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"On The Track", le clip de Ken Carlter pour défendre la cause animale


Le nouveau clip de Ken Carlter dénonce les conditions déplorables que vivent les animaux en Polynésie.
Le nouveau clip de Ken Carlter dénonce les conditions déplorables que vivent les animaux en Polynésie.
PARIS, le 20 avril 2016 - Le chanteur polynésien le plus suivi sur les réseaux sociaux a décidé d'agir pour la défense des animaux dans son nouveau clip, "On The Track", qui sera diffusé du 24 au 26 avril, sur Polynésie 1ère. Les fonds récoltés seront reversés aux différentes associations ad-hoc du fenua.


Originaire de Taravao mais résidant à Paris, Ken Carlter est chanteur, auteur-compositeur, producteur et même mannequin. Surfant sur sa notoriété, notamment sur les réseaux sociaux, le "Tahitian Boy a décidé de pousser un cri d'alarme à propos des conditions déplorables que vivent nos compagnons à quatre pattes. Sa dernière chanson est en effet destinée à la cause animale et a une visée caritative, puisque les bénéfices de ce single seront reversés aux associations de défense et de protection des animaux en Polynésie. Son clip "On The Track" est à découvrir les 24, 25 et 26 avril sur Polynésie 1ère, à la télé, à la radio et aussi sur Internet.

Le jeune artiste explique comment est née cette initiative et dévoile ses actions en cours et ses futurs projets…


Quel est le point de départ de cette nouvelle chanson ?
Nous étions à la baie de Phaëton (à Taravao, ndlr) en train de tourner mon précédent clip "Shaka Dance". Le spot est beau et j'aime montrer la beauté de la Presqu'île dès que je le peux. Mais ce jour-là, il y avait une odeur horrible de rat mort, avec une décharge sauvage à quelques mètres du rivage. Nous avons entendu de petits aboiements et nous avons trouvé des chiots nouveau-nés, abandonnés dans cette sorte de charnier, au milieu des sacs poubelles. Ils étaient en train de mourir au soleil. Toute l'équipe a été choquée, nous aimons beaucoup les animaux, j'ai toujours eu des chiens et des chats. Nous avons donc stoppé le tournage, récupéré les chiens et les avons déposés chez le vétérinaire qui a bien voulu les prendre. Ensuite, j'ai poussé ce fameux coup de gueule qui a fait le tour du web. Cela a eu un impact assez important. Depuis, à chaque fois que je retourne à cet endroit, le spot est clean et la nature a repris ses droits. Pour autant, beaucoup d'associations m'ont écrit pour que je soutienne la cause, elles ont effectivement besoin d'aide. Donc j'ai eu l'idée de ce single "On The Track" parlant d'une rupture violente entre un maître et son chien.

Est-ce que cette chanson tranche avec votre répertoire plutôt festif ?
Oui, c'est ma chanson la plus sombre. Les paroles sont dures, et le clip aussi. Le public est habitué à me voir dans un registre plus "optimiste". Mais je mûris et c'est intéressant de changer, d'évoluer vers des styles différents. Le clip est un parti pris, au lieu de faire le beau gosse habituel, je me fais rosser, en lieu et place du chien. Ce passage plaira au moins à mes détracteurs qui n'en peuvent plus de me voir ! (Rires)

Selon vous, est-ce le rôle d’un artiste de s’impliquer pour des causes ?
Cela dépend des personnalités de chacun. Je suis un fan de Bob Marley et de Ben Harper, j'ai toujours admiré les personnalités qui ont des convictions. Pour ma part, j'ai une forte audience, je suis l'artiste musical polynésien le plus suivi sur Facebook donc si cela peut servir à passer des messages pour de bonnes causes, je le fais sans problème. Je ne le regrette pas, car mon implication sur la cause animale a fait avancer pas mal de choses. Des fans me disent que des politiques au fenua ont pris conscience de certaines choses. C'est bien, le chemin est encore long pour la cause animale, et ce pas seulement en Polynésie mais dans le monde.

Producteur d'événement comme le Heiva i Paris, le jeune artiste est actif dans la promotion du fenua à l'extérieur.
Producteur d'événement comme le Heiva i Paris, le jeune artiste est actif dans la promotion du fenua à l'extérieur.
"Faire découvrir la Polynésie au grand public, ici en Europe"


Pour réaliser le clip, vous avez bénéficié du crowdfunding, comment cela s’est passé ?
Nous avons lancé un crowdfunding pour enregistrer le morceau en studio, car cela à un coût et que ce n'était pas prévu dans notre budget. Nous avons récolté un peu moins de 1 000 euros, ce qui a permis de payer une partie du studio, mais pas entièrement. Nous avons complété le coût de l'enregistrement et produit le clip à nos frais. Je remercie encore toutes les personnes qui ont aidé à l'enregistrement de la chanson et à la réalisation du clip. Maintenant il faut que le single cartonne sur iTunes, car les bénéfices des ventes récoltées seront reversés aux associations locales. Je remercie beaucoup Polynésie 1ère pour la diffusion du clip, cela aidera pour la chanson et la cause.

Comment parvenez-vous à garder le lien avec Tahiti en habitant Paris ?
Grâce à ma famille, mes amis, et surtout mon travail. Je skype avec mes parents qui sont à la Presqu'île, et je reviens au fenua dès que je le peux. Par ailleurs, je produis des événements qui ont tous un lien avec la Polynésie, comme le Heiva i Paris. C'est essentiel pour moi, et ça compense la tristesse de ne pas pouvoir surfer tous les jours dans nos eaux bien chaudes.

Que faites-vous justement à Paris ?
Ces derniers temps, j'ai sacrifié ma carrière artistique pour mon métier de producteur, qui demande beaucoup d'investissement. Avec ma femme, nous avons fondé notre société de production, Kearena. Le but de nos productions est de faire découvrir la Polynésie au grand public, ici en Europe, à travers des événements novateurs. Et cela marche, le Heiva i Paris sera cette année (le 10 septembre prochain, ndlr) dans un lieu du spectacle mondialement connu : le Théâtre Bobino, salle mythique d'Edith Piaf, Dalida, ou encore Coluche. Avec notre filière "Destination Tahiti", nous aidons certains exportateurs polynésiens sur des projets comme la Vendée Va'a et le Tour de France à la Voile. Ma satisfaction dans toutes ces actions est que cela attire des touristes chez nous, car la Polynésie a besoin d'un tourisme qui marche pour être attractive et donner du boulot aux jeunes.

Quels sont vos futurs projets ?
Côté musique, il y a le single "Push The Boundaries" en featuring avec Tommy Driker qui commence déjà à bien tourner. Je prépare aussi un nouveau spectacle qui va en surprendre plus d'un. Côté production, il y a le Heiva i Paris 2016, et des tournées prévues pour 2017 en France et Europe.

Un message aux Polynésiens ?
Mauruuru roa à tous pour le soutien et pour les animaux du fenua !

Rédigé par Dominique Schmitt le Jeudi 21 Avril 2016 à 16:12 | Lu 1089 fois