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ONU : Un projet de résolution pour une «éducation politique» de la population de Polynésie française


ONU : Un projet de résolution pour une «éducation politique» de la population de Polynésie française
NEW YORK, lundi 21 octobre 2013. La 4e commission de l’organisation onusienne a adopté la semaine dernière, au cours de sa 8e et dernière séance sur les questions de décolonisation de sa session annuelle, un projet de résolution visant à mettre au point des programmes d’éducation politique afin de faire prendre conscience à la population de Polynésie française de son droit à l’autodétermination.

L’audition à New York, le mardi 8 octobre, devant la 4e commission de l’ONU d’Oscar Temaru et Richard Tuheiava a porté ses fruits. La semaine dernière, le lundi 14 octobre, cette commission en charge de la décolonisation a adopté sans vote un projet de résolution qui sera transmis à l’Assemblée générale de l’ONU. Au-delà des arguments désormais classiques de réaffirmer le droit inaliénable de la Polynésie française à l’autodétermination, ce projet de résolution envisage qu’il soit demandé «à la Puissance administrante d’agir en coopération avec le Gouvernement du territoire et les organes compétents du système des Nations Unies pour mettre au point des programmes d’éducation politique dans le territoire afin de faire prendre conscience à la population de la Polynésie française de son droit à l’autodétermination».

En revanche, les deux leaders indépendantistes n’ont visiblement pas convaincu la commission onusienne sur le sujet du délai qu’ils ont réclamé, au motif justement de l’information vis-à-vis des populations concernées, pour la mise en place du processus d’autodétermination. Ainsi selon le texte de ce projet de résolution, il est mentionné que l’Assemblée générale «prierait le Gouvernement français d’intensifier son dialogue avec la Polynésie française afin de favoriser la mise en place rapide d’un processus d’autodétermination équitable et effectif dans le cadre duquel seront arrêtés les calendriers et les modalités de l’adoption d’un acte d’autodétermination».

En ce qui concerne la question de la Nouvelle Calédonie, le texte du projet de résolution adopte un ton général beaucoup plus consensuel, pour cet autre territoire français du Pacifique placé sur la liste des pays à décoloniser. "Par le projet de résolution IV, adopté sans vote, l’Assemblée générale inviterait toutes les parties concernées à continuer de promouvoir un environnement propice à l’évolution pacifique du territoire vers un acte d’autodétermination qui n’exclurait aucune option et qui garantirait les droits de tous les secteurs de la société conformément à la lettre et à l’esprit de l’Accord de Nouméa, qui part du principe que c’est aux populations de la Nouvelle-Calédonie qu’il appartient de décider comment elles entendent prendre en main leur destin. L’Assemblée prendrait note de l’aide financière apportée au territoire par le Gouvernement français dans les domaines de la santé, de l’éducation, du paiement des traitements des fonctionnaires, et du financement de programmes de développement. Elle déciderait de maintenir constamment à l’étude le processus en cours en Nouvelle-Calédonie depuis la signature de l’Accord de Nouméa".

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 21 Octobre 2013 à 15:28 | Lu 3240 fois