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Oui, il y a des cosmétiques "sains et sûrs", rassure 60 millions de consommateurs


Paris, France | AFP | jeudi 08/06/2017 - Acheter une crème hydratante ou un shampooing non irritant et sans danger, c'est possible, assure jeudi 60 millions de consommateurs, à condition de préférer les tubes aux pots, de privilégier les produits avec peu d'ingrédients ou encore de se méfier des vertus vantées sur l'étiquette.
"Les consommateurs sont maintenant conscients des risques qu'ils peuvent prendre à utiliser ces produits, mais de plus en plus, ils réclament une liste positive, des produits sans risques pour leur santé", a expliqué à l'AFP Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée du magazine, qui publie dans son hors-série d'été un guide des cosmétiques "sains et sûrs".
Selon elle, cette démarche devrait inciter les fabricants à "poursuivre leurs efforts", en valorisant les "premiers de la classe", et éviter une "réaction de rejet" chez les consommateurs que provoquerait un discours trop négatif.
Sur une sélection de 150 références, "toutes les marques ont des produits vertueux" - y compris celles vendues en supermarché - et "des produits à bannir", même les marques labellisées bio, qui comprennent parfois trop de substances irritantes (alcool, parfums), note Adeline Trégouët.
Dans les hydratants pour le corps, la crème de karité Monoprix Bio, le lait hydratant Pur Aloé et le lait amande Weleda reçoivent ainsi un satisfecit.
En revanche, le soin Bio-Oil, la crème Derma Spa de Dove et l'Huile prodigieuse de Nuxe sont mises au ban car elles contiennent des ingrédients soupçonnés d'être des perturbateurs endocriniens, des molécules allergisantes ou des substances polluantes car persistant dans l'environnement.
Parmi les crèmes solaires, les quatre références à privilégier sont labellisées Ecocert ou Cosmebio, les autres contenant toutes des filtres chimiques perturbateurs endocriniens, toxiques pour la faune aquatique ou allergène.
 

- La simplicité, gage de 'moindre risque' -

 
 
77 ingrédients dans toutes les familles de produits du rayon hygiène-beauté sont aussi passés au crible par le magazine de l'Institut national de la consommation (INC) : vert pour ceux qui ne posent pas de problème, orange pour ceux qui sont irritants, allergènes ou qui polluent l'environnement, et rouge pour ceux suspectés d'être perturbateurs endocriniens ou cancérogènes.
Ainsi, si le lauryl glucoside ou le cocos nucifera oil (huile végétale de noix de coco) sont un bon signe dans un gel douche, mieux vaut éviter ceux qui affichent du methylisothiazolinone (MIT), un conservateur allergisant.
60 Millions de consommateurs donne aussi quelques clés pour s'y retrouver : les ingrédients doivent figurer par ordre décroissant de présence si leur concentration dans le produit égale ou dépasse 1%. Et un nom en latin désigne un ingrédient issu de plantes qui n'a pas subi de transformation, tandis qu'un nom en anglais signifie une substance naturelle transformée chimiquement.
De façon générale, la "simplicité" - un nombre réduit d'ingrédients -, est "un gage de moindre risque" pour le consommateur, juge Adeline Trégouët.
Elle encourage aussi à ne pas mettre dans le même panier les ingrédients indésirables ou inutiles et ceux qui sont véritablement toxiques.
Ainsi, du sodium laureth sulfate, un tensio-actif très courant, "particulièrement décrié, presque diabolisé" alors qu'il ne "pose pas véritablement de problème dans les produits rincés, à l’exception des shampoings".
"Si on diabolise trop certains produits à tort, on pousse les industriels à chercher des ingrédients de substitution, au risque que ça soit pire", prévient-elle.
Ainsi, l'opprobre qui touche les parabènes, des conservateurs soupçonnés d'être des perturbateurs endocriniens, a encouragé les fabricants à proposer des produits s'affichant "sans parabènes", mais parfois remplacés par du BHA, suspecté d'être cancérogène et également perturbateur endocrinien, ou le methylisothiazolinone, allergisant.
Pour contourner les problèmes que posent de nombreux conservateurs, mieux vaut acheter ses crèmes en tube qu'en pot, car ils en contiennent moins, conseille aussi le magazine.
De son côté, l'association UFC-Que Choisir a publié mercredi une liste actualisée de plus de 1.000 cosmétiques avec des ingrédients jugés "indésirables", dont 23 produits contenant même des substances interdites, dont elle demande le "retrait immédiat".
Sollicité par l'AFP, le président de la Fédération française des entreprises de la beauté (Febea), Patrick O'Quin, a également appelé les distributeurs à les "retirer immédiatement du marché, conformément à la réglementation".

le Jeudi 8 Juin 2017 à 03:10 | Lu 539 fois