Tahiti Infos

Ohana : les dons sont partis dans les îles


PAPEETE, le 26 décembre 2016. Pour la première fois en cinq années de récolte et de distribution, Natalia Germain a pu se rendre dans les îles. Celle qui lancé Ohana, soutenue par une équipe de fidèles et de généreux bénévoles temporaires, "réalise un rêve. Là, je suis heureuse". Et, à l'entendre "ce n'est que le début".

L'aventure continue pour Ohana, le collectif lancé par Natalia Germain il y a cinq ans. Il continue, grandit, s'étend. Il y a un an, la fondatrice comptabilisait une quinzaine de bennes de 4x4 pleines de jeux, jouets, vêtements, vélos, peluches…. Cette année, elle en a récolté 22. "C'est de mieux en mieux", se réjouit-elle.

En plus du soutien croissant qu'elle reçoit et de l'augmentation des dons qui sont faits à son collectif, Natalia Germain a eu le bonheur de pouvoir envoyer ses dons dans les îles, à Huahine et à Maupiti. La distribution s'est faite le vendredi 23. Une petite partie des dons est aussi partie à Mopélia. "En fait", raconte-t-elle, "tout est partie d'une personne de Maupiti qui m'a contactée me disant qu'elle prenait en charge le fret et mon billet. Pour Huahine c'est Air Tahiti qui a fait l'effort."

Tout s'est fait par téléphone avant d'arriver. Les dons sont partis par bateaux peu avant le jour J. Quant Natalia Germain est arrivée dans les îles, des voitures l'attendaient. La distribution s'est faite ensuite directement dans les fare.

"J'ai été accueillie mieux qu'un ministre. À Maupiti, il n'y a qu'une seule route de neuf kilomètres, on s'est arrêtés devant toutes les maisons. À chaque fois, on recevait un collier de fleurs en échange." La surprise n'est pas restée secrète jusqu'au bout. Les cadeaux arrivés par la goélette ont mis la puce à l'oreille à certains habitants de l'île, puis la nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre. "Les gens avaient donc eu le temps de confectionner des colliers, mais cela n'a rien enlevé au plaisir que nous avons eu à donner et eux à recevoir."

À Huahine, les cadeaux ont été distribués dans les vallées. "Dans des endroits où je n'aurais jamais imaginé pouvoir aller sans l'aide des bénévoles sur place." Des vélos notamment ont été donnés à ceux qui se trouvent loin de toute commodité. "Les gens sont tellement généreux, simples, ils sont exceptionnels", résume Natalia Germain qui est rentrée avec un certain nombre d'anecdotes.

"Par exemple, on est entrés dans une vallée où l'on a déposé du linge. Sur le retour, nous sommes repassés devant l'un des fare où nous avions déposé le linge. Une femme est sortie, je me suis dit 'mince, ça ne lui plaît pas'. En fait, la taille ne correspondait pas, elle voulait nous rendre ce qu'on lui avait donné pour qu'il soit distribué à quelqu'un qui pourrait le porter!"

Des vidéos ont été faites lors des distributions dans les îles. Elles sont visibles sur la page Facebook du collectif. "Cela permet à tous les gens qui ont donné de voir où vont leurs dons, où ils sont distribués et la joie qu'ils suscitent."

Aujourd'hui, Natalia Germain vit "un rêve". Elle et tous ceux qui l'accompagnent sur Tahiti et désormais dans les îles. À la fin de son aventure 2016, elle conclue : "et ce n'est que le début de l'aventure". Demain, elle espère faire mieux, plus, aller encore plus loin. Son projet, confidentiel il y a cinq ans, est désormais connu, il est porté par sa fondatrice et son équipe de bénévoles mais aussi par un certain nombre de partenaires et sponsors. Ohana a gagné le cœur mais aussi la confiance des Polynésiens.

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 26 Décembre 2016 à 14:56 | Lu 2810 fois