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Parcoursup: une commission réoriente des candidats recalés


Rennes, France | AFP | vendredi 01/06/2018 - "On redonne de l'humain à une procédure informatisée", assure Patrice Kermorvant, directeur des IUT de Bretagne, qui pilote à Rennes une équipe de la commission chargée d'aider les candidats recalés sur Parcoursup.

Comme dans les autres académies, à Rennes, qui a enregistré 41.000 candidatures, une "commission d'accès à l'enseignement supérieur" (CAAES), née avec Parcoursup, a commencé à plancher sur les dossiers des candidats n'ayant reçu que des réponses négatives à leurs voeux sur internet. 
La plupart de ceux qui ont saisi la commission avaient postulé à des IUT ou des BTS, filières sélectives, ou dans une zone géographique limitée à la Bretagne. En une après-midi, 160 dossiers devaient ainsi être examinés par 20 représentants de l'enseignement secondaire et supérieur répartis par catégories de bacs et par équipes de 3 ou 4.
"Notre travail c'est de donner une réponse positive", souligne Armande Le Pellec, rectrice d'académie, pour qui la nouvelle commission est le gage "d'un accompagnement professionnel". "Ce n'est pas un cerveau électronique qui propose des réponses et c'est bien l'étudiant qui choisit à la fin", précise-t-elle, soulignant qu'il "n'y a pas de problème de places dans l'enseignement supérieur mais d'adéquation entre l'offre et la demande". La commission continuera de se réunir chaque semaine jusqu'au 20 septembre.
Pour proposer des réorientations, les équipes s'appuient sur une fiche qui retrace le parcours complet du candidat. Lycée d'origine, voeux, notes et appréciations des professeurs de terminale, mais aussi lettres de motivation rédigées sur Parcoursup et, nouveauté par rapport aux voeux d'origine, un éventuel "message" ainsi que les "préférences" du candidat.
Elle dispose aussi d'une liste de places vacantes dans plusieurs dizaines de filières. 
"A un jeune en bac S très bon en matières scientifiques mais refusé en école d'architecture, on propose une filière qui se rapproche le plus de son projet, par exemple une licence en architecture", indique ainsi Abdeslam Mamoune, vice-président de l'Université de Bretagne occidentale.
 

-"Pas toujours bien informés"-

 
"On analyse les capacités des candidats et leurs projets et on essaye de coller au mieux à leur demande", assure Philippe Debray, proviseur du lycée Bréquigny à Rennes.
Une jeune fille en bac pro de commerce qui demandait un BTS en commerce international se voit ainsi proposer une faculté d'anglais parce qu'elle a "de réelles capacités en anglais".
Certains, dont le dossier est trop juste, se voient proposer une "mention complémentaire" (diplôme d'un an délivrant une qualification spécialisée pour l'insertion dans la vie active et non pour la poursuite d'études), et d'autres, l'une des 2.000 "classes passerelles". Ces passerelles sont réservées aux bacs pro et seront ouvertes à la rentrée 2018, sas entre la Terminale et le BTS pour mieux préparer aux études supérieures.
Mais la tâche n'est pas toujours simple. "Parfois ça part dans tous les sens, il n'y a pas de projet défini", juge Patrice Kermorvant pour qui "les jeunes ne sont pas toujours bien informés". "Notre rôle c'est de les aider à trouver leur voie, ce qui implique parfois de se remettre en question mais sans se décourager pour limiter les choix par défaut", poursuit-il.
A Aix-en-Provence où elle rencontrait jeudi les membres d'une autre commission, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal s'était étonnée en prenant connaissance des dossiers: "il y a des lycéens qui ne font qu'un seul vœu?".
"Pour les profils scientifiques, on a souvent de bonnes alternatives à proposer, mais pour les littéraires c'est souvent plus délicat", a confié à la ministre un vice-président de l'université d'Aix-Marseille.
Depuis l'ouverture de la plateforme le 22 mai, 70% des candidats ont reçu au moins une proposition. Mais les syndicats dénoncent des inégalités dans les taux de réponses positives entre bons et mauvais élèves, avec des taux de réponses positives inférieures à 20% en éducation prioritaire, ainsi qu'entre les différentes filières de bacs et entre les lycées selon leurs lieux d'implantation.

le Vendredi 1 Juin 2018 à 04:20 | Lu 965 fois