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Paruru ia Moorea demande un délai pour préparer sa défense


L'administratice de la page Paruru ia Moorea (à gauche) et ses soutiens lundi matin au tribunal de première instance de Papeete.
L'administratice de la page Paruru ia Moorea (à gauche) et ses soutiens lundi matin au tribunal de première instance de Papeete.
Tahiti, le 19 juillet 2021 – Assignée au tribunal avec un membre de son groupe Facebook, Paruru ia Moorea, pour des propos tenus à l'égard du promoteur du projet immobilier de Tiahura, l'administratrice de la page Facebook en question, Tchen Tahnee, a demandé un délai pour prendre un avocat. L'audience a été renvoyée au 2 août.
 
L'administratrice du groupe Facebook, Paruru Ia Moorea, Tchen Tahnee, ainsi qu'un des membres du groupe, Patrick Roller, se sont présentés lundi matin à la barre du tribunal de première instance de Papeete, accompagnés d'une demie douzaine de soutiens. Opposés au projet immobilier de Tiahura sur l'île sœur, les deux riverains de Haapiti ont été assignés au tribunal pour propos injurieux et diffamatoires par le promoteur du projet, Franck Zermati, qui demande la fermeture de leur page Facebook et un million de Fcfp de dommages et intérêts. Mais l'audience prévue lundi matin a finalement été reportée de deux semaines à la demande de l'administratrice du groupe qui a souhaité un délai pour se faire conseiller par un avocat. "On est beaucoup à vouloir se faire entendre, c'est pour ça que je préfère avoir plus de temps et avoir un avocat", a expliqué Tchen Tahnee à l'issue de l'audience, défendant sa bonne foi dans ce dossier. "(Cette page Facebook) au début, c'était pour partager des informations. On ne souhaite pas porter de préjudice", se défend l'administratrice du groupe qui affirme qu'elle n'est pas prête à ferme sa page, malgré les insultes ou les propos diffamatoires. "Je m'en rends compte, mais je sais aussi que je ne peux pas contrôler ce que les gens pensent ou disent."
 
"Je comprends qu'un adversaire veuille prendre un avocat, c'est le minimum pour assurer les droits de la défense", a réagi Me Dominique Bourion, l'avocat du promoteur, selon qui pour autant ce report est préjudiciable à son client. "C'est un dossier qui est urgent parce que chaque jour compte. Un compte Facebook qui salit quelqu'un, chaque jour ça fait des dégâts. (…) Je considère qu'un site Facebook, c'est fait pour informer. Pas pour insulter, traîner les gens dans la boue et faire n'importe quoi." Me Bourion a défendu le fait que son client était "dans une légalité parfaite" et avait discuté avec les riverains avant de démarrer ce projet. "Il a été très correct avec ces gens là. Et ce sont des squatteurs aujourd'hui qui sont sur ce terrain et qui font ça parce qu'ils ne veulent pas être expulsés. Alors que nous avons déjà une ordonnance d'expulsion." Prochain rendez-vous au tribunal, le 2 août.

 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 19 Juillet 2021 à 12:27 | Lu 6230 fois