prévenus en temps et en heures [...]. Ce n’est pas à moi de jouer les agents immobiliers.”
Un fatalisme teinté d’agacement : “Ou alors on ne fait pas les Jeux du Pacifique et ils continuent d’utiliser le parking. C’est usant, c’est usant. Ils ont une convention et on aurait pu ne pas la renouveler cette convention. Qu'ils fassent preuve d'imagination aussi.”
Des prochaines semaines décisives
Reste que la perspective d’une piste condamnée, sans solution alternative immédiate, pose un sérieux problème d’accès à l’examen. D'autant que la piste de Pater n’est pas une aire d’entraînement anodine : elle est certifiée pour les épreuves pratiques du permis moto, du BSR et accueille les contrôles techniques de poids lourds, taxis et véhicules d’auto-écoles.
“On va essayer de préserver une distance de piste suffisantes pour eux, c’est-à-dire 100 mètres qui soient disponibles pour les tests. On fera en sorte de grignoter sur le parking d'à côté”, concède tout de même James Cowan, qui évoque également quelques pistes de secours : anciens terrains militaires à Arue, à Faa’a, ou encore une option plus lointaine à Taravao. Mais sur le fond, la solution semble encore à inventer. Sauf que pour l'examen du permis moto c'est “130 mètres de long et six de large” explique Roses Planelles. “C'est le minimum pour l'examen […]. On est inquiets parce qu'il n'y a pas de réunion, pas d’échange. Au niveau administratif, c'est difficile d’organiser les plannings dans les auto-écoles”, poursuit-elle.
Faute d’anticipation, la menace est claire : “On va arriver à un moment où il n’y aura plus de permis moto ni de contrôles techniques. Tout va s’arrêter. Économiquement, il y a un gros problème”, alerte-t-elle. Les prochaines semaines seront décisives. Sans terrain alternatif homologué, la suspension des examens de conduite moto pourrait devenir réalité dès la rentrée prochaine.