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"Nos précieuses endorphines" par Frédéric Précloux, chiropracteur à Papeete


Par Frédéric PRÉCLOUX, D.C.(Doctor of Chiropractic) Chiropracteur diplômé de Los Angeles (1986)

Avez-vous au moins une fois dans votre vie, poussé votre machine humaine au delà de ce que vous pensiez être possible ? Etes-vous déjà sorti de cette zone de confort dans laquelle nous aimons tous nous trouver ? Peut-être à l’adolescence, lors d’un cross où vous vous étiez senti obligé de courir pendant plus d’une demie heure… Pourtant, après toutes ces années vous gardez en tête cet exploit, car malgré la souffrance endurée, vous aviez pour la première fois ressenti cette délicieuse sensation de flottement, comme si le temps s’était suspendu, et que tout votre être s’était trouvé en état d’apesanteur.
Cet extraordinaire souvenir immortalise le fait, que votre cerveau avait ce jour là produit ces fameuses endorphines, qui avaient célébré dans leur grandeur l’ensemble de vos cellules. Seriez-vous capable de reproduire à souhait toute cette magie interne ?

En réalité, les endorphines sont des substances naturellement produites par notre organisme. Leur découverte est récente, elle ne date que des années 70. Ce sont l’hypothalamus et l’hypophyse, 2 glandes situées dans notre cerveau qui sont en charge de leur production. Les endorphines ont une structure chimique particulière qui les apparente aux dérivés de l’opium, tels que la morphine ou encore l’héroïne, tous dérivés de la résine de pavot. D’ailleurs, les expériences scientifiques montrent que les endorphines se fixent sur les mêmes récepteurs cellulaires que ceux qui accueillent la morphine. En fait, ce sont des morphines naturelles produites par le cerveau. D’où leur nom, qui est une agglomération des mots « endogène » qui signifie produit intérieurement, et « morphine », le puissant antalgique. Or, ces récepteurs morphiniques jouent un rôle essentiel dans la sensation de plaisir, c’est la raison pour laquelle on qualifie souvent les endorphines d’hormones du plaisir.

Les endorphines sont sécrétées lorsque l’on se trouve dans des circonstances particulières, notamment, lorsqu’on subit un stress émotionnel ou physique, ceci pouvant inclure un effort intense, une douleur, une excitation ou encore, un orgasme. Les endorphines alors libérées vont agir comme des analgésiques naturels, soit pour atténuer la douleur, soit pour nous procurer un état de bien être.
Mais contrairement aux antidouleurs et anti-inflammatoires artificiels qui peuvent être dangereux lorsqu’utilisés régulièrement, les endorphines sont indispensables au bon fonctionnement du corps humain, et s’avèrent très bénéfiques pour la santé.

On trouve également des endorphines dans le système digestif et la moelle épinière. En fait, les effets des endorphines sont différents d’après l’endroit où se trouvent les récepteurs sollicités. Elles permettent de diminuer la sensation de stress, ou la puissance d’une angoisse perçue dans une situation particulière. Leur action provoque un sentiment d’euphorie, qui se prolonge tant que notre hypothalamus subi une excitation.
Pour déclencher la production naturelle de ces hormones du bonheur, il suffit de faire du sport. Justement, l’Organisation Mondiale de la Santé nous recommande une demie-heure d’activité physique quotidienne. Ce sont les sports d’endurance tels que le vélo, la course à pied, la natation et le saut à la corde qui génèrent le plus d’endorphines. Cependant, les cours en salle ainsi que les activités à efforts fractionnés tels que football, rugby, basket, athlétisme, etc, sont également « endorphinogènes ».
En réalité, il est nécessaire de fournir un effort à 60% de sa fréquence cardiaque maximale, durant au moins 30 minutes, pour envisager de ressentir leurs effets. La production d’endorphine sera à son plus haut niveau après 2 heures de pratique. Cependant, c’est après l’exercice physique que l’euphorie se fera sentir : 30 à 45 minutes après l’effort, les quantités d’endorphines seront multipliées par 4 par rapport aux valeurs normales de repos.
Notre corps synthétise ces substances, afin de compenser les maux consécutifs à l’effort. Ce qui va augmenter notre seuil de douleur, tout en l’atténuant pendant une durée de 4 heures après production des endorphines. Nous serons également beaucoup moins sensibles aux autres douleurs, que celles générées par notre activité sportive.
Le fameux état de béatitude sera quant à lui, à son maximum entre 1H00 à 1H½ de pratique. Un état de bien être et de magnificence se diffusera tout au long de la journée. C’est ce que les coureurs appellent le : Runner’s High, qui traduit en fait l’état produit par « la drogue naturelle des coureurs ! »
Au quotidien, on parle plus facilement de second souffle, ou de sensation de voler, expressions justifiées par le fait que cet effet anesthésiant et euphorisant, est nécessaire pour limiter les sensations douloureuses inhérentes à cette pratique.

Les spécialistes sont parfaitement au fait que le tabac et les boissons alcoolisées renferment des substances dont la structure rappelle celle des endorphines. C’est même la raison pour laquelle les personnes en cure de désintoxication, sont encouragées à entreprendre sérieusement une activité physique. On utilise un raisonnement identique pour les gens dépressifs qui, en renouant avec une vie saine, pourront mettre en fonction une production naturelle d’endorphines, qui possèdent un effet anxiolytique naturel.

Par ailleurs, il existe une activité totalement consensuelle qui augmente la sécrétion d’endorphines, sans aucun effort de notre part, il s’agit du rire ! En effet, une bonne rigolade permet de stimuler les zones du cerveau qui vont libérer nos précieuses endorphines. Curieusement, outre le fait que le rire élimine les tensions au niveau des muscles zygomatiques et qu’il nous permet de décompresser agréablement, il s’avère une précieuse arme antidouleur. Au final, pour se sentir bien dans sa tête et dans sa peau, il nous faut réapprendre à laisser libre champ à l’enfant qui est en chacun de nous. Un enfant court, un enfant joue, danse et s’étire sans scrupule, car son seul guide est la force de vie qui est en lui, et qui domine encore son quotidien.

Prochain chapitre : Savoir utiliser les temps morts.
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Rédigé par () le Vendredi 6 Juin 2014 à 15:20 | Lu 1973 fois