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Nucléaire: le Japonais Tepco condamné après le suicide d'un homme de 102 ans


Tokyo, Japon | AFP | mardi 20/02/2018 - L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tepco, a été condamné à dédommager les proches d'un homme de 102 ans qui s'est suicidé en 2011 parce qu'il ne supportait pas de quitter sa maison après la catastrophe de mars 2011.

Un tribunal de la région a ordonné le paiement de 15,2 millions de yens (près de 115.000 euros) de dommages et intérêts à la famille de Fumio Okubo, selon leur avocat Yukio Yasuda.
Il était le résident le plus âgé du village d'Iitate, situé à 40 kilomètres de la centrale de Fukushima Daiichi, sur la côte nord-est du Japon.
Il s'était donné la mort après que le gouvernement eut ordonné en avril 2011 aux habitants de quitter la région contaminée par les émissions radioactives provenant de la centrale dévastée un mois plus tôt par les vagues du tsunami. "J'ai vécu un peu trop longtemps", avait-il confié à ses proches quand il avait appris la nouvelle de l'évacuation.
Le tribunal a estimé que son suicide était lié au "fort stress" provoqué par la perspective de devoir fuir et d'être un fardeau pour ses proches, a expliqué l'avocat à l'AFP. "Il est significatif qu'il a reconnu la terrible tragédie vécue par le plus vieil habitant du village, qui voulait finir ses jours sur ses terres".
Le montant accordé est moindre que ce que les plaignants avaient réclamé (60 millions de yens), mais ils ne prévoient pas de faire appel. Tokyo Electric Power (Tepco) a dit vouloir examiner en détail le jugement avant de prendre sa décision.
La compagnie a déjà été condamnée dans deux autres cas de suicides d'anciens résidents de Fukushima, contraints de fuir leur maison.
Le tsunami meurtrier, déclenché par un tremblement de terre d'une magnitude de 9 survenu le 11 mars 2011 au large de l'archipel nippon, a inondé la centrale de Fukushima, anéantissant le système de refroidissement et entraînant la fusion du combustible de trois des six réacteurs.
Nombre des dizaines de milliers de personnes qui ont dû fuir leur logement ou leur exploitation agricole ne devraient pas pouvoir revenir sur les propriétés de leurs ancêtres du fait des dangers de l'irradiation.
Si plus de 18.000 personnes ont péri ou ont été portées disparues dans le tsunami, l'accident nucléaire, le plus grave de l'histoire depuis celui de Tchernobyl en URSS en 1986, n'a officiellement pas causé de décès direct. 

le Mardi 20 Février 2018 à 06:21 | Lu 1004 fois