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Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes conservent la présidence du Congrès


Nouméa, France | AFP | jeudi 23/07/2020 - L'indépendantiste Roch Wamytan a été reconduit à la tête du Congrès de Nouvelle-Calédonie avec l'appui d'un parti charnière, qui siège désormais dans un groupe indépendantiste, à moins de trois mois d'un référendum d'autodétermination, a constaté jeudi l'AFP.      

Après les élections provinciales de mai 2019, M.Wamytan (UC-FLNKS/Front de libération nationale kanak et socialiste) avait déjà été élu à la tête de l'assemblée législative avec 29 voix sur 54, les trois élus de l'Eveil Océanien, parti communautaire wallisien et futunien, lui permettant d'obtenir la majorité. La présidence du Congrès est renouvelée annuellement.     

Jeudi, un scénario similaire s'est joué, à la différence que l'Eveil Océanien (EO), qui siégeait jusqu'alors hors groupe, a décidé de rejoindre celui de l'UC-FLNKS, de sorte que le Congrès a désormais une majorité indépendantiste.      

Pour autant, le leader de l'EO, Milakulo Tukumuli, continue de revendiquer un statut de non-aligné.      

"On a formé un intergroupe avec l'UC-FLNKS pour siéger dans les commissions du Congrès. On est un parti charnière, qui ne veut pas être enfermé dans un bloc ou dans un autre", a déclaré l'élu.  Au sein du gouvernement collégial et à la province Sud, l'EO est en effet allié à une coalition loyaliste de droite, l'Avenir en Confiance (AEC), qui président ces institutions.      

Chef du groupe AEC au Congrès (18 sièges), Virginie Ruffenach a "déploré le signal politique fort de l'EO", estimant "qu'à quelques semaines du référendum il faut être le plus clair possible". Son groupe avait présenté un candidat face à Roch Wamytan.     

Calédonie Ensemble, parti de centre droit qui avait lui aussi proposé un candidat, a de son côté accusé l'AEC, son rival loyaliste, d'étre "incapable de stabiliser les institutions". "Désormais, la majorité au Congrès est indépendantiste et demain, elle peut aussi faire basculer le gouvernement. Ce sont de très mauvais signaux envoyés aux Calédoniens à l'approche du référendum", s'est inquiété Philippe Michel, chef du groupe CE au Congrès.       

Dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), un deuxième référendum sur l'indépendance aura lieu le 4 octobre en Nouvelle-Calédonie. Un premier scrutin, tenu le 4 novembre 2018, a été remporté par les pro-français (56,7%).

Rédigé par RB le Jeudi 23 Juillet 2020 à 07:41 | Lu 879 fois