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Papouasie: Les ennemis jurés d’hier annoncent une coalition surprise


Papouasie: Les ennemis jurés d’hier annoncent une coalition surprise
PORT-MORESBY, jeudi 26 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Les deux dirigeants qui se sont entredéchirés au cours des douze derniers mois, Peter O’Neill et Sir Michael Somare, ont créé la surprise en milieu de semaine en annonçant leur volonté de travailler ensemble en vue de former une coalition gouvernementale, à l’issue des élections législatives en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
S’exprimant mercredi au cours d’une conférence de presse conjointe, les deux anciens rivaux ont affiché leur volonté de tourner la page et de travailler ensemble « pour le bien du pays »
Au cours de cette même conférence de presse, se trouvaient deux autres anciens Premiers ministres, Sir Julius Chan, qui déclare apporter dans la corbeille le soutien des six députés élus à l’issue de ces récentes législatives et Paias Wingti.
Cette conférence de presse, assorties d’accolades ostentatoires, intervient alors que les délais dans les opérations de dépouillement, achevées à un peu plus de soixante pour cent, ont été une fois de plus prolongés par la commission électorale.
La date de déclaration officielle des résultats, initialement annoncée pour le 27 juillet, a elle aussi été reportée.
Selon les décomptes toujours provisoires, sur les 111 sièges de l’Assemblée, le parti People's National Congress (PNC) de M. O’Neill en aurait remporté une bonne vingtaine.
Aux termes de la Constitution papoue, le parti ayant remporté le plus de sièges au sein de l’Assemblée doit être formellement invité par le Gouverneur Général à composer un gouvernement.
M. O’Neill avait pris le pouvoir à la fin de la précédente législature, le 2 août 2011, en se faisant élire par le Parlement, qui venait de déclarer une vacance du siège précédemment occupé par Sir Michael Somare, 76 ans, absent entre mars et septembre 2011 pour raisons de santé et deux opérations du cœur à Singapour.
De retour dans le pays, M. Somare, à la tête de son National Alliance Party (NAP), avait contesté cette décision et affirmé être toujours le Premier ministre légitime du pays.
Cette posture était confortée par deux fois par un jugement de la Cour Suprême, qui estimait alors que les procédures de constatation de vacance n’avaient pas été respectées.
Sir Michael Somare, en milieu de semaine, annonçait qu’il quittait la Présidence de son parti, qu’il avait conduit à de précédentes victoires, en 2002 et en 2007, mais n’a obtenu qu’une maigre succès lors de ces législatives 2012.
M. Somare a été reconduit dans sa circonscription du Sépik oriental, mais son fils, Arthur, qui fut membre de son gouvernement, n’a pas été réélu.
Lors des événements qui ont conduit à l’élection de M. O’Neill, en août 2012, de nombreux députés du NAP avaient rejoint le PNC de M. O’Neill.
Les élections 2012, qui ont démarré le 23 juin, ont été marquées, de l’avis de plusieurs groupes d’observateurs internationaux (dont ceux du Commonwealth, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis) par de nombreuses carences au niveau des listes électorales, des violences sporadiques (qui ont fait une douzaine de morts à la suite d’affrontements entre partisans de candidats rivaux, surtout dans la région des Hauts-Plateaux) et des manœuvres de corruption.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient fourni un soutien logistique militaire à ce scrutin en déployant des avions et des hélicoptères (quatre hélicoptères australiens Black Hawk et trois hélicoptères néo-zélandais Iroquois), qui ont quitté le pays mi-juillet 2012.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 26 Juillet 2012 à 05:17 | Lu 636 fois