Tahiti Infos

Nouvelle rentrée, nouvelles inquiétudes


Près de 51 000 élèves ont repris le chemin de l'école et des cours lundi, après un mois de vacances.
Près de 51 000 élèves ont repris le chemin de l'école et des cours lundi, après un mois de vacances.
Tahiti, le 11 janvier 2021 -  Renforts dans les établissements scolaires, vaccination des personnels ou variant britannique du Covid-19, les organisations d'enseignants et de parents d'élèves invitent de nouveau le ministère de l'Éducation à anticiper davantage sur ces prochains points et à plus de transparence.

Près de 51 000 élèves ont repris le chemin de l'école lundi en Polynésie française. L'occasion donc de faire ressurgir le sujet de la gestion de la crise Covid-19 par le ministère de l'Éducation. Jeudi dernier, à cinq jours de la rentrée, l'UNSA-Éducation, principal syndicat d'enseignants, a adressé une lettre à Christelle Lehartel, ministre de l'Éducation. Vaccination des enseignants, demande de renforts dans les écoles pour renforcer la surveillance et le nettoyage des salles, des chiffres et statistiques sur le nombre d'élèves et de personnels touchés par le virus ou encore quelle prévention contre le variant britannique du Covid… sont autant de point abordés sur lesquels le syndicat souhaite interpeller Christelle Lehartel.
 
"En clair on souhaite que le ministère et la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE) anticipent mieux sur les actions qu'ils ont à mener", insiste Thierry Barrère, secrétaire général de l'UNSA-Éducation. "Sur la vaccination des enseignants, rien n'est encore prévu au fenua. La vaccination, c'est un moyen de sécuriser les élèves et les enseignants. Sur le respect du protocole sanitaire, les établissements ont besoin de personnels supplémentaires pour la surveillance des enfants et veiller à la distanciation sociale. Aujourd'hui, les établissements gèrent ça comme ils le peuvent, comme pour le remplacement des enseignants positifs au Covid-19 où il y a une vraie lenteur dans leur remplacement."
 
L'UNSA-Éducation et l'ensemble des organisations syndicales ont eu l'occasion d'exposer l'ensemble de leurs inquiétudes lundi en fin d'après-midi auprès de la ministre de l'Éducation. "Encore une fois on demande juste une meilleure anticipation de la part du ministère et de la DGEE. Toute cette crise pèse énormément sur la scolarité des élèves", ajoute Thierry Barrère.

"Effet banalisé du Covid"

Du côté de la Fédération des associations des parents d'élèves (FAPEEP), les inquiétudes sont partagées. "J'ai l'impression qu'il y a comme un effet banalisé du Covid", affirme Tepuanui Snow, président de la FAPEEP. "Dernièrement, on ne communique plus sur les fermetures de classe. Pourquoi ? Nous n'avons également aucune idée sur le nombre d'élèves et d'enseignants qui ont été touchés par le virus. Ce sont des données que nous réclamons depuis des mois. Mais il y a encore un manque de transparence."
 
Les associations de parents d'élèves auront, elles, l'occasion de s'entretenir avec le ministère de l'Éducation ce mardi. "Mais je ne crois pas que l'on nous attende pour être force de propositions. Nos propositions, nous les avons formulées en août dernier, mais aucune n'a été suivie. On veut permettre à nos enfants d'aller à l'école, mais pas à n'importe quel prix", insiste Tepuanui Snow.

Entre 13 et 14% d'absentéisme avant les vacances de Noël

Le ministère de l'Éducation communiquera mardi les chiffres de la rentrée et notamment le taux d'absentéisme des élèves. Interrogé sur le sujet avant les vacances de Noël, Thierry Delmas, directeur de cabinet de la ministre de l'Éducation, précisait que ce taux était de l'ordre de 13 à 14% selon les établissements, alors qu'en temps normal il se situe entre 7 et 8%. "Mais globalement, la tendance est à la baisse", avait indiqué Thierry Delmas.
 
"Sur une période on était même monté jusqu'à 17% d'absentéisme", commente pour sa part Tepuanui Snow. "Ce sont des chiffres tout à fait plausibles au vu de l'effet oxygène qu'a eu la crise sanitaire au sein de certaines familles. Ce que l'on regrette d'ailleurs, c'est qu'aucune démarche spécifique n'a été mise en place pour continuer l'instruction de ces élèves."

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 11 Janvier 2021 à 18:44 | Lu 1536 fois