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Nouvelle alerte volcanique à Vanuatu


PORT-VILA, dimanche 9 août 2015 (Flash d’Océanie) – Les services gouvernementaux des risques naturels ont maintenu en fin de semaine une alerte de niveau un pour le volcan de l’île d’Ambae (Nord-est de l’archipel), qui présente toujours des signes inquiétants de regain d’activité, selon ces sources.
Les zones les plus à risque sont une nouvelle fois celles proches du cratère du Manaro et du lac acide qui le surplombe, le Voui, matérialisant le cratère du Manaro, estiment les services vanuatuans des risques naturels dans leur dernier bulletin publié le vendredi 7 août 2015.

« Par conséquent, il n’est pas prudent de s’approcher du lac-cratère. Il est plus sûr d’observer le volcan d’une distance respectable, afin d’éviter tout incident lié à l’activité du volcan », poursuit ce message destiné à « toutes les communautés (riveraines), les villages, les visiteurs et agents de voyages ».
Le volcan d’Ambae est aussi maintenu sous étroite surveillance.
Sur Ambae, ce volcan culmine à près de 1.500 mètres et aurait aussi commencé à émettre, d’importantes quantités importantes de gaz depuis quelques semaines.

Toutefois, l’alerte de niveau 1 a été maintenue pour ce volcan, le Manaro, dans le cratère duquel se trouve le lac acide Voui.
Ce volcan avait suscité plusieurs évacuations au cours des dix dernières années, face à un risque particulièrement redouté : la possibilité d’une fissuration des parois du cratère et de l’entrée en contact, potentiellement explosive, entre l’eau du lac et le magma en fusion.

Le volcan d’Ambrym lui aussi sous haute surveillance

Toujours à Vanuatu, depuis plusieurs semaines, les autorités demeurent vigilantes et maintiennent toujours un niveau d’alerte 2 pour le volcan de l’île d’Ambrym, où les visites rapprochées du cratère sont toujours fortement déconseillées.
Concernant ce volcan qui culmine à quelque 1.334 mètres, le bureau gouvernemental des risques naturels, dans son dernier bulletin, mentionne toujours une phase éruptive et un danger, en particulier dans les zones proches des cratères (Benbow, Maben-Mbwelesu, Niri-Mbwelesu and Mbwelesu) qui dégagent toujours d’importants volumes de scories et de gaz acides.
« Par conséquent, approcher le volcan n’est pas sûr. Il serait plus sûr d’observer le volcan à bonne distance de ces cratères, afin d’éviter tout incident », note le bureau sous forme de conseils à l’attention des touristes, mais aussi les populations riveraines.
Depuis septembre 2014, l’activité volcanique à Ambrym est jugée préoccupante, forçant les autorités à rehausser le niveau d’alerte.
L’archipel de Vanuatu, situé en pleine ceinture de feu du Pacifique, possède une impressionnante concentration de volcan actifs, dont les plus célèbres sont ceux de Tanna (Sud), mais aussi d’Ambrym et d’Ambae (Nord).

Entre-temps, plus au Nord de la Mélanésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un autre volcan suscite toujours de fortes inquiétudes et a commencé à causer de graves dommages à l’environnement et aux cultures vivrières sur l’île de Manam (province papoue de Madang).

Ce volcan est entré fin juillet 2015 dans une nouvelle phase d’activité accrue, suscitant l’éventualité d’une évacuation des populations de cette île vers la Grande Terre de Nouvelle-Guinée.
Une éruption significative, accompagnée du rejet dans l’atmosphère d’un épais panache de cendres, s’est produite vendredi 31 juillet 2015, en fin de matinée (heure locale), a annoncé l’observatoire géophysique papou, qui appelle depuis les populations riveraines à la plus grande vigilance.
La ville la plus proche, sous le vent, Bogia, a depuis été recouverte d’une épaisse couche de cendres.
Le gouvernement papou a annoncé en fin de semaine l’envoi sur zone d’une équipe de spécialistes, afin d’évaluer l’étendue des dégâts déjà causés par cette nouvelle éruption.
D’ores et déjà, les autorités locales évoquent la destruction extensive de cultures vivrières des villages de la région, faisant surgir la perspective d’une disette à court terme, ainsi qu’une pénurie d’eau potables dans les zones les plus exposées.

Les autorités locales considèrent comme probables d’autres éruptions, à la suite de l’ouverture de nouveaux canaux d’échappement au sein du cône.
Ces dernières années, sur l'île de Manam, le volcan éponyme (qui culmine à 1807 mètres) est entré à plusieurs reprises dans des phases majeures d'éruption, dont les plus importantes, en novembre-décembre 2004 et en mars 2006, avaient fini par provoquer l'évacuation de près d’une dizaine de milliers d'habitants de cette île vers la Grande Terre.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée et la plupart des îles de la Mélanésie, ainsi que toutes les régions du Pacifique concernées régulièrement par cette forte activité volcanique et sismique, constituent ce qu’il est convenu d’appeler la « ceinture de feu du Pacifique », zone à très forte sismicité et à haute concentration de volcans actifs, qui englobe aussi bien les îles de la Mélanésie (Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon, Vanuatu) que celles, plus au Nord, de la Micronésie (Marianne du Nord, Guam), au Sud, une zone polynésienne incluant la Nouvelle-Zélande et Tonga et plus à l’Est, la région d’Hawaii en formant une sorte de fer à cheval inversé.


Rédigé par PAD le Lundi 10 Août 2015 à 06:32 | Lu 961 fois