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Nouvelle saison de chasse à la baleine : appel à la retenue en Antarctique


Nouvelle saison de chasse à la baleine : appel à la retenue en Antarctique
CANBERRA, lundi 13 décembre 2010 (Flash d'Océanie) – Les gouvernements australien, néo-zélandais mais aussi néerlandais et américain ont exhorté ce week-end tous les acteurs, pratiquants ou opposants à la chasse à la baleine, à exercer le principe de retenue afin d’éviter tout accident potentiellement mortel dans les eaux de l’Antarctique, pourtant réputés sanctuaires des baleines.
Dans un communiqué conjoint publié samedi, les quatre pays, dont deux (l’Australie et la Nouvelle-Zélande) sont limitrophes de l’Antarctique, ont notamment appelé à une attitude « responsable » et « condamnent toute action mettant en péril la vie humaine dans les Mers du Sud ».
« Nous sommes profondément préoccupés au sujet des confrontations dans cette zone, qui pourraient au final déboucher sur des blessures ou des pertes de vies humaines, à la fois chez les équipages baleiniers et chez les protestataires, dont beaucoup sont des ressortissants de nos pays », poursuit le communiqué tout en réaffirmant l’opposition « résolue » de ces quatre États à la chasse à la baleine et la « déception au vu du récent appareillage de la flotte baleinière japonaise ».
« Nos gouvernement respectent les droits des individus et des groupes de protester pacifiquement, y compris en haute mer. Mais dans le même temps, nous condamnons des activités dangereuses ou violentes de la part des participants », ajoutent les quatre pays, qui rappellent que cette région maritime proche de l’Antarctique « est particulièrement isolée et ne pardonne pas ».
« Le risque d’accidents adverses est élevé et la capacité de recherches et de secours, ou toute autre assistance, est faible. Tout accident dans cette région met en danger non seulement la sécurité des vaisseaux baleiniers et protestataires, ainsi que leurs équipages, mais aussi celle de quiconque se porte à leur secours », souligne le communiqué, qui rappelle aussi que lors de la précédente saison de chasse, le 6 janvier 2010, l’une de ces précédentes confrontations entre un navire catamaran futuriste « Ady Gil » de l’organisation Sea Shepherd et un navire-usine japonais s’était soldée par la perte du navire de l’ONG.
Depuis, Sea Shepherd et le Japon se rejettent mutuellement la faute.
Le Néo-zélandais Peter Bethune, qui commandait ce navire, a récemment comparu devant un tribunal japonais après qu’il ait été arrêté par les Japonais alors qu’il tentait d’aborder le navire baleinier.
Il a été finalement condamné à deux ans de prison avec sursis.
Peu après a libération, il accusé le fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson, d’avoir voulu saborder l’Ady Gil (qui avait perdu son nez à la suite de la collision avec le navire nippon Shonan Maru 2) pour augmenter l’impact médiatique de cette opération.
Depuis, le Néo-zélandais a annoncé, fin novembre 2010, son intention de créer une nouvelle ONG qu’il veut appeler « Earthrace Conservation », avec pour objectif, à l’horizon 2012, non seulement la lutte contre la pêche à la baleine, mais aussi des questions environnementales « plus larges ».
Les résultats d’une récente enquête menée par le bureau maritime de Nouvelle-Zélandais avaient renvoyé les deux parties opposantes dos à dos en estimant qu’elles se partageaient la responsabilité de cet accident en mer en accumulant les facteurs ayant finalement contribué à la survenance de la collision, en ignorant les règles de priorité et de cession de passage [pour le navire japonais] et en s’obstinant à maintenir un cap de collision [pour l’Ady Gil].
Depuis 1986, un moratoire mis en place par la Commission Baleinière Internationale (CBI) est censé protéger les baleines.
Mais le Japon, invoquant des motivations « scientifiques », poursuit ses campagnes de pêche à la baleine.
Parallèlement, les réunions annuelles de la CBI se sont régulièrement soldées par l’échec des pays « protecteurs » (dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la France, les États-Unis ou le Royaume-Uni) pour créer de nouveaux sanctuaires pour les cétacés.
Cette année, Sea Shepherd a donné à sa campagne le nom de code d’ « Opération Zéro Compromis ».
La nouvelle arme de combat de l’ONG est le navire à grande vitesse « Gojira », qui devrait prochainement prendre la mer depuis le port de Fremantle (États australien de la Tasmanie).

Les initiatives de Palau et de l’Australie

Au plan des actions en faveur de la protection des cétacés, ces dernières semaines, le gouvernement de l’État d’Australie occidentale a annoncé fin octobre 2010 la création de quatre nouvelles aires marines protégées dans une zone de passage des baleines à bosse.
Toujours fin octobre, une autre initiative est venue de Palau, qui a annoncé, à l’occasion d’une réunion consacrée à la protection de la biodiversité à Nagoya (Japon), la création de sanctuaires pour les cétacés (baleines, dauphins) et les dugongs dans ses eaux économiques exclusives, sur une superficie de plus de six cent mille kilomètres carrés.
Ces dix dernières années, de nombreux pays ou territoires insulaires océaniens ont adopté des initiatives similaires en déclarant leurs eaux sanctuaires pour les cétacés et en particulier les baleines.
Dans ces pays s’est aussi, depuis, développé simultanément une florissante industrie du « whale-watching » (observation des baleines) qui a aussi contribué à revigorer le volume de fréquentation touristique.

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Rédigé par PaD le Dimanche 12 Décembre 2010 à 17:28 | Lu 1342 fois